Samedi 22 mai 2004 727/22123


Le chef chiite radical Moqtada al-SadrIRAK : Ahmed al-Cheikh, rédacteur en chef de la chaîne de télévision arabe Al-Jazira basée au Qatar, a annoncé vendredi que le conducteur d'une équipe de reportage d'Al-Jazira a été tué dans la nuit de jeudi à vendredi dans des combats à Kerbala. Rachid Hamid Wali, 40 ans, est mort alors qu'il aidait une équipe couvrant les affrontements entre les forces américaines et les miliciens du chef chiite radical Moqtada al-Sadr (photo). Les circonstances de sa mort restent indéterminées. Al-Jazira a demandé à la coalition et aux forces américaines d'ouvrir une enquête d'urgence et d'en rendre les résultats publics. ** Les affrontements entre forces de la coalition et partisans du chef chiite Moqtada Sadr se poursuivent à Kerbala et Najaf faisant au moins 10 morts et une vingtaine de blessés. ** Environ 500 prisonniers irakiens détenus dans la prison d'Abou Graïb ont été libérés vendredi. ** Le "Washington Post" a publié vendredi de nouveaux témoignages sur les sévices infligés par l'armée américaine aux prisonniers irakiens de la prison d'Abou Ghraib montrant notamment des détenus irakiens "contraints de marcher à quatre pattes et d'aboyer comme des chiens, de dénoncer l'islam, de consommer du porc ou de l'alcool, de se masturber devant des femmes soldats, ou ont été menacés de viol ou encore de récupérer leur repas dans les toilettes". ** Les derniers soldats espagnols ont quitté le pays. Le nouveau chef de gouvernement, José-Luis Rodriguez Zapatero, vainqueur des législatives du 14 mars, avait annoncé le 18 avril 2004 le retrait immédiat de toutes les forces espagnoles déployées en Irak.
ETATS-UNIS : Un soldat américain, Camilo Mejia, 28 ans, a été reconnu coupable de désertion vendredi par une cour martiale et condamné à un an de prison. Porté disparu pendant 5 mois, il s'était rendu en mars 2004. Sa peine purgée, il sera radié de l'armée. Il a dit avoir désobéi aux ordres le sommant de regagner son unité après des "expériences" en Irak qui l'avaient incité à réclamer le statut d'objecteur de conscience. Il a raconté avoir été perturbé après avoir vu des civils touchés par des tirs et vu un enfant irakien mourir alors que l'on se disputait pour savoir quel médecin militaire devait le soigner. Dans sa demande du statut d'objecteur de conscience, il a témoigné sur des prisonniers irakiens traités avec cruauté en mai dernier à al-Assad, une ancienne base aérienne irakienne occupée par les forces américaines. Il a ajouté qu'il estimait qu'il aurait dû être déchargé de son poste dans le cadre d'un règlement de la Garde nationale limitant à 8 ans le service des citoyens non Américains. Camilo Mejia est citoyen du Costa Rica et du Nicaragua. ** Washington a présenté mercredi devant le Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution visant à exempter leurs troupes, pour un an supplémentaire, de poursuites devant la Cour Pénale internationale de justice de La Haye (CPI). Cette immunité lui avait été déjà acquise pour les années 2002 et 2003. Elle prévoit que "la CPI ne pourra engager aucune enquête ou poursuite concernant des responsables ou des personnels d’un Etat contributeur qui n’est pas partie au Statut de Rome à raison d’actes ou d’omissions liés à des opérations établies ou autorisées par l’ONU". Washington avait d'abord signé le traité de 1998 établissant la CPI avant de se rétracter et de refuser de le ratifier, craignant que ses soldats à l'étranger puissent être poursuivis pour crimes de guerre et avait depuis convaincu plus de 60 Etats de signer des accords bilatéraux d'immunité, menaçant notamment les réticents de leur couper toute assistance militaire. Voir notre édition du 13 juin 2003.
