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LES ARCHIVES MARS 2005 DE L'ITALIE


Mardi 1er mars 2005 : L'Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) a publié lundi un rapport intitulé "Cultures et pénuries alimentaires" qui révèle qu'au moins 36 pays dont 23 situés en Afrique ont besoin d'aide alimentaire et une dizaine vont être confrontés à de mauvaises récoltes. Le rapport prédit une régression de la production céréalière de l'Union européenne après la récolte record de l'année dernière. L'augmentation des terres en friche entraînera une diminution des récoltes. Selon le rapport, les perspectives des principales campagnes agricoles 2005 sont mitigées du fait de précipitations tardives, capricieuses et généralement en dessous des moyennes saisonnières. Pour les populations vulnérables, notamment au Zimbabwe, au Lesotho et au Swaziland, la situation alimentaire est précaire en ces temps de soudure (NDLR. Espace entre 2 périodes de récoltes). En Afrique de l'Ouest, la situation alimentaire reste critique en Mauritanie alors que l'insécurité en Côte d'Ivoire continue de perturber les activités et les marchés agricoles.

Mercredi 2 mars 2005 : 2 Italiennes, Cinzia Banelli et Laura Proietti, membres de l'extrème gauche, qui s'étaient répenties, ont été condamnées mardi par une juge de Rome respectivement à perpétuité et à 20 ans de prison dans le cadre de l'assassinat à Rome en mai 1999 par les Brigades Rouges du professeur Massimo D'Antona, expert-consultant pour le gouvernement de gauche, au pouvoir à l'époque, en matière de la législation sur le travail. Son assassinat avait été revendiqué par une nouvelle branche des Brigades rouges, organisation qui avait terrorisé l'Italie avec assassinats et enlèvements dans les années 70 et au début des années 80 avant d'entrer dans une période d'accalmie. Les 2 accusées avaient opté pour une procédure rapide devant un juge plutôt qu'un long procès devant des jurés, dans l'espoir de recevoir une peine plus clémente.

Samedi 5 mars 2005 : Le président du Conseil Silvio Berlusconi a annoncé qu'il avait convoqué l'ambassadeur des Etats-Unis à Rome pour demander des "éclaircissements" sur la bavure meurtrière, survenue à un barrage routier peu après la libération de la journaliste, Giuliana Sgrena, déclarant : "Quelqu'un aura à assumer la responsabilité d'un accident aussi grave". PAUVRETE : Selon un rapport publié le 1er mars 2005 par l'UNICEF, réalisé par le Centre de recherche Innocenti, et intitulé "Child poverty in Rich Countries 2005", (format pdf) le nombre d'enfants pauvres est en hausse depuis 10 ans dans 17 des 24 pays industrialisés. 50 millions d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, avec moins de 1 dollar par jour. Au Danemark, 2,4 % des enfants vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Ils sont 2,8 % en Finlande, 3,4 % en Norvège, 4,2 % en Suède et 6,8 % en Suisse et en Tchéquie. La France vient ensuite avec 7,5 % d'enfants pauvres devant la Belgique (7,7 %). Puis les pays de l'OCDE avec les plus mauvaises performances pour le Mexique (27,7 %) et les Etats-Unis avec près de 22 % d'enfants pauvres, derrière l'Italie (16,6 %), le taux le plus élevé en Europe. L'Irlande, le Portugal et la Grande-Bretagne se suivent avec plus de 15 % d'enfants pauvres. La pauvreté des enfants a cependant diminué dans 4 pays : l'Australie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, ainsi qu'en Norvège.

Lundi 7 mars 2005 : La journaliste du quotidien communiste "Il Manifesto", Giuliana Sgrena, prise en otage le 4 février 2005 à Bagdad, n'a pas exclue, dans une interview accordée par téléphone à la chaîne de télévision Sky TG24, "d'avoir été délibérement prise pour cible" par les soldats américains. Rappelons que le convoi de l'otage italienne, qui venait d'être libérée, a été la cible de tirs américains qui ont causé la mort du chef des services secrets italiens, Nicola Calipari. Giuliana Sgrena a contredit la thèse américaine faisant état "de la vitesse excessive du véhicule qui a refusé de s'arrêter aux sommations américaines à un point de contrôle". Pier Scolari, le compagnon de la journaliste italienne Giuliana Sgrena, a affirmé samedi à son retour à Rome, que "Giuliana avait des informations et les militaires américains ne voulaient pas qu'elle s'en sorte vivante". Lorsqu'elle a été enlevée, elle préparait un reportage sur des fugitifs de Falloujah venus s'abriter dans une mosquée de Bagdad après les bombardements américains sur cette ville sunnite. Le directeur du quotidien 'Il Manifesto", Gabriele Polo, s'est dit convaincu samedi que la journaliste et son escorte sont tombées dans une embuscade. ** Le chef de l'Etat Carlo Azeglio Ciampi a salué samedi soir à Rome la dépouille mortelle de Nicola Calipari, mort "en héros" vendredi à Bagdad en protégeant la journaliste Giuliana Sgrena contre des tirs américains. Nicola Calipari, mort sur le coup, a été "frappé d'une unique balle dans la tête", selon les résultats de l'autopsie. Près de 300 projectiles américains ont été retrouvés sur le véhicule. Nicola Calipari, dont les funérailles se dérouleront ce lundi, sera décoré à titre posthume de la médaille d'or du courage par le président Ciampi.

