SOMMAIRE

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JUILLET AOUT SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE DECEMBRE


ARCHIVES SEPTEMBRE 2003
ISRAEL ET TERRITOIRES PALESTINIENS SOUS OCCUPATION

Lundi 1er septembre 2003 : BANDE DE GAZA : En visite dimanche à Ashkelon, ville balnéaire israélienne située au nord de la Bande de Gaza qui est la cible, ces derniers jours, de tirs de roquettes palestiniens, pour la rentrée scolaire, le premier ministre Ariel Sharon a déclaré : "Ashkelon ne deviendra pas une ville du front. L'Etat d'Israël et ses citoyens ont le droit de vivre en paix et en sécurité et il n'y aura aucun compromis sur ce point". Lors d'un entretien à la radio publique israélienne, le ministre de la défense Shaul Mofaz a quant à lui annoncé que si les tirs de roquettes (artisanales) Qassam, en provenance de la Bande de Gaza continuaient, les forces israéliennes lanceront une opération terrestre de grande envergure sur ce territoire. ISRAEL : Le Haut Représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Javier Solana (ex-secrétaire général de l'OTAN de 1995 à 1999), est en visite en Israël où il a indiqué que "l'Union européenne continuera ses contacts avec Yasser Arafat" et rejette le boycott du président palestinien demandé par Israël. Le ministre des affaires étrangères, Sylvan Shalom lui a demandé "de désigner la branche politique du Hamas comme organisation terroriste et de geler ses avoirs en Europe". SUD LIBAN : Des avions de combat israéliens ont survolé le sud Liban dimanche passant par deux fois le mur du son provoquant des tirs du Hezbollah, qui a, dans un communiqué, accusé Israël de "violation de l'espace aérien libanais". L'armée israélienne s'était retirée du Sud Liban le 24 mai 2000 après 22 ans d'occupation. Plus de détails : Le Golan annexé et le Sud Liban occupé par Israël.
 
Mardi 2 septembre 2003 : ISRAEL : Le premier ministre Ariel Sharon a annulé une réunion qu'il devait avoir lundi soir avec le Haut Représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Javier Solana pour des "raisons de santé". Ce dernier est reparti vers la Jordanie. Il est attendu mardi à Damas en Syrie. Rappelons que dimanche M. Solana avait rejeté la demande israélienne de boycott du président Arafat. ** Environ 5000 détenus palestiniens emprisonnés dans 6 prisons israéliennes ont entamé une grève de la faim de 24 heures pour protester contre les conditions de détention de deux prisonniers palestiniens placés en cellule d'isolement. ** La commission d'enquête chargée de faire la lumière sur la mort de 13 Arabes Israéliens lors de manifestations en octobre 2000 a rendu public son rapport de 800 pages qui "blâme sévèrement" la police israélienne qui avait ouvert le feu à balles réelles sur les manifestants pro-palestiniens qui leur lançaient des pierres et met directement en cause le premier ministre de l'époque, Ehud Barak sans toutefois prendre de sanctions à son encontre. Elle recommande par ailleurs que l'ancien ministre travailliste de la Sécurité intérieure, Shlomo Ben Ami, n'obtienne plus dans l'avenir un poste ayant un rapport avec les affaires de sécurité. BANDE DE GAZA : L'armée israélienne a lancé un nouveau raid de liquidation de militants du Hamas, le 6ème en 15 jours. Des hélicoptères de combat ont tiré des missiles contre un véhicule transportant des membres du Hamas. Un responsable du Hamas a été tué, une vingtaine de passants blessés.
 
Mercredi 3 septembre 2003 : PALESTINE : Environ 200 intellectuels et hommes politiques palestiniens, principalement issus du Fatah, ont adressé, dans la presse nationale, une lettre au premier ministre Mahmoud Abbas et au président Yasser Arafat dans laquelle ils les appellent à "mettre un terme à leur querelle et à protéger leur unité nationale face à la poursuite des agressions israéliennes". ISRAEL : Le ministre de la défense Shaul Mofaz a souhaité mardi l'expulsion du président palestinien "probablement avant fin 2003" ajoutant que "le président Arafat freine le processus de paix". Il a déclaré à la radio militaire : ''Israël a commis une erreur historique en n'ayant pas expulsé Yasser Arafat deux ans auparavant. Yasser Arafat n'a jamais désiré arriver à un accord avec nous''. CISJORDANIE : Un Palestinien a été abattu par des soldats israéliens à un barrage routier près de Jénine. L'homme aurait refusé d'enlever sa chemise pour vérifier s'il ne portait pas une ceinture d'explosifs. MAROC : En visite à Rabat depuis lundi, le ministre israélien des affaires étrangères Sylvan Shalom a indiqué "qu'il était temps pour le monde arabe de normaliser ses relations avec Israël" précisant que des discussions portant sur la réouverture des ambassades des deux pays "dans un futur proche" avaient eu lieu avec le roi Mohamed VI. Le Maroc avait suspendu ses relations diplomatiques avec Israël en octobre 2000, date de la reprise de la seconde Intifada.
 
Jeudi 4 septembre 2003 : PALESTINE : Le premier ministre Mahmoud Abbas doit présenter devant le parlement le rapport sur son action après 100 jours de fonction. Il a menacé de démissionner s'il n'est pas investi de pouvoirs plus étendus. Cette menace fait suite au différend qui l'oppose au président Yasser Arafat sur la question du contrôle des services de sécurité que le président palestinien souhaite conserver. Washington et Israël pressent Mahmoud Abbas d'enlever à Yasser Arafat tout pouvoir. BANDE DE GAZA : Dans un communiqué publié mercredi, les autorités israéliennes ont annoncé autoriser à revenir travailler en Israël environ 18 000 travailleurs et 1 000 commerçants palestiniens de la Bande de Gaza, 2 000 ouvriers et 2 000 commerçants de Bethléem et 3 000 ouvriers de Cisjordanie pour la cueillette des olives.
 
Vendredi 5 septembre 2003 : PALESTINE : Lors de la présentation de son rapport devant le Parlement sur les 100 premiers jours d'action de son gouvernement, le premier ministre Mahmoud Abbas refuse de désavouer le président Yasser Arafat, le qualifiant de "leader historique" et rejette la responsabilité sur Israël de l'arrêt de la feuille de route et de la trêve des mouvements de résistance palestiniens armés. Il a appelé les Occidentaux à faire pression sur Israël pour relancer la feuille de feuille et dénoncé l'assignation à résidence imposée au président Arafat et demandé sa levée.
 
