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LES ARCHIVES AOUT 2006 DU LIBAN
Mardi
1er août 2006 : Malgré une trêve de 48
heures obtenue par la Secrétaire d'Etat
américain, Condoleezza Rice, en
tournée au Proche-Orient, l'armée israélienne
a bombardé plusieurs secteurs au Liban Sud tuant
un civil et un poste de l'armée libanaise situé
sur la principale route longeant la côte,
faisant un mort et 3 blessés parmi les soldats. ** Le Conseil
de sécurité de l'ONU a décidé lundi 31
juillet 2006 de proroger le mandat de la Force
intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) pour un
mois seulement, jusqu'au 31 août 2006. Le Conseil de sécurité de l'ONU "prie
instamment toutes les parties intéressées de
s'acquitter scrupuleusement de leur obligation de
respecter la sécurité de la FINUL et des autres
fonctionnaires de l'ONU et d'éviter tout mode
d'action qui pourrait mettre en danger le
personnel de l'ONU". ** La réunion
annoncée vendredi 28 juillet 2006 par le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui
devait rassembler à New York des contributeurs
potentiels à une future force internationale au
Sud-Liban, a été annulée. ONU : Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni
durgence dimanche 30 juillet 2006 au soir
à New York, a déplorée à lunanimité le
massacre de Qana, sans toutefois appeler à un
cessez-le-feu immédiat. ** Tarek Mitri, le
ministre de la Culture du Liban, a demandé lundi
31 juillet 2006, lors d'une séance publique du
Conseil de sécurité en présence du
représentant israélien, Dan Gillerman, un
cessez-le-feu immédiat et une enquête sur le
bombardement de Qana. Il a proposé un plan
politique pour régler la crise entre Israël et
le Liban qui prévoit "un cessez-le-feu
immédiat" et une "déclaration
d'accord sur la libération des prisonniers et
détenus libanais et israéliens sous la
supervision de la Croix-Rouge, le retrait de
l'armée israélienne derrière la Ligne bleue et
le retour des personnes déplacées à leurs
villages". Le gouvernement libanais a aussi
demandé "un engagement du Conseil de
sécurité de placer les Fermes de Chebaa et les
Collines de Kfarchouba sous la juridiction de
l'ONU jusqu'à ce que la délimitation du
territoire soit achevée, avec un accès aux
propriétaires terriens libanais sur ce
territoire". Dan Gillerman, le représentant
d'Israël, a pour sa part demandé pourquoi
l'armée libanaise n'agissait pour désarmer le
Hezbollah et rappelé que le territoire des
Fermes de Chebaa, aux termes des résolutions du
Conseil de sécurité, n'appartenaient pas au
Liban mais à la Syrie et que l'ONU avait
certifié le départ d'Israël du territoire
libanais en 2000. ** Le
président du Conseil de sécurité pour le mois
de juillet 2006 et Représentant permanent de la
France, Jean-Marc de La Sablière, a
indiqué lundi 31 juillet 2006 dans un
communiqué que "le Conseil de sécurité de
l'ONU sest déclaré "extrêmement
choqué et bouleversé par le bombardement
dun immeuble résidentiel par les Forces de
défense israéliennes à Qana, dans le
Sud-Liban, qui a entraîné la mort de dizaines
de civils, pour la plupart des enfants, et
blessé de nombreuses autres personnes". Le
Conseil de sécurité se déclare préoccupé par
la menace dune escalade de la violence qui
aggraverait encore la situation humanitaire,
appelle à la cessation de la violence et
souligne lurgence dun cessez-le-feu
durable, permanent et viable. Le Conseil de
sécurité sest déclaré "à nouveau
extrêmement préoccupé par les pertes en vies
humaines et les souffrances subies par les
populations libanaise et israélienne, la
destruction généralisée des infrastructures
civiles et le nombre accru de personnes
déplacées". Il a demandé instamment à
toutes les parties dautoriser un accès
immédiat et sans restriction à laide
humanitaire".