Mardi 8 mars 2005 : Plusieurs centaines de personnes, dont le Président Ciampi et le Président du Conseil, Silvio Berlusconi, ont assisté lundi à l'église Sainte-Marie des Anges dans le centre de Rome aux funérailles d'Etat de l'agent des services secrets Nicola Calipari, tué vendredi par des tirs américains alors qu'il accompagnait l'ex-otage Giuliana Sgrena libérée par ses ravisseurs, vers l'aéroport de Bagdad.

Mercredi 16 mars 2005 : Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi a annoncé mardi que l'Italie allait commencer à réduire dès septembre 2005 le nombre de ses soldats déployés en Irak dont le contingent compte 3 000 hommes, précisant que le retrait des forces italiennes "dépendra de la capacité du gouvernement irakien de se doter de structures pour une sécurité acceptable".

Jeudi 17 mars 2005 : Le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, a confirmé mercredi sa décision de retirer progressivement les soldats italiens déployés en Irak et a téléphoné au président américain George W. Bush pour l'informer de sa décision. Ce dernier a déclaré au cours d'une conférence de presse donnée à Washington qu'il "comprenait la décision de son allié" ajoutant "qu'il n'y avait aucun changement dans sa politique et que tout retrait serait fait en consultation avec ses alliés".

Vendredi 18 mars 2005 : Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi a annoncé, jeudi, contredisant sa déclaration de mercredi de "retirer progressivement les soldats italiens déployés en Irak", que "le rapatriement du contingent italien n’était qu’un souhait et qu’un tel retrait ne pouvait se faire qu’en accord avec les alliés" provoquant une vive réaction de la presse italienne. Le journal à grand tirage "Corriere della Sera" a titré après le changement de position de Silvio Berlusconi : "Bush et Blair freinent Berlusconi". La presse et l'opposition ont dénoncé "un coup porté à la crédibilité du pays". Le président américain George W. Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair ont quant a eux clairement réaffirmé "qu'aucun retrait de troupes d'Irak n'était à l'ordre du jour".

Samedi 19 mars 2005 : Le ministre des Réformes et de la décentralisation, Roberto Calderoli, membre de la Ligue du Nord (parti populiste), a annoncé jeudi sa démission, pour protester contre le retard dans l'approbation du processus de mutation des institutions italiennes visant à donner plus de pouvoir aux régions. Il avait été nommé en juillet 2004 en remplacement d'Umberto Bossi, démissionnaire pour raisons de santé. ** Plusieurs millions d’Italiens sont descendus dans la rue vendredi à l'appel des syndicats pour une journée de grève dans le secteur public, et réclamer notamment une hausse des salaires, ainsi que la renégociation de leurs contrats catégoriels. ** L'Office européen des statistiques, Eurostat, a refusé de valider les comptes publics présentés par l'Italie en 2003 et 2004. En cause, la classification des versements au gouvernement d'institutions financières qui collectent les impôts en son nom et des entités nationalisées, telles que les transactions avec le budget européen et les "incohérences" dans les comptes du gouvernement. L'institut national italien de la statistique, l'Istat, effectuera les vérifications requises par Eurostat, le ministre de l'Economie, Domenico Siniscalco, estimant que les nouveaux calculs de l'Istat devraient aboutir à une révision à la baisse du déficit 2004 plutôt qu'à la hausse. Le président du Conseil Silvio Berlusconi qui conteste les conclusions de la Commission européenne CE, s'est dit fatigué de cette "bureaucratie absurde".

Mardi 22 mars 2005 : Les cheminots se sont mis en grève lundi pour 8 heures, la deuxième en une semaine, et la troisième depuis le début de l'année, pour demander un renforcement des mesures de sécurité après une collision ferroviaire qui avait fait 17 morts, en janvier 2005. Les syndicats ont annoncé que 52 % des trains avaient dû être annulés et que la quasi-totalité des transports de marchandises étaient bloqués tandis que les Chemins de fer italiens (FS) ont de leur côté indiqué que 8 trains sur 10 roulaient. Les usagers ont dû faire face à d'importants retards.

Samedi 26 mars 2005 : Une voiture a explosé vendredi dans la banlieue déshéritée de Naples, faisant au moins 1 mort et 3 blessés. La police privilégie l'hypothèse de feux d'artifice. Naples est touchée depuis plusieurs mois par une vague de violences. Plus de 130 personnes ont été tuées en 2004 dans la région de Naples, la plupart d'entre elles dans des affrontements entre bandes rivales. Selon des enquêteurs, cette violence a été déclenchée par un conflit au sein de la Camorra, mafia. Des membres du clan Di Lauro, qui a éclaté, sont en lutte pour le contrôle du trafic de drogue.




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