Lundi 8 septembre 2003 : PALESTINE : Le premier ministre Mahmoud Abbas a donné sa démission samedi au président Yasser Arafat qui l'a acceptée. Le différend entre les deux hommes portaient sur la question du contrôle des services de sécurité que le président palestinien souhaite conserver. Devant le Parlement, Mahmoud Abbas a expliqué sa décision : l'absence de résultats avec le gouvernement d'Ariel Sharon et le manque de soutien dans son propre camp. Il a également accusé de hauts responsables palestiniens d'avoir tout fait pour qu'il quitte son poste. La communauté internationale se dit "consternée". Israël indique que "Mahmoud Abbas est le seul interlocuteur dans le processus de paix". Pour le Hamas, la "démission (de M. Abbas) était inévitable car son gouvernement imposé par les Etats-Unis et Israël". Le président Arafat a nommé l'actuel président du Parlement Ahmad Qoreï pour succéder à M. Abbas. Il est l'un des artisans des accords d'Oslo. BANDE DE GAZA : L'aviation israélienne a lancé samedi une opération aérienne ciblée contre le fondateur et chef spirituel du mouvement Hamas, Cheikh Ahmed Yassine, 67 ans, malade et paralysé, en larguant une bombe de forte puissance dans le quartier Daraj de la ville Gaza où il était en réunion avec d'autres membres du Hamas. Cheikh Yassine a été légèrement blessé avec 13 autres personnes. Il a promis de se venger de cette attaque et "de frapper d'une manière inoubliable Israël". L'armée israélienne a confirmé peu après dans un communiqué "avoir voulu éliminer Cheikh Yassine". Plus de détails : Entretien avec Ahmed Yassine, fondateur et chef spirituel du Hamas : "Les Israéliens, j'en suis sûr, feront capoter la feuille de route" ; Fiche historique sur le Hamas. ** Des hélicoptères de combat ont tiré dimanche soir des missiles contre la maison d'un militant du Hamas près de Khan Younès utilisée comme dépôt d'armes, selon l'armée israélienne. 11 personnes ont été blessées. Depuis le 19 août, date de l'attentat suicide dans un bus à Jérusalem qui a fait 22 morts et une centaines de blessés, l'armée israélienne a effectué 8 opérations d'assassinats ciblés ("exécution extra-judiciaire") contre des membres du Hamas au cours desquelles 12 militants ont été tués et de nombreux passants tués ou blessés. ISRAEL : Après la tentative avortée d'assassinat ciblé du Cheikh Ahmed Yassine et la volonté d'Ariel Sharon "de décapiter le Hamas", l'armée et la police ont été placées en état d'alerte maximum dans la crainte d'attentats. Les contrôles d'identité et les patrouilles ont été multipliés à l'entrée des grandes villes. Les territoires palestiniens ont été totalement bouclés. ** Le ministre des Affaires étrangères, Sylvan Shalom a demandé le bannissement du chef de l'Autorité Palestinienne, Yasser Arafat, l'accusant d'avoir "provoqué la chute de Mahmoud Abbas". Washington s'est dit "fermement" opposé à l'expulsion du président palestinien des territoires. Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a indiqué qu'il "ne soutiendrait pas une telle initiative qui aurait pour effet de "renforcer l'aura du dirigeant palestinien" tout en réaffirmant que "les Etats-Unis ne traiteraient pas avec lui". SUISSE : Une plainte pour crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens portant sur la destruction des maisons palestiniennes a été déposée vendredi auprès de l'auditeur en chef de l'armée suisse contre 4 personnalités israéliennes : l'ancien ministre de la défense, Benjamin Ben Eliezer, et l'ancien chef d'Etat-major des armées et actuel ministre de la défense, Shaul Mofaz, le général Doron Almog, chef du commandement sud de Tsahal et Avi Dichter, le chef du Shin Bet, service de sécurité intérieure israélienne. Un avocat de Zurich, auteur de la plainte qui comporte environ 100 pages, en a présenté vendredi les détails à Berne. La plainte repose sur le droit militaire suisse qui, en vertu des conventions de Genève, permet d'intenter une procédure en Suisse pour des crimes de guerre commis à l'étranger. L'ambassade d'Israël à Berne s'est dite "indignée" par cette procédure. INDE : Le premier ministre israélien Ariel Sharon a entamé une visite historique de 3 jours dans ce pays visant à renouer des liens militaires et commerciaux. New Delhi espère conclure un accord d'un milliard de dollars pour l'achat de systèmes de radars aéroportés israéliens Phalcon.
 

Mardi 9 septembre 2003 : PALESTINE : Le président du Parlement Ahmed Qoreï (nom de guerre : Abou Alaa) n'a pas encore annoncé s'il acceptait ou non le poste de premier ministre pour succéder à Mahmoud Abbas. Il souhaite auparavant obtenir des garanties de la part des Etats-Unis et de l'Union européenne sur le respect de la feuille de route et insisté sur "la nécessité d'un changement dans la politique d'Israël exigeant qu'une "véritable trêve soit mise en place de part et d'autre". ** Le ministre de la Santé, Kamel Al Chourafi, a publié une étude qui révèle qu'en 3 ans d'Intifada, 30 nouveaux-nés sont morts. Leurs mères bloquées à des barrages routiers israéliens n'ont pu gagner un hôpital et sont mortes d'une hémorragie. Sur la même période, 53 femmes ont été obligées d'accoucher à même le sol. Le ministre de la Santé a dénoncé les violations de la 4ème Convention de Genève, des résolutions de l’ONU et de l’OMS, a appelé la Croix-Rouge et les organismes internationaux à "mettre fin aux procédures israéliennes inhumaines qui entraînent la mort de bébés palestiniens." Dans un rapport précédent publié le 5 avril 2003 à l'occasion de la Journée des Droits de l’enfant Palestinien, le Ministère de la Santé avait annoncé dans une déclaration à la presse, que 565 enfants (au-dessous de 18 ans) ont été tués pendant l’Intifada, dont 259 ont été tués en Cisjordanie et 277 dans la Bande de Gaza soulignant que le nombre de victimes a atteint le chiffre de 13 610, dont 4 908 dans la Bande de Gaza et 8 702 en Cisjordanie. Plus de détails : Situation sanitaire de la population arabe dans les territoires arabes occupés, y compris la Palestine, et assistance sanitaire à cette population. Rapport publié par l'OMS en mars 1999 (format pdf) ; Les enfants premières victimes de la guerre d'occupation.

