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Offre n° 2
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Samedi 21 août 2004 :
-
- ANTISEMITISME
: Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction
administrative en France, a accordé
jusqu'au 1er octobre 2004 à la chaîne de
télévision libanaise Al-Manar proche du
Hezbollah, diffusée en France via l'opérateur
satellitaire Eutelsat, pour
déposer un dossier de conventionnement auprès
du CSA, Conseil supérieur de
lAudiovisuel, autorité
qui contrôle à la fois les fréquences et les
programmes des radios et les télévisions
hertziennes ou satellitaires, qui demandait
l'arrêt de sa diffusion pour avoir programmé un
feuilleton jugé antisémite par Israël, mais
également pour son traitement de l'information
qui "tendrait à la martyrisation des
Palestiniens", comprendre, l'encouragement
fanatique des attentats contre la puissance
occupante, Israël. Le CSA
avait saisi le 12 juillet 2004 le Conseil d'Etat
d'une demande de suspension de la diffusion
d'Al-Manar principalement en raison de la
diffusion par la chaîne, en novembre 2003, du
feuilleton "Al-Chatat" (Diaspora),
racontant l'histoire du sionisme dont certains
passages sont jugés "violemment
antisémites" par Israël. Un feuilleton
très prisé dans les pays arabes, qui donne
le ton dès le premier épisode où l'on voit un
membre de la richissime famille Rothschild,
expliquant sur son lit de mort que Dieu a
commandé aux Juifs de "diriger le monde par
l'argent, l'usure, le chantage, la reconnaissance
de dette, l'extorsion, la drogue, la
prostitution, la pornographie, l'assassinat, la
corruption politique, tous moyens
mafieux...", ou, dans d'autres épisodes, on
assiste au meurtre rituel d'un "enfant
chrétien" par des prêtres juifs
recueillant son sang pour fabriquer du pain azyme (non
levé), ou au sort cruel et primitif d'un Juif
qui n'a pas respecté le shabbat, jour de
repos exclusivement consacré à l'Eternel, Dieu.
Nathan Sharansky, membre du
Likoud, (parti d'Ariel Sharon),
"Ministre de Jérusalem et des
Affaires de Diaspora",
remet le 6 décembre 2003 à Berlin, en
Allemagne, une cassette condensée du feuilleton
à Roger Cukierman,
président du Conseil représentatif des
Institutions juives de France (CRIF).
Dès son retour à Paris, ce dernier remet une
copie de la cassette à 2 des membres les plus
influents de la communauté juive, Jean-Pierre Raffarin, Premier
ministre et Dominique Baudis, Président du
Conseil supérieur de lAudiovisuel,
organisme en charge de remettre un rapport annuel d'activité au
Président de la République. Invité d'honneur
du dîner annuel du CRIF, Jean-Pierre Raffarin
déclarera : "J'ai considéré comme de mon
devoir, avec plusieurs de mes ministres, de
prendre le temps de regarder ces images,
insupportables à la vue, brûlantes au coeur,
révoltantes à la raison. La scénarisation de
la haine est de retour". Jean-Pierre
Raffarin qui assimile toute critique du sionisme
à de l'antisémitisme, s'engage alors à
légiférer. D'autant que, lors du deuxième
comité interministériel consacré à la lutte
contre le racisme et lantisémitisme, le 27
janvier 2004, Dominique Baudis démontre son
impuissance et son manque de moyen juridique pour
faire taire Al-Manar, comme il l'avait déja
tenté de la faire pendant la guerre dIrak
avec Al-Jazira et en
août 2003 avec la chaîne publique égyptienne
ESC qui diffusait un feuilleton jugé également
antisémite par le CRIF, inspiré des fameux
"Protocoles des sages de Sion",
désignants les "goy" (non juif) comme
des "gentils" et les "Juifs"
en maître d'un gouvernement mondial, visant à
l'asservissement de la race humaine, dans
l'attente du retour de Dieu, "feuilleton qui
pourrait constituer un délit dincitation
à la haine raciale et serait susceptible de
troubler lordre public" avait écrit
le CSA. Le 12 février 2004, les députés
examinent à l'Assemblée Nationale des
amendements à la loi sur les
"communications électroniques" (Loi n° 2004-669 du 9 juillet 2004) qui
donneront des pouvoirs nouveaux au CSA, comme
celui de faire cesser la diffusion, par référé
administratif, des "programmes qui portent
atteinte aux principes fondamentaux encadrant
lexercice de la liberté de
communication". En attendant, Al Manar est
proposé à tous ceux qui disposent dun
décodeur satellite et d'une parabole à orienter
sur 13° est, vers le satellite Hotbird4 de
l'organisation intergouvernementale Arabsat, non
compter Internet qui assure sa rediffusion. NDLR.