Mercredi
2 août 2006 : Lors d'une interview sur la
chaîne de télévision américaine ABC, le
premier ministre Fouad Siniora a rejeté
les excuses d'Israël après le bombardement du
village de Qana, qui a tué 52 civils. Il a
estimé que le bombardement de Qana est "un
crime contre l'humanité" et appelé à un
"cessez-le-feu immédiat". Il a
réfuté les accusations israéliennes affirmant
que le Hezbollah utilisait
ce village comme base de tirs contre l'Etat
hébreu. Le premier ministre libanais n'a pas
condamné le mouvement chiite Hezbollah
déclarant : "Le Hezbollah a ses propres
principes. Nous en partageons certains, pas
d'autres mais l'essentiel est que le Hezbollah à
comme objectif la libération de territoires
libanais" occupés par Israël. Il a ajouté
: "Un désarmement de la milice chiite ne
sera possible que lorsque Israël se retirera
complètement du Liban". ** Malgré la
trêve de 48 heures annoncée dimanche soir,
l'aviation israélienne a effectué mardi 1er
août 2006 de nouveaux bombardements à
lest et au sud du Liban. De violents
affrontements ont opposé des combattants du Hezbollah aux forces
israéliennes. La chaîne de télévision Al Arabiya a annoncé
que 3 soldats israéliens ont été tués lors de
ces affrontements à Aïta al-Chaab, au Liban
sud. En 21 jours d'offensive israélienne, 830
personnes, pour la plupart des civils, ont
trouvé la mort. 3 200 ont été blessés selon
un bilan officiel donné par la Commission de
secours qui a dénombré près de 900 000
déplacés, dont 220 000 ont quitté le
territoire libanais, depuis le début de
l'offensive israélienne débutée le 12 juillet
2006. Côté israélien, les tirs de roquettes du
Hezbollah ont tué 36 soldats israéliens. ** Le ministre
français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, en visite
à Beyrouth, a rencontré lundi 31 juillet 2006,
à l'ambassade d'Iran à Beyrouth, son homologue
iranien, Manouchehr Mottaki. Le
ministère français des Affaires étrangères a
précisé dans un communiqué : " Philippe
Douste-Blazy et Manoucher Mottaki ont discuté
"pour voir dans quelle mesure l'Iran pouvait
contribuer à (une) désescalade du conflit"
au Liban. L'Iran peut jouer un rôle de
stabilisation, et en ce contexte l'Iran doit
assumer toutes ses responsabilités (...) dans la
région et devant la communauté
internationale."
Jeudi
3 août 2006 : Le ministre français de la
Santé, Xavier Bertrand, est
arrivé jeudi 3 août 2006 à Beyrouth, la
capitale, pour "remettre officiellement une
aide humanitaire d'urgence" de 4,5 tonnes de
"matériel et de médicaments" et pour
"pouvoir, avec mon homologue libanais et en
visitant également les fondations et les
établissements de santé, voir sur place quels
sont les besoins supplémentaires". ** L'armée
israélienne a lancé depuis mardi 1er août 2006
une vaste offensive terrestre qui mobilise près
de 7 000 hommes, et a mené un raid à Baalbeck,
ville située à une centaine de kilomètres de
la frontière. 5 civils ont été enlevés et 16
civils ont été tués, dont 7 enfants au cours
de ce raid. L'armée israélienne a quant à elle
affirmé avoir enlevé 5 combattants du Hezbollah
et tué, ou blessé 10 autres. 7 civils ont été
tués dans un pilonnage dans la région de Tyr
ainsi qu'1 militaire. 2 autres ont été
grièvement blessés. ** Le Conseil
libanais de Développement et de Reconstruction a
estimé à 2,5 milliards de dollars les dommages
causés par l'armée israélienne après 22 jours
de bombardements israéliens. Le Comité a
également indiqué qu'il faudrait "au moins
de 3 ans pour réhabiliter les infrastructures et
reconstruire les habitations". ONU : Alors que
les négociations sur la situation au Liban et la
création d'un force internationale
d'interposition, doivent reprendre mercredi 3
août 2006 au siège de l'ONU à New York, le
Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan a
réitéré son appel "à une position unie
du Conseil de sécurité et à ce qu'il consacre
dans une résolution le cadre politique pour
sortir de la crise".