Mercredi 10 septembre 2003 : ISRAEL : Un kamikaze palestinien s'est fait exploser mardi en fin d'après-midi avec la bombe qu'il transportait près d'un arrêt de bus à proximité du camp de Tzrifin, une des plus importantes bases militaires d'Israël, au sud de Tel Aviv faisant 5 morts et une quinzaine de blessés. Un second attentat a été perpétré mardi soir à l'entrée d'un café à Jérusalem faisant 2 morts et une quarantaine de blessés selon un premier bilan. ** Dans un rapport publié lundi et intitulé "Survivre en état de siège : entraves à la liberté de mouvement et droit au travail, Amnesty International dénonce les répercussions de ces mesures (bouclages, barrages, postes de contrôle et couvre-feux) sur les populations palestiniennes. Ces restrictions imposées par l’armée israélienne aux Palestiniens rendent difficiles, dangereux et souvent impossibles les courts trajets entre les villes et les villages, ce qui a pour effet de condamner quelque 3,5 millions de Palestiniens à une forme d’assignation à résidence. (...) Le taux de chômage est monté en flèche pour atteindre plus de 50 % de la population active. 60 % de la population vit désormais au-dessous du seuil de pauvreté (fixé à 2,1 dollars par jour et par personne). La consommation alimentaire a baissé de 30 %  ; la malnutrition ainsi que d’autres maladies sont devenues courantes. (...) L'organisation précise que "en qualité de puissance occupante, Israël est tenu, aux termes du droit international, de garantir à la population des Territoires occupés la liberté de circulation, un niveau de vie décent et une vie aussi normale que possible. Les restrictions étendues imposées par Israël violent ces obligations et constituent, dans bien des cas, des sanctions collectives prohibées par le droit international. Lire l'article complet dans le dossier "Proche-Orient". CISJORDANIE : L'armée israélienne a mené un raid mardi contre des militants du Hamas. Un chef local de l'organisation et un de ses lieutenants ont été tués et 2 Palestiniens blessés au cours des échanges de tirs. L'armée israélienne a tiré des missiles sur le bâtiment dans lequel ils s'étaient retranchés. Un enfant palestinien de 13 ans qui se trouvait à proximité a été tué par des éclats de missiles. INDE : Le premier ministre israélien Ariel Sharon continue sa visite historique à New Delhi où il a rencontré son homologue Attal Behari Vajpayee dans le but de concrétiser des accords commerciaux et de défense. Des milliers de personnes ont manifesté contre la venue de M. Sharon dans toutes les grandes villes du pays. Un important dispositif de sécurité a été mis en place pour protéger le premier ministre israélien d'une éventuelle tentative d'assassinat par des groupuscules locaux qui défendent la cause palestinienne.

Jeudi 11 septembre 2003 : PALESTINE : Le président du Parlement Ahmed Qoreï a accepté le poste de premier ministre. Il a annoncé la formation d'un gouvernement de crise chargé d'assurer la sécurité. Son premier objectif : l'arrêt des attaques contre les Israéliens. Il promet de travailler à l'élaboration d'une nouvelle trêve qui impliquera non seulement la résistance palestinienne mais également le gouvernement israélien. Il a d'ores et déjà refusé de désarmer par la force les groupes de résistance armés palestiniens. BANDE DE GAZA : En représailles aux attentats de mardi, l'armée israélienne a lancé un raid héliporté contre le domicile d'un dirigeant du Hamas qui a été blessé alors que son fils et son garde du corps ont été tués. Une vingtaine de passants ont été également blessés au cours de l'attaque. INDE : Après les deux attentats suicide qui ont frappé Israël, le premier ministre israélien Ariel Sharon a écourté sa visite historique à New Delhi pour "étudier la force de sa riposte". Il a déclaré qu'il ne "pourra y avoir d'avancée dans le processus de paix sans un arrêt complet des hostilités".

Vendredi 12 septembre 2003 : ISRAEL : Le premier ministre Ariel Sharon, de retour d'Inde, a réuni jeudi soir son cabinet de sécurité pour mettre en place une riposte aux attentats suicide de kamikazes palestiniens perpétrés mardi. Un accord de principe a été conclu pour l'expulsion du président palestinien Yasser Arafat. Dans un communiqué, le cabinet a déclaré : "Les événements des derniers jours ont prouvé à nouveau que Yasser Arafat est un obstacle absolu à toute tentative de réconciliation entre Israéliens et Palestiniens. Israël s'emploiera à se débarrasser de cet obstacle d'une façon et d'un moment qui seront décidés par la suite". Washington s'est dit "résolument opposé" à cette mesure. L'invasion d'une partie de la Bande de Gaza est également envisagée. ** Le quotidien français "Le Monde" a publié dans son édition du 11 septembre l'article d'Avraham Burg, ancien président de la Knesset (1999-2003) et ancien président de l'Agence juive, déjà publié en hébreu par le "Yediot Aharonot" en Israël, et intitulé : "La révolution sioniste est morte". PALESTINE : En réponse à la décision d'Israël d'expulser le président Arafat, son conseiller, Nabil Abou Roudeina, a averti Israël qu'il "aurait à payer le prix fort" s'il expulse le dirigeant palestinien et a appelé par la même occasion la communauté internationale et notamment le Conseil de sécurité de l'ONU à intervenir pour empêcher une telle action. ** Afin de résoudre le différend, qui a poussé le premier ministre sortant Mahmoud Abbas à la démission, avec le président Yasser Arafat, l'Autorité Nationale Palestinienne a décidé de créer un Conseil National de Sécurité qui "supervisera les différents services de sécurité". MAROC : Un commerçant de confession juive a été abattu jeudi à Casablanca par des hommes cagoulés alors qu'il fermait son magasin. La communauté juive marocaine compte 3500 membres. Le Maroc et Israël avaient amorcé en début de mois un rapprochement diplomatique avec la visite à Rabat du ministre israélien des Affaires étrangères Silvan Shalom.