BANDE DE GAZA : L'armée israélienne s'est retirée partiellement du camp de réfugiés de Rafah en ruines vendredi tout en indiquant que l'opération "Arc-en-Ciel" se poursuivrait et "durera aussi longtemps que nécessaire". Selon un délégué du CICR sur place, 25 000 litres d'eau et des vivres ont été distribués aux 15 000 habitants d'un quartier de Rafah toujours encerclés par l'armée israélienne. Une quarantaine de maisons a été démolie. Les réseaux d'eau et d'électricité ont été entièrement détruits, ainsi que les routes. Un porte-parole militaire israélien a reconnu que le raid n'a permis de trouver aucun tunnel ni stock d'armes. ** Plus de 500 Israéliens ont manifesté à Kissoufim, à l'entrée est de la Bande de Gaza pour demander l'arrêt immédiat des opérations militaires et l'évacuation de tous les territoires palestiniens occupés. Des incidents ont éclaté entre policiers et manifestants qui ont appelé les soldats à la désobéissance, leur demandant de refuser de participer à l'opération "Arc-en-ciel". Dans le camp de réfugiés de Jabaliya près de Gaza, un fief du Hamas, quelque 5 000 Palestiniens ont manifesté, scandant des slogans anti-israéliens.
TURQUIE : Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a qualifié jeudi de "terreur d'Etat" les tirs israéliens contre des civils palestiniens à Rafah. Le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gul a déclaré que les "relations turco-israéliennes pâtiraient de la politique de Jérusalem". Selon la presse, Ankara envisage d'écarter les entreprises israéliennes d'importants appels d'offres militaires. Ces informations ont été aussitôt démenties. La Turquie et Israël ont signé en 1996 un accord de coopération militaire qualifié de "partenariat stratégique" qui permettait à Israël "de se trouver un allié dans le monde musulman" tandis que la Turquie obtenait un "moyen de pression sur son voisin syrien, considéré par Ankara comme une base arrière de la rébellion kurde".
BURUNDI : Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi à l'unanimité de ses 15 membres une résolution visant à la création d'une Mission de maintien de la paix au Burundi à partir du 1er juin 2004 pour une durée initiale de 6 mois renouvelable dont la composante militaire pourra comprendre jusqu'à 5 650 soldats. L'ONUB, acronyme qui sera utilisé dans toutes les langues pour "Opération des Nations Unies au Burundi" a pour mission de "soutenir et d'accompagner l'accomplissement des efforts entrepris par les Burundais pour établir durablement la paix et la réconciliation nationale dans leur pays, comme prévu par l'Accord d'Arusha". Cette force de paix sera placée sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, l'Ethiopien Berhanu Dinka, qui exerce la présidence du Comité de suivi de l'application de l'Accord d'Arusha. Elle devra s'assurer du respect des accords de cessez-le-feu en surveillant leur mise en œuvre, d'enquêter sur leur violation et de promouvoir le rétablissement de la confiance entre les forces burundaises en présence. Il est prévu "qu'elle soit chargée des tâches de désarmement et de démobilisation des combattants alors que la partie réinsertion du programme ne lui incombe pas et qu'elle surveille le casernement des Forces armées burundaises et de leurs armes lourdes ainsi que le désarmement et la démobilisation des éléments qui devront l'être". L'ONUB a également la mission de surveiller les frontières du Burundi, "en prêtant spécialement attention aux réfugiés, ainsi qu'aux mouvements de combattants, notamment dans la province de Cibitoké."
TUNISIE : Après avoir été reporté en mars dernier unilatéralement, en raison de "divergences profondes", le sommet de la Ligue arabe doit s'ouvrir samedi à Tunis en présence de nombreux chefs d'état africains. La guerre en Irak et la crise au Proche-Orient seront les deux principaux sujets abordés.
VIET NAM : Le "Nhan Dan", organe du Parti communiste au pouvoir, a annoncé avoir diffusé une note aux ministères de la culture et de l'information, de la sécurité publique et des postes et télécommunications leur demander d'accentuer les contrôles afin de "prévenir l'exploitation et l'utilisation d'informations mauvaises et pernicieuses sur internet" et "punir strictement les auteurs indésirables". Ces 3 ministères devront fournir mensuellement un rapport sur "le fruit de leur travail". Le ministère de la Sécurité publique avait pris en mars toute une série de mesures contre ceux qui "utiliseraient internet pour briser l'ordre social et la sécurité ou porteraient atteinte aux traditions" du pays. Les propriétaires des cybercafés doivent en particulier enregistrer des informations "complètes et détaillées" sur leur clientèle. Un peu plus de 3 % des 80 millions de Vietnamiens ont accès à Internet via les "cafés" et lieux publics.