Vendredi
4 août 2006 : Réunis en sommet, au
siège du patriarcat chrétien maronite de
Bkerké, au nord de Beyrouth, les chefs
religieux, chrétiens et musulmans, ont appelé
au "recouvrement par lEtat de son
entière souveraineté et de ses responsabilités
sur lensemble du territoire libanais
constitue le socle national rassemblant tous les
Libanais, qui y trouvent leur salut" et
"rendu hommage à la résistance dont le
Hezbollah représente laxe essentiel et qui
constitue une des principales composantes de la
société". Les chefs religieux ont
également jugé que les "agressions"
dIsraël, dans son offensive déclenchée
le 12 juillet 2006, contre le Liban,
"constituent des crimes de guerre contre les
Libanais", et appelé la communauté
internationale à imposer son "arrêt
immédiat". ** La chaîne
de télévision satellitaire qatariote al-Jazeera a
rapporté jeudi 3 août 2006 les propos du
porte-parole du Hezbollah, Hussein
Rahal, qui a indiqué "La déclaration d'un
cessez-le-feu ne doit pas préoccuper le peuple
du Liban tant qu'au moins un seul soldat
israélien reste sur le sol libanais, même sur
un seul mètre de la terre du Liban". **
L'armée israélienne a poursuivi,
jeudi 3 août 2006 sur le sud Liban où 3 civils
ont été tués. L'aviation israélienne a
largué des tracts appelant la population à
fuir. ** Israël a
menacé d'étendre ses bombardements à de
nouveaux quartiers de la banlieue sud de
Beyrouth, bastion du Hezbollah. Des tracts
largués par des avions ont conseillé à la
population de fuir. ** Le chef du
mouvement chiite Hezbollah, Hassan Nasrallah, a
affirmé: "Si vous bombardez notre capitale,
nous bombarderons la capitale de votre entité
agressive", Tel Aviv. Le Hezbollah a
également tiré jeudi 3 août 2006 plus de 200
roquettes sur le nord d'Israël et le plateau
syrien occupé du Golan faisant 8 morts en
Israël. ** Selon des
sources officielles libanaises, les bombardements
israéliens ont fait 900 morts, dont 835 civils,
plus de 3 000 blessés et 1 million de
déplacés. ** Dans un
rapport de 50 pages, intitulé "Frappes mortelles: attaques
israéliennes indiscriminées contre des civils
au Liban" (en anglais
: Fatal Strikes : Israels Indiscriminate
Attacks Against Civilians in Lebanon), publié
jeudi 3 août 2006, l'organisation de défense
des droits de l'homme, Human
Rights Watch a indiqué que "les
forces israéliennes ont omis systématiquement
de faire la distinction entre les combattants et
les civils dans leur campagne militaire contre le
Hezbollah au Liban". Kenneth Roth, directeur
de Human Rights Watch, a indiqué que "le
type dattaques menées montre le mépris
inquiétant de larmée israélienne pour
les vies des civils libanais". Ajoutant :
"Nos recherches montrent que les
affirmations dIsraël selon lesquelles les
combattants du Hezbollah se cachent parmi les
civils nexpliquent pas, et justifient
encore moins la guerre aveugle
dIsraël." Human Rights Watch appelle
Israël à cesser immédiatement les attaques
menées de manière indiscriminée et à faire la
distinction à tout moment entre les civils et
les combattants. Human Rights Watch appelle aussi
les Etats-Unis à suspendre immédiatement les
transferts darmes, de munitions et autres
matériels qui auraient probablement été
utilisés en violation du droit humanitaire
international au Liban, jusquà ce que ces
violations cessent. Human Rights Watch demande
aussi au Secrétaire général des Nations Unies
de mettre en place une Commission denquête
internationale pour examiner les cas reportés de
violations, y compris les possibles crimes de
guerre, et de formuler des recommandations pour
que ceux qui ont violé la loi rendent des
comptes. Cette commission devrait examiner tant
les attaques israéliennes au Liban que les
attaques du Hezbollah en Israël.
Samedi
5 août 2006 : 33 ouvriers agricoles, dont
de nombreux Kurdes et Syriens, ont été tués
lors d'un raid aérien israélien dans la vallée
de la Bekaa, non loin de la frontière syrienne. **
Laviation israélienne a bombardé vendredi
4 août 2006 des positions du Hezbollah autour de
Beyrouth la capitale, notamment
des ponts et des routes reliant la capitale au
nord du pays. ** 3 soldats
israéliens ont été tués lors d'affrontements
avec des combattants du Hezbollah. ** L'ONU a estimé
que l'acheminement de l'aide humanitaire
d'urgence aux populations civiles pourrait être
entravé à la suite du bombardement par l'armée
israélienne de l'autoroute reliant Beyrouth à
la frontière syrienne, qui a coupé la route en
3 ou 4 endroits et détruit des ponts d'une
importance critique. Le Haut Commissariat des
Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) s'est dit
préoccupé par "le déplacement massif de
populations vers le nord du pays alors qu'elles
fuient le conflit, qui a provoqué une énorme
pression sur les capacités d'hébergement public
et sur les familles d'accueil". Le Haut
Comité de secours du Gouvernement libanais
estime que quelque 800 000 personnes sont
maintenant déplacées au Liban dont 130 000
d'entre elles vivent dans des hébergements
publics, principalement des écoles. Les équipes
du HCR en Syrie ont évalué à 5 000 le nombre
de personnes qui franchissent par jour la
frontière par les passages au nord avec
aujourd'hui un total estimé à 140 000 Libanais
dans le pays. Le HCR a également indiqué qu'il
était en manque de fonds pour son opération au
Liban. Sur les 18,9 millions de dollars demandés
pour une première phase de 3 mois, seulement
4,65 millions de dollars de dons ont été
confirmés. ** 5 organisations
humanitaires (Action contre la Faim, Handicap International, Médecins du Monde, Solidarités et Première urgence) ont
annoncé vendredi 4 août 2006 dans un
communiqué conjoint que le blocus aérien,
terrestre et maritime imposé au Liban entrave
considérablement lacheminement de
laide et la possibilité pour les
populations civiles de se mettre à
labri". Elles soulignes que "les
soins médicaux, lapprovisionnement en eau
et en alimentation ne peuvent pas être garantis
aux plus vulnérables". Elles dénoncent
également "une véritable destruction des
infrastructures civiles libanaises" qui aura
des conséquences, notamment "en terme de
santé publique". Les 5 organisations
appellent à "une cessation immédiate des
hostilités" et au respect du droit
international humanitaire "pour rendre
possible laccès à toutes les victimes et
épargner les populations civiles". ONU : Le
président du Conseil de sécurité pour le mois
daoût, le Représentant permanent du
Ghana, Nana Effah-Apenteng, a
indiqué vendredi 4 août 2006 dans un
communiqué que "les négociations en vue
dune résolution appelant à une cessation
des hostilités naboutiraient
vraisemblablement pas aujourdhui (NDLR.