Samedi 13 septembre 2003 : PALESTINE : Après la décision d'Israël de procéder à l'expulsion du président Yasser Arafat, des milliers de personnes sont descendues dans les territoires palestiniens pour apporter leur soutien à leur leader et ont promis de se battre jusqu'à la mort. La communauté internationale s'élève contre cette décision "lourde de conséquences". Le nouveau premier ministre Ahmed Qoreï a décidé de suspendre la composition de son gouvernement après la menace d'Israël de bannir le président Arafat. CISJORDANIE : L'armée israélienne a lancé un raid dans le camp de réfugiés de Tulkarem où 3 Palestiniens ont été blessés. 8 autres ont été arrêtés par les soldats israéliens. Le couvre-feu a été imposé. La maison d'un responsable du Hamas tué mardi lors d'une opération de meurtres ciblés a été détruite par l'armée israélienne à Hébron. EUROPE : L'administration Bush et Israël ont exercé de fortes pressions auprès de l'Union Européenne pour que celle-ci coupe toute source de financement à la branche politique (civile) du Hamas. Des pays comme la France, la Belgique ou la Grèce se sont longtemps opposées à l'inscription de la branche civile de l'organisation palestinienne sur cette liste pensant qu'elle serait "contre-productive" dans les efforts de relance du dialogue au Proche-Orient. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l'Espagne ou l'Italie, alliés des Etats-Unis, ont toujours été favorables à cette demande. Les 15 Etats membres de l'Union Européenne sont donc tombés d'accord jeudi sur les modalités définitives d'inclusion de la branche politique du mouvement radical palestinien Hamas sur la liste noire européenne des organisations terroristes. Et, bien que cette décision ait été prise au cours d'une réunion restreinte des ambassadeurs des Quinze à Bruxelles, elle deviendra effective dès la publication dans les prochains jours, de la liste révisée des organisations terroristes au Journal officiel de la Communauté européenne (JOCE). Cette liste n'intègrera ni individus particuliers ou membres de la direction du mouvement, ni groupes ou associations s'inscrivant dans sa mouvance comme le demandaient Israël et le département d'Etat américain. Rappelons que la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine-al-Qassam, figure déjà sur la liste européenne des organisations terroristes (2001). Le Hamas a déjà fait savoir que cette mesure ne revêtait qu'un caractère symbolique et "témoigne du soutien à Israël".

Lundi 15 septembre 2003 : ISRAEL : Le vice-premier ministre, et ministre du Commerce et de l'industrie, Ehud Omert, a déclaré dimanche "Le cabinet a décidé en principe de se débarrasser d'Arafat, qui est un obstacle à la paix. Son expulsion est une option, et sa liquidation en est une autre" ajoutant : "Il est aussi possible de le confiner dans des conditions cellulaires en le privant de visites et de téléphone". Selon les médias, le chef du Shin Beth (service intérieur de sécurité), Avi Dichter, a préconisé de "liquider" le président de l'Autorité palestinienne, estimant qu'il serait "plus dangereux en exil qu'en résidence forcée dans son QG." PALESTINE : Après l'annonce d'Israël de sa volonté de "liquider" le président Yasser Arafat, Prix Nobel de la Paix 1994, le nouveau premier ministre Ahmed Qoreï a annoncé poursuivre ses consultations en vue de la formation de son gouvernement ajoutant qu'il ne présentera pas officiellement son gouvernement tant qu'il y aura menace de bannissement du président Arafat. Le négociateur en chef Saeb Erakat a estimé que les nouvelles menaces israéliennes relevaient "des agissements de mafia et non de gouvernements". Un enfant de 12 ans a été tué dimanche près de Ramallah par des tirs israéliens. De nouvelles manifestations de protestation contre la volonté d'Israël d'expluser le président Yasser Arafat ont été organisées à Ramallah. BANDE DE GAZA : 8 Palestiniens ont été blessés dimanche par des tirs israéliens. L'armée israélienne a également procédé à la destruction de 15 maisons palestiniennes. FRANCE : Le président égyptien, Hosni Moubarak, qui effectue une visite officielle dans ce pays du 13 au 16 septembre, a mis en garde Israël, dimanche, sur la question de l'expulsion du président palestinien Yasser Arafat hors des territoires. Lors d'une interview dimanche sur la chaîne de télévision France3, il a déclaré : "Songer à écarter Arafat suscitera plus de haine chez les Palestiniens et chez tous les peuples de la région. Ce n'est pas la solution au problème." Il a ajouté pour ce qui concerne l'Irak il faut "transférer au plus vite aux Irakiens le pouvoir afin d'éviter les attentats terroristes". M. Moubarak sera reçu lundi à l'Elysée par le président Jacques Chirac.
 
Mardi 16 septembre 2003 : ETATS-UNIS : Le Coordonnateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Terje Roed-Larsen, lors d'un exposé sur la situation au Proche-Orient, a mis en garde lundi matin le Conseil de sécurité contre les risques d'un statu quo qui pourrait se terminer par un bain de sang et a exhorté la communauté internationale à relancer la "feuille de route" et à en accélérer l'application. Selon Terje Roed-Larsen, la mise en oeuvre de la "feuille de route" n'a jamais véritablement commencé, faute de la mise en place de mesures qui auraient eu l'appui des deux parties : "Aucune partie n'a réellement pris en considération les préoccupations de l'autre, à savoir la sécurité pour Israël et la fin de l'occupation pour les Palestiniens. Israël n'a jamais vraiment adhéré à la "feuille de route". Quant à la question de l'extradition de Yasser Arafat, M. Roed-Larsen a fait valoir qu'il avait été démocratiquement élu et que, par conséquent il était le chef légitime des Palestiniens. ISRAEL : Devant les condamnations de la communauté internationale face à la décision d'Israël de bannir le président palestinien Yasser Arafat, les autorités israéliennes ont annoncé que "la décision de principe de se débarrasser de Yasser Arafat ne sera pas mise en oeuvre dans l'immédiat". ** Le quotidien Ma'ariv a annoncé lundi que le cheikh Yassine a échappé le 7 septembre dernier à une nouvelle tentative de meurtre ciblé. Selon le journal, les autorités israéliennes ont annulé à la dernière minute un nouveau raid contre le cheikh Yassine, au lendemain de l'échec d'une tentative de le liquider, avec d'autres membres de la direction de son mouvement lors d'une attaque aérienne à Gaza. Des équipes israéliennes des télévisions privées de la deuxième et de la dixième chaîne ayant été repérées dans les parages du cheikh Yassine. CISJORDANIE : 4 Palestiniens ont été arrêtés lundi par l'armée israélienne dont 3 membres du mouvement Hamas.
 