Contraire aux lois également, la chaîne payante
Ultra Blue, pourtant domiciliée à Paris, qui
diffuse des films pornographiques toute la
journée en violation de la loi qui astreint le X
à une diffusion après minuit, malgré la
saisine du procureur de la République de Paris
en octobre 2002. Une chaîne elle aussi toujours
relayée par le même opérateur, Eutelsat. Plus de
détails : Laction du CRIF pour
empêcher la diffusion de séries antisémites
diffusées par la chaîne du Hezbollah, Al Manar
-
- Jean-Claude
Lenoir et Charles Frammezelle, membres du
Collectif de Soutien d'Urgence aux Réfugiés,
"C'SUR", qui
apporte aux nombreux migrants de Calais de la
nourriture, des soins et des vêtements, ont
été reconnus coupables par le tribunal
correctionnel de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais)
"d'aide au séjour à personne en situation
irrégulière en bande organisée", mais
dispensés de peine, malgré les réquisitions de
nuit du Procureur de la République qui demandait
une peine de 3 mois de prison avec sursis. Le
tribunal n'a pas retenu l'accusation
d'hébergement de réfugiés en situation
irrégulière, estimant que les 2 militants, mis
en examen en 2003, avaient servi une cause
humanitaire, tout en les reconnaissant
"coupables" d'avoir servi de prête-nom
pour l'encaissement de mandats. Le tribunal aura
été mobilisé pendant plus de 17 heures sous la
pression populaire d'une centaine de manifestants
qui avait organisé un barbecue devant les portes
du tribunal où était déployée une banderole
où l'on pouvait lire : "La solidarité n'est pas un délit". On
notait la présence à la barre de maître Eric
Dupont-Moretti, donnant le la d'un concert de 8
plaidoiries ou fut "malmené"
l'enquêteur de police qui finit par lâcher :
"Ils ont aidé des gens en situation
irrégulière, et cela tombe sous le coup de la
loi, malheureusement". Les 2 hommes qui
nont pas tiré le moindre bénéfice
financier de leur "coupable" activité,
étaient sur écoutes policières. Leurs crimes
se déroulent dans un pays sans nom, disons
autour du centre de la Croix-Rouge de Sangatte fermé en
novembre 2002, non sans conséquence humaine -
sous le feu médiatique - par Nicolas Sarkorzy,
alors ministre de l'Intérieur. Les 2 militants
étaient jugés en même temps que 7 Irakiens,
soupçonnés d'être des passeurs d'immigrés
clandestins et dont le chef présumé du réseau,
a été condamné à 6 ans de prison ferme.
Jean-Claude Lenoir et Charles Framezelle, alias
"Moustache" ont reconnu avoir hébergé
une dizaine d'Irakiens, Afghans, Iraniens ou
Kosovars "pour qu'ils ne passent pas
plusieurs nuits dehors". C'est alors que
Smaïn Laacher, sociologue, témoin de la
défense, résuma courageusement l'hypocrisie
politique en la matière : "Durant 3 ans,
lEtat a hébergé à Sangatte des milliers
détrangers en situation irrégulière, en
sachant pertinemment quil y avait parmi eux
de nombreux passeurs. On ne la jamais
poursuivi." Enfin, condamné sans peine,
mais non relaxé, Jean-Claude Lenoir a déclaré
après l'annonce du verdict : "J'ai entendu
que certains réfugiés étaient relaxés,
d'autres repartaient en prison. Très
sincèrement, c'est ça qui me touche
aujourd'hui, et, pour revenir très égoïstement
sur mon cas personnel et sur le cas de Charles,
d'entendre dire qu'on est coupable ça montre
bien la difficulté du président du tribunal de
ne pas désavouer le procureur... Je ne
connaissais pas la justice. Ce n'est vraiment pas
l'honneur de notre société".
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