Vendredi 4 août 2006) et quelles se
poursuivraient pendant le week-end". Nana
Effah-Apenteng sest dit "frustré et
déçu" que les négociations
navancent pas plus vite, tout en précisant
"quil restait pragmatique et conscient
des difficultés sur le terrain et de la
complexité de la situation". ** Lors
dun entretien sur la chaîne de
télévision américaine PBS (Public
Broadcasting Service), le
Vice-Secrétaire général de l'ONU, Mark Malloch Brown, a
indiqué que 2 résolutions étaient en
discussion actuellement au Conseil de sécurité de l'ONU. Une
"première résolution devrait appeler à la
cessation des hostilités et contenir les
éléments de base dun règlement
politique. Une seconde résolution aborderait la
création dune force et des questions
relatives à la sécurité de la frontière ou du
retrait à long terme, y compris la délimitation
des frontières". Il a ajouté : "Les
Etats-Unis estiment quil faudrait parvenir
à un accord de cessez-le-feu pour arriver à
persuader Israël darrêter les combats. La
France et dautres pensent que la
négociation dun tel accord est trop
compliqué et quil faut commencer par
arrêter les combats".
Lundi
7 août 2006 : L'offensive israélienne se
poursuivait dimanche 6 août 2006 au Liban sud
pour le 26e jour consécutif faisant 10 morts. 3
Casques bleus chinois de la FINUL, Force
intérimaire des Nations Unies au Liban, ont
également été blessés. La banlieue sud chiite
de Beyrouth la capitale a été également
bombardée. Un immeuble de 10 étages a été
détruit. Lundi 7 août 2006 l'aviation
israélienne a mené plusieurs raid nocturnes au
Liban sud et visé un immeuble d'habitation qui a
été partiellement détruit. 5 civils ont été
tués et 5 autres blessés. L'armée israélienne
a également bombardé les infrastructures
libanaises dans le centre du pays, détruisant
plusieurs routes reliant de nombreux villages de
la vallée de la Békaa à la Syrie. ONU : Le Liban a
rejeté le projet de résolution mis au point par
la France et les Etats-Unis, qui demande un
"arrêt complet des hostilités", mais
ne fait mention ni de "cessez-le-feu
immédiat", ni de retrait immédiat des
troupes israéliennes. Le représentant libanais
à l'ONU, Nouhad Mahmoud, a demandé dimanche que
le projet soit amendé pour exiger notamment le
retrait des forces israéliennes du territoire
libanais, immédiatement après la cessation des
hostilités.
Mardi
8 août 2006 : L'armée israélienne a
intensifié ses opérations militaires au Liban
Sud et dans la capitale Beyrouth, bombardant
routes et villages et faisant 69 victimes
civiles. ** Les
ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, se sont
réunis en urgence lundi 7 août 2006 à Beyrouth
pour soutenir le Liban, et a rejeté une
proposition franco-américaine de résolution
devant le Conseil de sécurité de l'ONU visant à
faire cesser les combats entre Israël et le Hezbollah. Le
Premier ministre Fouad Siniora a annoncé
être prêt, en accord avec le Hezbollah, à
déployer 15 000 soldats dans le sud dès le
retrait des forces israéliennes. **
L'armée israélienne a décrété
un couvre-feu sur la circulation des véhicules
dans le sud du Liban, applicable depuis lundi 7
août 2006. Selon Israël, cette mesure vise à
interrompre l'acheminement d'armes et de
munitions aux combattants du Hezbollah dans le
sud du Liban. Les habitants de la zone sous
couvre-feu ont été avertis par le largage de
tracts et des messages diffusés à la radio. **
2 soldats israéliens ont été
tués lundi 7 août 2006 dans le sud du Liban
près de la frontière israélienne par un
missile antichar tiré par le Hezbollah. 61
soldats et 36 civils israéliens ont été tués
depuis le début de l'offensive israélienne sur
le Liban débutée le 12 juillet 2006.