Mercredi 17 septembre 2003 : PALESTINE : De nombreux Palestiniens estiment qu'Israël est sur le point d'assassiner le président Arafat, en lançant une opération commando, officiellement pour l'enlever et l'expulser, et qui "tournerait mal". CISJORDANIE : L'armée israélienne a lancé mardi un nouveau raid à Hébron contre un membre du Jihad Islamique qui a été tué au cours de l'opération. 9 Palestiniens ont été arrêtés soupçonnés d'être impliqués dans des attentats contre Israël. GAZA : Le Jihad Islamique a rejeté toute participation au sein du nouveau gouvernement du premier ministre Ahmed Qoreï. ETATS-UNIS : Alors qu'Israël envisage de bannir ou même d'éliminer physiquement le président palestinien Yasser Arafat, le Conseil de Sécurité de l'ONU a examiné mardi à New York lors d'une séance à huis clos un projet de résolution visant à faire infléchir Israël dans sa décision d'expulsion ou d'assassinat le président palestinien Arafat assigné à résidence depuis décembre 1991 dans ses bureaux de Ramallah en partie détruits. Le projet de résolution, déposé par les pays arabes, co-parrainé par le Soudan, qui assure la présidence du groupe arabe, et la Syrie, seul pays arabe membre du Conseil de sécurité, a été officiellement déposé. Le projet de résolution "exige qu'Israël, puissance occupante, abandonne tout acte visant à expulser le président élu de l'Autorité palestinienne et cesse de menacer sa sécurité". Le texte indique également que le Conseil "exprime son plein appui aux efforts du Quartette et lance un appel aux deux parties pour faire en sorte que la feuille de route soit mise en oeuvre". 11 pays ont voté pour ; les Etats-Unis ont fait usage de leur droit de veto. La Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Bulgarie se sont abstenues.

Jeudi 18 septembre 2003 : PALESTINE : Après le veto americain mardi soir à la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU qui "exige qu'Israël, puissance occupante, abandonne tout acte visant à expulser le président élu de l'Autorité palestinienne et cesse de menacer sa sécurité", le ministre chargé des négociations, Saeb Erakat, a déclaré mercredi que "c'était un jour noir pour l'ONU et les Arabes" espérant "qu'"Israël n'interprètera pas cette décision de tuer la résolution comme un permis de tuer le président Arafat". Selon le conseiller de Yasser Arafat, Nabil Abou Roudeina, la position américaine ne "peut qu'encourager l'occupant israélien sur la voie de l'escalade militaire". Des milliers de Palestiniens ont manifesté dans les territoires pour exprimer leur soutien à leur président scandant des slogans hostiles aux Etats-Unis. CISJORDANIE : Un militant des Brigades des Martyrs Al-Aqsa a été tué mercredi à Naplouse lors d'échanges de tirs avec l'armée israélienne. La maison d'un militant du Hamas a été détruite à Tulkarem. BANDE DE GAZA : Un Palestinien a été grièvement blessé par des tirs israéliens à Rafah tandis que l'armée israélienne détruisait la maison d'un Palestinien soupçonné d'avoir perpétré des attentats contre Israël. LIBAN SUD : Environ 5000 Palestiniens et Libanais ont manifesté mercredi pour soutenir le président Yasser Arafat scandant des slogans hostiles aux Etats-Unis comme "L'Amérique est complice d'Israël".

Vendredi 19 septembre 2003 : PALESTINE : Le président Yasser Arafat a déclaré jeudi, au cours d'une interview sur une chaîne de télévision privée israélienne, que le Jihad Islamique était prêt à accepter une nouvelle trêve et que des discussions étaient en cours avec le Hamas. Des centaines de personnes, militants du Fatah, parti de Yasser Arafat, se sont rassemblés près des bureaux du président palestinien "pour le protéger de leurs corps". CISJORDANIE : Une centaine de membres du Comité central du Fatah, de son Conseil révolutionnaire ainsi que des députés ont été convoqués jeudi soir pour une réunion visant à "unifier le vote" quant à la création d'un nouveau gouvernement présenté par le premier ministre Ahmed Qoreï et qui comprendra 21 ministres. L'armée israélienne a lancé une opération de ratissage dans la ville de Jénine à la recherche de "kamikazes potentiels". BANDE DE GAZA : L'armée israélienne a lancé une nouvelle opération de meurtres ciblés dans le camp de réfugiés de Nusseirat. Elle a tiré 2 missiles sur le bâtiment où s'était réfugié un militant du Hamas qui a été tué lors de l'opération. ** La police palestinienne a ouvert le feu sur des manifestants du mouvement Hamas qui leur lançaient des pierres pour protester contre l'arrestation de 7 des leurs après qu'ils aient enlevé un policier faisant une quinzaine de blessés. ETATS-UNIS : La 58ème session de l'Assemblée générale de l'ONU a convoqué vendredi après le veto américain une réunion d'urgence sur le conflit au Proche-Orient à la demande des pays arabes et musulmans et les 116 pays non alignés (NAM, Non Aligned Movement. Voir la liste des pays non alignés) , pour examiner "les actions israéliennes illégales dans Jérusalem-Est occupée et dans le reste du Territoire palestinien occupé" dans le cadre de la procédure "L'Unité pour le maintien de la paix", titre de la résolution de 1950 de l'Assemblée (format pdf) qui prévoyait que "dans tout cas où parait exister une menace contre la paix, une rupture de la paix ou un acte d'agression et où, du fait que l'unanimité n'a pas pu se réaliser parmi ses membres permanents, le Conseil de sécurité manque à s'acquitter de sa responsabilité principale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, l'Assemblée générale examinera immédiatement la question afin de faire aux Membres les recommandations appropriées sur les mesures collectives à prendre."

Samedi 20 septembre 2003 : ISRAEL : Les députés du Likoud se sont réunis vendredi avec le premier ministre Ariel Sharon pour discuter de la prolongation de la "clôture de sécurité" profondément érigée en Cisjordanie pour englober la colonie d'Ariel. Aucune décision ne sera arrêtée tant que le directeur général du ministère de la défense, en visite à Washington, ne sera pas de retour. Les Etats-Unis sont défavorables à cette mesure. ** Un nombre indéterminé de pilotes des forces aériennes israéliennes a annoncé qu'il allait rejoindre le mouvement des soldats qui refusent de servir dans les territoires autonomes palestiniens et perpétrer des "meurtres ciblés". CISJORDANIE : L'armée israélienne a dynamité vendredi la maison familiale de 2 militants du Hamas tués dans des attentats-suicide perpétrés contre Israël. L'armée entend ainsi "lancer un message aux terroristes kamikazes et à leurs complices les avertissant qu'il y a un prix à payer pour leurs actes". 3 militaires israéliens ont été blessés lors d'échanges de tirs. ETATS-UNIS : La 58ème session de l'Assemblée générale de l'ONU, réunie vendredi en session extraordinaire pour discuter du conflit au Proche-Orient à la demande des pays arabes et musulmans et les 116 pays non alignés, pour examiner "les actions israéliennes illégales dans Jérusalem-Est occupée et dans le reste du Territoire palestinien occupé", a voté une résolution demandant à Israël de cesser de menacer le président palestinien Yasser Arafat d'explusion avec 133 voix pour, 15 abstentions et 4 contre (Israël, les Etats-Unis, la Micronésie et les Iles Marshall qui ne sont plus sous la tutelle officielle des Etats-Unis depuis 1990 mais qui continuent de bénéficier de leur protection). Cette résolution a également dénoncé les "meurtres extrajudiciaires" notant que ces "opérations d'assassinats ciblés violent le droit internationale et empêchent le processus de paix". L'Union européenne a amendé le texte initial y apportant une "condamnation des attentats-suicide et leur récente intensification" et a rappelé à l'Autorité palestinienne qu'elle doit "prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à la violence et à la terreur". Rappelons que les résolutions votées par l'Assemblée générale de l'ONU ne sont pas contraignantes.

