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Vendredi 3 novembre 2006 :

DESARMEMENT : L'organisation Handicap International, dont le siège est à Lyon, a publié jeudi 2 novembre 2006 la première étude au niveau mondial, intitulée "Empreinte fatale : Les répercussions humaines de l’utilisation d’armes à sous-munitions dans le monde" (en anglais : "Fatal footprint : the global humanitarian impact of cluster munitions"), qui permet de poser les bases d'un recensement et d'une identification systématique des victimes des bombes à sous-munitions (BASM) qui met en avant une statistique accablante : tous conflits confondus, 98 % des victimes de sous-munitions sont des civils. Quelque soit le contexte de leur utilisation, le pays utilisateur ou le type de BASM utilisé, elles violent donc indéniablement et systématiquement le droit international humanitaire en touchant presque exclusivement les populations civiles. Cette étude constitue un document de base sur les conséquences de l’emploi d’armes à sous-munitions sur la vie des habitants de 24 pays et régions contaminés par des sous-munitions. L'étude d'Handicap International ajoute que 84 % des personnes touchées sont de sexe masculin, dont 40 % ont moins de 18 ans. Jusqu'à présent, 360 millions de bombes à sous-munitions ont été utilisées indique l'ONG. 33 millions d'entre elles n'ont pas explosé et sont devenues des mines antipersonnel. Parmi les pays ou les régions les plus exposés figurent notamment le Laos, les Balkans, l'Afghanistan, l'Irak ou le Liban. L’étude a identifié 11 044 victimes confirmées et enregistrées, toutes attribuables aux sous-munitions ; 27 % d’entre elles sont des enfants. Les accidents causés par les sous-munitions frappent plusieurs personnes à la fois, sont plus mortels et causent davantage de blessures multiples que les mines et tout autre type de résidus de guerre non explosés (REG). "Dans les pays où les victimes des mines sont rares alors que les victimes des REG sont nombreuses, les sous-munitions tuent et blessent non seulement un plus grand nombre de personnes que tout autre type de REG pris séparément, mais aussi autant que l’ensemble de tous les autres types de REG, ajoute Hugh Hosman, spécialiste en gestion des données chez Handicap International. 3 décennies après leur utilisation, les armes à sous-munitions continuent à causer environ la moitié des victimes de REG recensées en Asie du Sud-Est. Dans certaines zones d’Irak, les victimes de sous-munitions représentent entre 75 et 80 % du total des victimes. Les nombres de victimes civiles dans des endroits qui ont connu un emploi intensif de ces armes sont largement sous-évalués dans les rapports, y compris en Afghanistan, en Asie du Sud-Est, en Tchétchénie et en Irak. En outre, des estimations faites de longue date dans certains pays comme le Vietnam et le Koweït indiquent qu’il pourrait y avoir dans le monde entier pas moins de 100 000 victimes des sous-munitions. En septembre 2006, Handicap International a interpellé les probables candidats à l'élection présidentielle de 2007 sur la question des BASM, les bombes à sous-munitions. Tous ont clairement affirmé être pour l'interdiction, sauf Nicolas Sarkozy, Ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de l'aménagement du territoire, qui reconnaît l'impact de ces armes sur les populations civiles, mais refuse l'hypothèse d'une initiative de la France en faveur de leur interdiction. Pour Nicolas Sarkozy les bombes à sous-munitions sont des armes légales et peuvent donc à ce titre être utilisées lors des conflits. Selon lui, les bombes à sous-munitions ne seraient pas contraires, par nature, au droit international humanitaire et seul leur usage devrait donc être encadré, en s'appuyant sur les instruments juridiques internationaux existants.




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