Mercredi
9 août 2006 : L'armée israélienne a
bombardé dans la nuit de mardi à mercredi 9
août 2006 le camp de réfugiés palestiniens
d'Aïn Héloué au Liban sud, qui abrite près de
50 000 réfugiés, et près d'un millier de
Libanais qui ont fui les bombardements
israéliens menés depuis le 12 juillet 2006. 2
Palestiniens ont été tués et 8 autres
blessés. ** L'aviation
israélienne a mené plus d'une dizaine de raids
contre un convoi de camions-citernes transportant
du carburant près de la frontière syrienne
faisant 5 morts et 4 blessés parmi les civils. ** Un autre
raid israélien mené contre la ville de
Ghaziyeh, au sud-est de Saïda, la principale
ville du Liban sud, au moment où la population
participaient aux funérailles de 15 personnes
tuées la veille par de précédents
bombardements israéliens, a fait 6 morts et 28
blessés. ** 2 soldats
israéliens ont été tués et 5 blessés, lors
de violents combats, dans le secteur de Bint
Jbeil. ONU : Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi
Annan, a présenté mardi 8 août 2006 devant
l'ONU son rapport préliminaire sur le
bombardement israélien du village de Qana, au
Liban sud, le 29 juillet 2006, et qui a tué
près de 28 civils libanais. Kofi Annan a affirmé
que ce bombardement "constitue un exemple de
violation du droit international". Lire notre édition du 31 juillet
2006. ** Une
délégation dépêchée par la Ligue arabe et menée
par le vice-Premier ministre du Qatar, Hamad ben
Jassem ben Jabr Al-Thani, s'est exprimée devant
le Conseil de sécurité de l'ONU affirmant
que "toute résolution doit appeler à
"un cessez-le-feu immédiat et complet et à
un retrait des forces israéliennes derrière la
Ligne Bleue". ** 2 experts
du Programme des Nations Unies pour
l'Environnement (PNUE) sont
arrivés lundi 7 août 2006 à Damas, en Syrie,
afin d'évaluer les conséquences de la marée
noire qui a déjà pollué plus de 140
kilomètres des côtes libanaises et s'est
étendue aux eaux territoriales syriennes. Le
ministre de lEnvironnement, Yacoub Sarraf,
avait indiqué samedi 29 juillet 2006 que le
bombardement par laviation israélienne, le
14 juillet 2006, des réservoirs de pétrole de
la centrale électrique de Jiyé, située à une
vingtaine de kilomètres de la capitale Beyrouth,
a entraîné "la plus grande catastrophe
écologique en Méditerranée" ajoutant que
"jusquà présent, 10 000 à 15 000
tonnes de brut se sont déversées dans la
mer". Selon Yacoub Sarraf, le nettoyage des
côtes libanaises - qui ne peut commencer
quaprès larrêt des bombardements-
devrait coûter entre 45 et 50 millions de
dollars et pourrait être terminé dici
lété prochain. ** Plusieurs
agences humanitaires ont mis en garde la
communauté internationale contre une crise
humanitaire majeure au Liban en raison de la
destruction de routes et de ponts qui ne permet
plus l'acheminement de l'aide humanitaire.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a
exhorté toutes les parties à permettre un
acheminement sécurisé de carburant à
destination des structures de santé déclarant :
"Si cela n'est pas rendu possible cette
semaine, 60 % des hôpitaux libanais et d'autres
établissements sanitaires ne pourront plus
fonctionner".
Jeudi
10 août 2006 : Dans une allocution
télévisée, diffusée mercredi 9 août 2006,
par la chaîne de son parti, Al Manar, et
plusieurs télévisions libanaises, le chef du
Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est dit favorable
au projet de déploiement de 15 000 soldats
libanais dans le sud du pays, proposé le 8 août
2006 par le premier ministre Fouad Siniora . Le chef
du Hezbollah a également demandé aux habitants
arabes de Haïfa, la troisième ville d'Israël,
cible de tirs de roquettes, à partir de chez
eux. ** Selon la
chaîne de télévision satellitaire qatariote al-Jazeera, l'armée
israélienne aurait perdu 15 soldats au cours de
différents affrontements au Liban sud. ** L'aviation
israélienne a poursuivi ses raids pour le 27e
jour consécutif visant des ponts et des routes.