Lundi 22 septembre 2003 : ISRAEL : Selon le Centre Jaffee d'études stratégiques de l'Université de Tel-Aviv (The Jaffee Center for Strategic Studies, JCSS) "Israël a tiré des bénéfices stratégiques de la guerre d'Irak". La publication hier dimanche du rapport annuel, intitulé "L'équilibre stratégique au Moyen-Orient 2002-2003" (The Middle East Strategic Balance 2002-2003 format pdf), et d'un livre sur l'après-guerre en Irak ont été présentés lors d'une conférence de presse par MM. Dr Ephraïm Kam et Shlomo Brom. La guerre en Irak voulue par George Bush et Ariel Sharon "a permis de mettre fin à un régime radical" mais avant tout "d'exposer la faiblesse du monde arabe tout en suscitant des pressions américaines accrues sur des pays tels que l'Iran et la Syrie". Ariel Sharon continue cependant de ne pas vouloir réduire le budget militaire à l'exception de l'abandon du projet de construction d'un nouveau modèle de char Merkava. Les auteurs du rapport se sont prononcés contre une éventuelle expulsion ou élimination du président palestinien Yasser Arafat, et ont estimé que "de telles mesures seraient stupides car elles porteraient atteinte aux intérêts d'Israël et ne manqueraient pas de provoquer une vague terroriste". Demeure une seule inquiètude, si les Etats-Unis "ne parviennent pas à stabiliser la situation en Irak, certains des bénéfices qu'Israël a retiré de cette guerre disparaîtront". Les entreprises israéliennes ne cessent d'emporter des marchés dans la reconstruction de l'Irak aux côtés des grandes entreprises américaines. Ndlr. Le budget militaire d'Israël est le plus élévé au monde (rapport PIB entre 10 et 13 %). Le service militaire dure 3 ans pour les hommes et 2 ans pour les femmes. Dès l'âge de 18 ans, plus aucun israélien n'est un civil à l'exception des "hommes en noirs" les religieux, les seuls à être exclus du service. Enfin, l'aide économique publique, privée et militaire des Etats-Unis envers Israël est la plus importante du monde representant plus de 10 milliards de dollars par an. Selon les experts en armement, Israël est le seul pays du Proche-Orient à posséder un arsenal nucélaire moderne capable d'atteindre aujourd'hui n'importe quel pays du monde. ** Environ 10 000 Israéliens ont manifesté samedi soir à Tel Aviv, à l'appel des Mouvements "Paix Maintenant" et "Coalition de la Paix" pour protester contre l'occupation israélienne des territoires palestiniens et de la présence de militaires israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Certains ont demandé la démission du premier ministre Ariel Sharon dénonçant sa politique envers les Palestiniens.

Mardi 23 septembre 2003 : ISRAEL : Le premier ministre Ariel Sharon a dépêché dimanche soir pour Washington son conseiller personnel, Dov Weisglass, et le directeur directeur général du ministère de la défense, Amos Yaron, dans le but de convaincre l'administration Bush de la nécessité de la construction de la clôture de sécurité (pour les Israéliens, mur de l'apartheid pour les Palestiniens) qui doit entrer profondément (environ 25 km) en Cisjordanie pour inclure la colonie d'Ariel qui regroupe environ 20 000 colons. Ils doivent présenter un compromis au président Bush qui est opposé à la construction de cette "barrière de sécurité". PALESTINE : Le président Yasser Arafat a remis à 3 des 4 médiateurs du Quartet (Union européenne, ONU, Russie. Les représentants des Etats-Unis étaient absents boycottant le président palestinien) venus lui rendre visite à son QG de Ramallah (en ruines à la suite des bombardements israéliens) une offre d'accord de cessez-le-feu global avec Israël impliquant l'envoi d'une mission d'observateurs internationaux sur le terrain (ce qu'Israël a toujours refusé). Israël a d'ores et déjà décliné cette offre estimant qu'il "s'agit de la manoeuvre d'un homme menacé d'expulsion forcée". Le président Arafat a remis aux membres du Quartet une lettre par laquelle il s'engage totalement à appliquer la feuille de route et l'état de droit dans les territoires palestiniens. BANDE DE GAZA : Un haut responsable du Jihad Islamique, Abdallah Al-Shami, a donné sa démission "en raison de différends administratifs intérieures", selon un communiqué de l'organisation. CISJORDANIE : Un chef local du Hamas a été tué lundi à Hébron par l'armée israélienne qui a détruit la maison dans laquelle il s'était réfugié.