BANGLADESH : Une bombe a été lancée vendredi contre un lieu saint musulman dans le nord-est du pays, dans la localité de Sylhet faisant une cinquantaine de blessés dont le Haut Commissaire britannique, (ambassadeur).
RUSSIE : Le président Vladimir Poutine a annoncé vendredi que Moscou allait accélérer le processus en vue d'une ratification du protocole de Kyoto.
TCHETCHENIE : Moscou a annoncé que des élections présidentielles allaient être organisées le 29 août 2004 après la mort le 9 mai dans un attentat du président pro-russe Akhmad Kadyrov. L'enregistrement des candidats se fera dans les 5 jours après la publication dans la presse d'un communiqué officiel sur la tenue des élections. La liste des candidats potentiels sera publiée avant le 25 juillet.
COLOMBIE : Un attentat à la bombe a été perpétré jeudi contre l'université Antioquia de Medellin faisant 4 morts et 17 blessés. L'attentat n'a pas été revendiqué.
GRANDE-BRETAGNE : Mark Thompson, ancien directeur général de la chaîne de télévision privée Channel Four, a été nommé vendredi directeur général de la BBC (British Broadcasting Corporation). Il remplace Greg Dyke, qui avait démissionné après l'affaire David Kelly.
FRANCE : L'ancien international français de rugby Alain Estève a été mis en examen, jeudi à Béziers, pour "proxénétisme aggravé" et écroué. ** Le tribunal correctionnel de Vienne, (Isère), a condamné, "au nom du peuple français", 3 "faucheurs" de plants transgéniques (OGM, organismes génétiquement modifiés) à 600 euros d'amende chacun et à verser une somme de 4 000 euros à la société multinationale Monsanto à titre de dommages et intérêts. Les 3 prévenus attendaient la relaxe, ainsi que les manifestants de leur comité de soutien et de la Confédération Paysanne qui s'étaient rassemblés devant le Palais de justice, affichant la banderole "Relaxe pour les 3 de Saint-Georges". C'est le 7 juin 1997 que 300 militants de la Confédération paysanne avaient fauché un champ de colza transgénique planté par la société Monsanto à Saint-Georges-d'Espéranche, en Isère. La Confédération Paysanne a réitéré son opposition à la levée du moratoire de 5 ans sur les OGM (lire numéro précédent, rubrique France) par la Commission européenne qui devrait conduire à l'autorisation de la commercialisation du maïs transgénique BT-11 de la multinationale suisse Syngenta, rappelant "l'avis négatif de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, AFSSA, concernant le maïs BT-11 et le vote négatif de la France le 26 avril dernier". ** CYBERGUERRE : Le site musulman francophone, www.oumma.com qui revendique 10 millions de visites mensuelles et 120 000 abonnés, considéré par les organisations juives comme "violemment anti-Sharon et pro-palestinien", accordant une large place à Tariq Ramadan et à la création de la liste Euro-Palestine pour les élections européennes du 13 juin 2004 où l'on retrouve l'humoriste noir Dieudonné en tête de liste est victime de mystérieux pirates informatique (hackers) selon un procédé bien connu des spécialistes de l'Internet qui consiste à submerger un site de demandes de connexion (déni de service) pour saturer le serveur. "On a tenu 1 heure. Depuis, (le 8 mai) l'attaque se poursuit, non stop, 24 heures sur 24, en flux continu" explique le rédacteur en chef Saïd Branine. "L'ampleur de cette attaque démontre que le site oumma.com dérange aussi bien par sa très forte audience que par sa ligne éditoriale fondée sur une grande liberté de ton et le respect de la pluralité de l'expression" constate la rédaction. L'attaque s'est produite juste avant que le site oumma.com soit mis en cause par l'hebdomadaire Marianne dirigé le plus célèbre franc-maçon du Grand Orient de France, Jean-François KAHN. Ce serait donc "par hasard" que Martine Gozlan, aurait découvert sur le forum d'Oumma, une fatwa attribuée à l'ancien président du Comité des fatwas de l'université cairote d'Al-Azhar (Egypte), qui énumère les 20 défauts des juifs tels qu'énoncés dans le Coran. Selon le webmestre, qui reproche à Marianne, une "attaque extrêmement violente, établissant un amalgame entre la ligne éditoriale d'oumma.com et notre forum, les propos antisémites