9 civils libanais ont été tués. ** Le
secrétaire d'Etat adjoint américain pour le
Proche-Orient, David Welch, est
arrivé mercredi 9 août à Beyrouth dans le
cadre d'une visite surprise. Il a eu des
entretiens avec le premier ministre Fouad Siniora
et le président du Parlement Nabih Berri. David
Welch n'a fait aucune déclaration à la presse
et n'a pas révélé la teneur de ses entretiens.
Fouad Siniora a quant à lui indiqué que les
négociations "n'avaient rien donné de
neuf", et "qu'aucun progrès n'y avait
été enregistré".
Vendredi
11 août 2006 : L'aviation israélienne a
bombardé, à son 31e jour d'offensive, la
banlieue chiite de Beyrouth la capitale ainsi que
le nord du pays tuant 11 civils libanais. 900 000
personnes, le quart de la population libanaise,
ont fui les bombardements et vivent dans
"des conditions extrêmes". Les
organisations humanitaires s'insurgent contre la
destruction de routes et de ponts par l'armée
israélienne, qui rendent difficiles
l'acheminement de l'aide humanitaire. ** Le Comité
d'Etat de secours libanais a indiqué qu'après
31 jours d'offensive israélienne sur le Liban, 1
002 civils et 30 soldats et policiers ont été
tués, et 3 580 autres personnes ont été
blessées. ** L'armée israélienne a
largué jeudi 10 août 2006 des tracts sur le sud
de Beyrouth à majorité chiite, demandant aux
résidents de quitter immédiatement la zone. ONU : Alors que
le Conseil de sécurité de l'ONU débat
depuis samedi 5 août 2006 des termes d'une
résolution déposée par la France et soutenue
par les Etats-Unis, le secrétaire général de
l'ONU, Kofi Annan, a
réitéré son appel à l'arrêt des combats
"afin de sauver les civils des deux côtés
du cauchemar qu'ils endurent depuis quatre
semaines". Dans son message, le Secrétaire
général se dit "convaincu qu'il doit être
possible pour le Conseil de sécurité d'adopter
une résolution d'ici à la fin de la
semaine". Le président du Conseil de
sécurité pour le mois d'août, Nana
Effah-Appenteng, représentant du Ghana, a
indiqué jeudi 10 août 2006 à la presse que
"les consultations se poursuivaient entre
les deux co-parrains du projet de résolution, la
France et les Etats-Unis".
Samedi
12 août 2006 : Le Haut représentant de l'Union européenne pour la
politique extérieure et de sécurité commune, Javier Solana, est
arrivé vendredi 11 août 2006 à Beyrouth la
capitale pour une visite de 3 jours afin de
poursuivre les négociations pour trouver
"une issue politique" au conflit entre
Israël et le Liban. Javier Solana se rendra
dimanche 13 août 2006 en Israël et en Palestine
où il aura des entretiens avec les responsables
palestiniens. ** Des drones
israéliens de type MK (NDLR. Avions sans pilote)
ont largué des bombes, vendredi 11 août 2006,
sur la plaine de la Bekaa, sur un convoi de
voitures, qui comprenait des centaines de soldats
et de civils libanais fuyant les bombardements,
tuant 4 civils, et en blessant 16 autres. Selon
un porte-parole de l'ONU, l'armée israélienne
avait été prévenue du passage du convoi et
avait donné son feu vert. ** Le Hezbollah a affirmé
avoir "frappé et coulé" une vedette
rapide de l'armée israélienne au large des
côtes sud du Liban. L'armée israélienne a
aussitôt démenti cette information. ** Le journal
libanais Al-Safir a
rapporté dans son édition du vendredi 11 août
2006, citant des experts américains, que
"des stratèges américains et israéliens
sont en train de planifier à présent une frappe
conjointe contre la Syrie et/ou l'Iran". ONU : La France
et les Etats-Unis ont déposé un nouveau projet
de résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU, appelant
à la "cessation immédiate des
hostilités" menées depuis le 12 juillet
2006 par Israël, au retrait des forces
israéliennes le plus tôt possible du Liban sud,
et prévoit d'augmenter de 2 000 à 15 000 hommes
les effectifs de la Force intérimaire des
Nations unies au Liban (FINUL) et soumis
au vote dans la nuit de vendredi à samedi 12
août 2006. ** Le Secrétaire général de
l'ONU, Kofi Annan, a salué
"sans réserves" la résolution soumise
vendredi 11 août 2006 au Conseil de sécurité
sur la crise au Liban. Il a exprimé "sa
profonde déception du fait que le Conseil de
sécurité ne se soit pas prononcé plus tôt,
déclarant : "Tous les membres de ce Conseil
doivent être conscients que son incapacité à
agir plus tôt a profondément ébranlé la
confiance de par le monde en son autorité et son
intégrité". Il a conclu : "La guerre
n'est pas la poursuite d'objectifs politiques par
d'autres moyens, mais une catastrophe".