Mercredi 24 septembre 2003 : ISRAEL : Les émissaires du premier ministre Ariel Sharon sont rentrés de Washington après avoir obtenu satisfaction. La "clôture de sécurité" entrera bien profondément en Cisjordanie pour entourer la colonie d'Ariel avec une simple modification, elle sera "un segment modulaire" (NDLR. barrière démontable). Le "Washington Post" a pourtant écrit que les deux émissaires n'avaient pas obtenu satisfaction. Selon les médias américains, et malgré les annonces répétées de l'administration Bush de mesures de rétorsion (déduction de 9 milliards de dollars de garanties bancaires correspondant aux dépenses consacrées à la colonisation dans les territoires occupés), Washington a décidé de maintenir la totalité de ses garanties. La "clôture de sécurité", d'une longueur de 400 km doit s'étendre du nord au sud de la "ligne verte" séparant Israël de la Cisjordanie. Selon les médias israéliens de mardi, elle pourrait cependant s'étirer sur 800 à 900 km. A raison de 1 à 2 millions de dollars par kilomètre, la facture totale pourrait atteindre 1,8 milliards de dollars. ** Selon des chiffres rendus publics mardi par le Bureau central des statistiques, la population des colonies de peuplement juives en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza a augmenté de 5,7 % en 2002. Selon le quotidien Haaretz, le gouvernement a dépensé pour les colonies de peuplement dans les territoires palestiniens, où vivent 220 000 colons, 490 millions d'euros (2,5 milliards de Shekels) en infrastructures et éducation. Les dépenses militaires et sécuritaires ne sont pas comprises dans ce montant. Le quotidien rapporte que l'implantation de chaque colon coûte environ 2 000 euros . Les dépenses pour les colonies correspondent à plus de 1% du budget israélien total qui avoisine les 42,5 milliards d'euros. BANDE DE GAZA : 1 membre du Jihad Islamique a été abattu par l'armée israélienne qui, selon elle, tentait de s'infiltrer en Israël. 2 Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens. L'armée israélienne a détruit mardi deux maisons palestiniennes lors d'un raid près de Khan Younès.

Jeudi 25 septembre 2003 : ISRAEL : Dans une pétition diffusée mercredi, 25 pilotes de l'armée régulière et de réserve ont, pour la première fois dans l'histoire de l'armée de l'air israélienne, refusé d'aller en mission dans les territoires autonomes palestiniens jugeant "illégal" et "immoral" de risquer la vie de "civils innocents lors des frappes visant des terroristes présumé et d'attaquer des zones à forte densité de population." Selon la deuxième chaîne de télévision israélienne, ils refusent aussi d'acheminer des troupes terrestres pour de telles missions. Le commandant de l'armée de l'air, le général Dan Halutz, a accusé les pilotes de "se mêler de politique" et de "ne pas respecter la hierarchie". PALESTINE : Le fondateur et chef spirituel du Hamas, Cheikh Yassine, a donné sa première conférence de presse dans une mosquée de Gaza depuis la tentative de liquidation menée par l'armée israélienne dont il a été victime le 6 septembre dernier. Il a exclu toute trêve avec Israël tant que l'état hébreu continuera son agression contre le peuple palestinien. Il a également exclu toute participation dans le gouvernement du nouveau premier ministre Ahmed Qoreï. BANDE DE GAZA : Un adolescent de 15 ans a été tué dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une incursion militaire israélienne près du camp de réfugiés de Rafah. CISJORDANIE : L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a protesté mercredi auprès de l'armée israélienne qui a lancé une opération de fouille des malades et du personnel d'un hôpital de l'ONU de Qalqilya obligeant le personnel hospitalier d'interrompre son travail et de se coucher sur le sol. L'UNRWA a fait valoir auprès des autorités israéliennes qu'il s'agissait d'une "grave perturbation de ses activités médicales et d'une infraction aux conventions internationales régissant le traitement réservé à l'ONU" en même temps qu'une infraction à la Convention de Genève et ses protocoles qui accorde une protection spéciale aux hôpitaux pendant les conflits ajoutant que "l'intrusion peut faire courir un risque de contamination des zones stériles et que celles-ci ne pourraient être utilisées jusqu'à ce qu'elles soient stérilisées à nouveau." BELGIQUE : La Cour de cassation, plus haute instance judiciaire belge, s'est dessaisie des poursuites pour crimes contre l'humanité engagées à Bruxelles contre le premier ministre israélien Ariel Sharon pour les massacres de Sabra et Chatila, l'ex-président américain, George Bush et le secrétaire d'Etat américain Colin Powell aux motifs qu'aucun des plaignants n'avait la nationalité belge au moment du début des actions. Cette décision fait suite à l'abrogation cet été par le Parlement belge de loi de compétence universelle, qui permettait depuis 1993 aux tribunaux belges de juger des crimes de guerre quel que soit le lieu où ils ont été commis et la nationalité des auteurs et victimes (Voir notre article du 2 août 2003). Le porte-parole de l'ambassade d'Israël en Belgique, Daniel Saada, s'est dit "satisfait" de la décision de la Cour de cassation.

Vendredi 26 septembre 2003 : ISRAEL : A l'occasion de la célébration ce week-end du Nouvel An juif, les autorités ont annoncé le bouclage complet des territoires autonomes palestiniens jusqu'à lundi dans la crainte d'attentats. ** Le quotidien Yediot Ahronot a publié mercredi les conclusions d'une commission militaire qui souhaite réformer profondément le régime de la conscription en n'enrôlant plus que "des jeunes gens prêts au combat" afin de "ne pas charger l'armée avec un groupe de personnes à qui, peut-être, le service militaire ne convient pas" selon le général Regev, responsable des effectifs, qui se dit également favorable à la mise en place d'un service civil qui permettrait de préserver, et non de détruire, le "concept d'Armée du peuple". Il ajoute que "ces changements sont nécessaires pour réduire de façon drastique le budget". En Israël, le service militaire est obligatoire. Il est de 3 ans pour les hommes, 2 pour les femmes. Les hommes doivent aussi servir dans l'armée 30 jours par an jusqu'à l'âge de 55 ans. Seuls les étudiants en religion en sont exemptés et les Arabes israéliens exclus. Le général Regev souligne que 22% des jeunes gens sont exemptés du service, pour diverses raisons - religieuses, médicales ou sociales, et que 20% d'autres ne finissent pas les trois ans. ** Une peine de 20 ans de prison a été requise mercredi par le Parquet de Jérusalem à l'encontre de 2 des membres du ''groupe de Bat Ayin'', cellule terroriste juive qui avait tenté de faire sauter une bombe non loin d'une école arabe de Jérusalem. ** La crise sociale et économique s’aggrave en Israël, qui assiste à une explosion de la misère. Les syndicats appellent à la grève générale et les grévistes de la faim accusent le premier ministre Ariel Sharon de "mener une guerre aux pauvres". Plus de détails : Israël, une économie en crise. BANDE DE GAZA : Lors d'un raid israélien à Al-Bourej jeudi, 5 Palestiniens, dont un militant du Hamas, et 1 soldat israélien ont été tués. Une petite fille de 3 ans est morte d'un choc nerveux lors de cette opération. Lire le dossier de Médecins sans Frontières sur les violences, physiques mais aussi psychologiques, que subissent les populations palestiniennes. Une équipe envoyée sur place témoigne.