ont été supprimés du site dès que le modérateur a été alerté par plusieurs lecteurs du forum, soit 4 heures après leur diffusion". Oumma.com a déposé une plainte auprès de la cyberpolice. Ndlr. A Paris, la cybercriminalité est traitée par le BEFTI (Brigade d´enquête sur les fraudes liées aux technologies de l'information). Pour la province il s'agit de l'OCLCTIC (Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication). Cet organisme créé en 2000, et qui dépend de la BCRCI (Brigade centrale de la répression de la criminalité informatique) peut être contacté directement ou via les services régionaux de la police judiciaire (SRPJ). Les 19 SRPJ de France disposent de leurs propres enquêteurs spécialisés en criminalité informatique (les ESCI). CENSURE : Le Conseil représentatif des institutions juives de France, CRIF dont son président Roger Cukierman milite activement pour une assimilation anti-sionisme égale antisémitisme, se déclare choqué par un incident intervenu à l’université de Nanterre le mercredi 19 mai, déclarant que : "lorsque de tous côtés on s’efforce de lutter contre l’antisémitisme, la présidence de l’université de Nanterre a, d’une part, autorisé une conférence de l’AGEN (Association Générale des Etudiants de Nanterre) au cours de laquelle Dieudonné (humoriste noir accusé d'antisémitisme) a pu exposer ses théories ("Quel antiracisme aujourd’hui ?"). D’autre part, laissé interdire à des étudiants juifs d’assister à cette réunion dans l’enceinte de leur faculté. Le président de l’université de Nanterre n’a- t’il pas une curieuse conception de sa mission éducative s'interroge le CRIF. Ndlr. Un filtrage a été instauré par mesure de sécurité par la présidence de l'université en raison des nombreuses attaques dont est victime l'AGEN, non comptées les demandes d'interdiction syndicale par les dirigeants de l'Union des étudiants juifs de France, UEJF . ** Malgré l'interdiction de Jean-Marie Le Pen, président du Front National FN, Marie-France Stirbois (veuve de l'ancien numéro 2 du FN, Jean-Pierre Stirbois, tué dans un accident de la route le 5 novembre 1988) se rendra samedi à Orange pour participer aux 3èmes journées de "l'Esprit public", l'association du maire FN, Jacques Bompard, critique à l'égard de Jean-Marie Le Pen. Sera présent un autre contestataire Bernard Antony, chef de file des catholiques traditionalistes et fondateur de la seule association de défense contre le "racisme anti-français" devant les tribunaux l'AGRIF (Alliance Générale contre le Racisme et pour le respect de l’Identité Française et chrétienne). Tous dénoncent la composition des listes pour les européennes, dont ont été exclues plusieurs figures historiques du parti. Marie-France Stirbois a été privée de place éligible sur la liste du Front national dans le Sud-ouest. Une décision critiquée par le délégué général du FN, et possible successeur de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch. Marie-France Stirbois a déclaré dans le quotidien "Le Monde", "J'observe qu'une coterie formée de quelques personnes exerce une influence néfaste sur Jean-Marie Le Pen" désignant directement les proches de sa fille, l'avocate, Marine Le Pen, vice-présidente du mouvement nommée au congrès de Nice le 21 avril 2003. "Il me semble que Jean-Marie Le Pen et son entourage cherchent à éliminer tous ceux qui peuvent s'opposer à la prétendue volonté de Marine Le Pen de moderniser le programme du Front national" poursuit-elle. Jean-Marie Le Pen (76 ans en juin 2004) s'en était pris au "vieilles dames" du parti, propos "déplacés, voire offensants" selon Marie-France Stirbois, née le 11 novembre 1944 à Paris. ** A NOTER : Le "Service de Protection de la Communauté Juive" (SPCJ) ou (Jewish Community Protection Service), est un organisme dépendant du CRIF, qui recense les agressions antisémites. Il est dirigé par maître Ariel Goldmann, membre du CRIF. Un numéro vert (gratuit) est à la dispostion de tous : 0 800 18 26 26 - 24 heures sur 24.




La citation du jour : "Les peuples n'ont jamais que le degré de liberté que leur audace conquiert sur la peur". Stendhal




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