Lundi
14 août 2006 : ONU/LIBAN : Après 4
semaines d'offensive israélienne au Liban, qui a
fait au moins 1 000 morts, 3 000 blessés, 900
000 déplacés, dont 220 000 ont fui le pays, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté
vendredi 11 août 2006 à l'unanimité de ses 15
membres la résolution 1701,
parrainée par le Danemark, les Etats-Unis, la
France, la Grèce, la Slovaquie, et le
Royaume-Uni, appelant Israël à cesser
immédiatement toutes ses opérations militaires
offensives au Liban et le Hezbollah à cesser
immédiatement toutes ses attaques. Elle demande
également la libération inconditionnelle des 2
soldats israéliens enlevés le 12 juillet 2006.
La résolution ne demande pas la libération de
prisonniers libanais détenus par l'Etat hébreu,
ni le retrait immédiat de l'armée israélienne
du territoire libanais. Concernant le contentieux
sur la zone des Fermes de Chebaa, occupée par
Israël depuis 1967, la résolution demande au
secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, de
formuler des propositions dans les 30 prochains
jours, alors que le Liban souhaitait son
placement sous mandat de l'ONU. La résolution
prévoit d'augmenter les effectifs de la FINUL, Force
intérimaire des Nations Unies au Liban, à un
maximum de 15 000 hommes contre quelque 2 000
hommes actuellement et d'élargir son mandat. Le
secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan a
annoncé officiellement que le cessez le feu
débutera lundi 14 août 2006 à 8 heures du
matin, heure de Beyrouth, 5 heures GMT. ** Dans une
allocution télévisée sur la chaîne du Hezbollah, Al-Manar, le chef
du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a
déclaré samedi 12 août 2006 que son mouvement
respecterait un cessez-le-feu négocié sous
l'égide de l'ONU, mais qu'il continuerait à se
battre jusqu'au retrait d'Israël. ** Le
Hezbollah a annoncé samedi 12 août 2006 avoir
abattu un hélicoptère israélien, avec 4
membres à bord, dans la vallée Maryamein au
Liban Sud. LIBAN : Le
gouvernement libanais a approuvé samedi à
l'unanimité la résolution 1701 de l'ONU
appelant à la fin des hostilités avec Israël,
mais a exprimé des réserves qui portent sur
l'absence de condamnation, dans la résolution,
de "l'envergure des agressions
israéliennes", sur le manque de clarté du
texte sur le devenir des Fermes de Chebaa et sur
le sort des prisonniers libanais détenus en
Israël. ** Malgré
l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU
vendredi 11 août 2006 à l'unanimité de ses 15
membres de la résolution 1701 appelant Israël
à cesser immédiatement toutes ses opérations
militaires offensives au Liban, l'armée
israélienne a intensifié ses raids sur le pays,
faisant au moins 17 morts, pour la plupart des
civils, et 44 blessés. 11 soldats israéliens
ont été tués samedi 12 août 2006 et 11
grièvement blessés au Liban Sud, portant à 32
le nombre de soldats tués en 32 jours
d'offensive israélienne. **
Le ministère de la Santé et de
l'Enseignement, a annoncé jeudi 9 août 2006 le
lancement, en coopération avec l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) et l'UNICEF Fonds des
Nations Unies pour l'Enfance, d'une campagne de
vaccination contre la rougeole et la poliomyélite. A ce
jour, selon des chiffres donnés par l'UNICEF,
environ 8 000 enfants dans 80 centres sur les 144
centres de déplacés ont été vaccinés contre
la rougeole et 3 000 contre la poliomyélite.
Mardi
15 août 2006 : Après le vote, vendredi 11
août 2006, par le Conseil de sécurité de l'ONU
de la résolution 1701 qui
appelle à un arrêt des combats entre les
belligérants, un cessez-le-feu est entré en
vigueur lundi 14 août 2006 à 8 heures du matin,
heure de Beyrouth, 5 heures GMT. Des tirs
israéliens ont cependant secoué la capitale
Beyrouth faisant 7 morts parmi les civils.
Israël a indiqué "qu'il conservait son
droit à l'autodéfense" et qu'il poursuivra
les dirigeants de la milice chiite "en tout
lieu et en tout temps". Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a pour sa
part refusé de désarmer ses forces "de
façon hâtive" et "sous la
pression". Plusieurs dizaines de milliers de
réfugiés ont commencé à regagner leurs
habitations dans le sud du Liban, malgré
l'interdiction maintenue par Israël de circuler
dans le secteur.