Samedi 27 septembre 2003 : ISRAEL : Dans la crainte d'attentats suicide, les territoires autonomes palestiniens ont été totalement bouclés à l'occasion de la célébration du Nouvel An Juif (Roch Hoshana). Des mesures de sécurité drastiques ont été mises en place. L'accès à l'Esplanade des Mosquées a été interdite aux Musulmans de moins de 40 ans. Aucun Palestinien ne peut emprunter les grandes voies d'accès aux principales agglomérations israéliennes, sans y être soumis à un contrôle d'identité ou arrêté à des barrages. Des vigiles armés ont été placés à l'entrée de chaque synagogue ou des hôtels, cafés et restaurants. PALESTINE : Les Palestiniens commémoraient vendredi le 3ème anniversaire de l'Intifada. Les points de contrôle et les bouclages intempestifs des territoires palestiniens par l'armée israélienne ont conduit l'économie palestinienne à la ruine. Les pêcheurs palestiniens de Gaza ne peuvent plus aller pêcher. Le nombre de travailleurs palestiniens autorisés à aller travailler en Israël a été considérablement réduit. Près de la moitié des 3,5 millions habitants de Cisjordanie et de la Bande de Gaza vivent en-dessous du seuil de pauvreté avec moins de 2 dollars par jour. Le taux de chômage dépasse les 60 % . Un Palestinien qui travaille a environ 6 personnes à sa charge. La Banque mondiale estime à environ 5 milliards de dollars le déficit de l'économie palestinienne. L'arrachage de plusieurs centaines de milliers d'arbres, la destruction de terres arables, la poursuite de la colonisation a réduit à néant l'agriculture palestinienne où selon le ministre de l'Agriculture les pertes "dépassent le milliard de dollars". L'économie palestinienne ne survit que grâce à l'aide internationale et notamment l'Union européenne qui reste le principal bailleur de fonds. Plus de détails : Le Guide de l'Intifada sur le Web ; Note de l'Union européenne sur l'aide à l'Autorité palestinienne.

Lundi 29 septembre 2003 : PALESTINE : Le comité central du Fatah a accepté la composition du gouvernement (24 ministres, dont 15 sont membres du Fatah) du premier ministre Ahmed Qoreï qui doit maintenant le présenter au comité exécutif de l'OLP puis devant le Parlement. ** Le Hamas et les Brigades des Martyrs al-Aqsa ont affirmé dimanche, alors que les Palestiniens célébraient le 3ème anniversaire du début de l'Intifada, qu'ils poursuivront la résistance contre l'occupant israélien. C'est le 28 septembre 2000 qu'Ariel Sharon, à l'époque chef du Likoud, escorté par plusieurs centaines de policiers, avait effectué une visite sur l'Esplanade des Mosquées, un "geste de provocation manifeste" selon les Palestiniens et qui a entraîné de violents affrontements avec l'armée israélienne et le début de la seconde Intifada. 2600 Palestiniens ont été tués, 24 000 blessés depuis le début de la seconde Intifada en septembre 2000. Entre 6 à 8000 autres sont détenus dans les prisons israéliennes. Côté israélien, on dénombre plus de 800 victimes et des milliers de blessés. CANADA : A l'appel des centrales syndicales québécoises et d'une quinzaine d'organisations, dont la Fédération des Femmes du Québec, une manifestation s'est déroulée samedi à Montréal pour réclamer le déploiement d'une force de protection pour le peuple palestinien tout en dénonçant 27 années d'occupation militaire israélienne en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

Mardi 30 septembre 2003 : ISRAEL : 50 000 salariés du secteur public ont entamé lundi une grève illimitée pour dénoncer le budget d'austérité voté par le gouvernement Sharon qui prévoit des coupes drastiques dans les dépenses de l'Etat. Ils ont menacé de bloquer progressivement toute l'activité du pays si le gouvernement ne revoit pas son projet de budget qui prévoit des restrictions s'élevant à plus de 2 milliards de dollars et entraîner la suppression de plusieurs dizaines de milliers d'emplois dans la fonction publique et des réductions drastiques des prestations familiales. ** Le premier ministre Ariel Sharon a déclaré lundi que la construction de la "clôture de sécurité" qui doit séparer la Cisjordanie de l'état hébreu, incluera finalement, et malgré l'opposition de Washington, la colonie d'Ariel empiètant ainsi de plus de 25 km à l'intérieur de la Cisjordanie. ** Le procès du chef du Fatah pour la Cisjordanie, Marwan Barghouti, a repris lundi à Tel Aviv. Au cours de sa dernière comparution avant le verdict qui sera rendu à la mi-novembre, Marwan Barghouti a déclaré que "l'occupation ne peut continuer. Il n'y a qu'une solution pour mettre fin à l'Intafada. Deux états pour deux peuples ou alors le sang continuera de couler". FRANCE : Le diplomate Gérard Avaud qui prendra ses fonctions d’ambassadeur de France en Israël fin octobre malgré ses propos qualifiant de "voyou" le premier ministre israélien Ariel Sharon, et Israël "d'état paranoïaque" était l'invité hier du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France). Cette rencontre intervient sur fond de censure après que Roger Cukierman, son président, ait fait retirer de la vente un livre (CNDP, éditeur Nathan - René Nouailhat) destiné aux enseignants intitulé "Enseigner le fait religieux, un défi pour la laïcité". Le chapitre consacré au judaïsme indique que "la Shoah" a suscité "chez les juifs comme les non-juifs des comportements très particuliers, rendant les uns et autres fort sensibles à toute recrudescence possible de l’antisémitisme. Tendance quasi paranoïaque chez les uns, culpabilisation souvent maladive chez les autres". Déjà en avril, le film du réalisateur Mohamad Bakri "Jénine-Jénine", interdit de diffusion en Israël, était déprogrammé à la télévision franco-allemande "Arte" à la demande du B'NAI B'RITH (en hébreu " Fils de l'Alliance") Organisation Non Gouvernementale Sioniste qui siège en sa qualité d'ONG dans différentes organisations internationales, dont l'ONU, l'Unesco et le Parlement européen. Rappelons que le géopolitologue et socialiste Pascal Boniface auteur de "Est-il permis de critiquer Israël ?" a dû quitter le Parti Socialiste sous la pression. Enfin, le président du CRIF qui a accompagné à New-York le président français, révèle que "Jacques Chirac a reconnu la responsabilité de Yasser Arafat dans l’échec des pourparlers qui ont eu lieu à Camp David" et qu'elle "demeure à l'origine des souffrances des Palestiniens" selon Roger Cukierman qui a confirmé ces propos à la radio "Europe 1".




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