Mercredi
16 août 2006 : Le coordinateur des
affaires humanitaires de l'ONU, Jan Egeland, a estimé
que la situation humanitaire au Liban "est
proche de la catastrophe" et affirmé
qu'Israël "aurait mieux fait de
réfléchir" avant de bombarder des civils. **
L'armée israélienne a largué des
tracts sur la ville de Tyr pour demander aux
déplacés civils libanais de retarder leur
retour vers le Sud.
Jeudi
17 août 2006 : Le ministre français des
Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, est
arrivé mercredi 16 août 2006 à Beyrouth la
capitale pour y avoir des entretiens avec des
responsables libanais portant notamment les
conditions de déploiement de la FINUL, Force
intérimaire des Nations Unies au Liban,
renforcée, la question de la réouverture des
ports et des aéroports, les conditions de
distribution de l'aide humanitaire, notamment aux
populations déplacées. ** Le Premier
ministre Fouad Siniora a ordonné
mercredi 16 août 2006 aux forces armées
libanaises de se déployer dès jeudi 17 dans le
sud du pays, jusqu'à la frontière avec Israël,
pour la première fois depuis la fin des années
1960, conformément à la résolution 1701 du
Conseil de sécurité de l'ONU. ** Le
Programme Alimentaire Mondial (PAM) s'est
inquiété du "manque important de fonds
destinés à ses opérations logistiques" au
Liban soulignant que "sur les 39,5 millions
de dollars nécessaires à trois mois
d'opération, le PAM n'en a reçu que 19,2
millions" et a lancé un appel aux
donateurs. Selon le Haut Commissariat aux
Réfugiés (HCR), 200 000 Libanais sont
retournés chez eux ces 3 derniers jours, ce qui
ramène à 700 000 le nombre actuel de personnes
déplacées dans le pays. ** Au second
jour de cessez-le-feu tenu par les parties en
conflit, l'armée israélienne a annoncé avoir
tué "en situation de légitime
défense" au moins 3 combattants du Hezbollah qui
"s'approchaient trop près d'une de ses
positions". UNION EUROPEENNE : Javier Solana, Haut
représentant de l'Union européenne pour la
politique étrangère et la sécurité, a
annoncé que "les pays membres de l'Union
Européenne sont prêts à envoyer dans de brefs
délais au Liban jusqu'à 4 000 militaires qui
feront partie de la force de paix de l'ONU".
Il a ajouté que "la Malaisie, l'Indonésie
et le Canada avaient également l'intention de
participer à la formation d'une force de paix
internationale de l'ONU au Liban".
Vendredi
18 août 2006 : Le premier ministre
libanais, Fouad Siniora, a
indiqué jeudi 17 août 2006 après un entretien
téléphonique avec son homologue italien Romano Prodi, ancien
président de la Commission européenne, que le Hezbollah avait
accepté la résolution 1701 du Conseil de
sécurité de l'ONU et va coopérer avec la Force
intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). ** Le ministre
français des Affaires étrangères, FINUL, en visite
au Liban, a demandé mercredi 16 août 2006 à
Israël de lever son bouclage aérien et maritime
contre le Liban. Il a considéré "le
désarmement de la milice du Hezbollah comme une
affaire interne du Liban". ** Conformément
à la résolution 1701 du Conseil
de sécurité adoptée le 12 août 2006, l'armée
israélienne a commencé son retrait du
territoire libanais, et l'armée libanaise s'est
déployée dans les territoires évacués. ONU : 49 pays ont
débuté jeudi 17 août 2006 au siège de l'ONU
à New York une réunion destinée à préciser
les termes d'engagement de la future force de
l'ONU au Liban.
Samedi
19 août 2006 : La police libanaise a
annoncé vendredi 18 août 2006 que l'aviation
israélienne a tiré à 4 reprises sur des
objectifs non identifiés dans une région
inhabitée au nord-est de Baalbeck, dans la
vallée libanaise de la Békaa. L'armée
israélienne a démenti ces informations. **
Dans un communiqué du mouvement
chiite cité par l'agence koweïtienne KUNA (Koweit
News Agency), le Hezbollah a indiqué
avoir commencé "à verser des indemnités
aux Libanais dont les logements ont été
détruits pendant l'agression israélienne au sud
Liban". Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait
promis d'aider la population libanaise à
reconstruire les maisons détruites au cours des
trente jours de raids de l'aviation israélienne.
Selon ses estimations, plus de 15 000 logements
ont été détruits. ** Al Fadl
Chalak, chef du Conseil pour le développement et
la reconstruction (CDR), a indiqué vendredi 18
août 2006 que les bombardements israéliens sur
le Liban ont causé en un mois des dégâts
matériels qui se chiffrent à 3,6 milliards de
dollars. Un quart de la population, soit 900 000
personnes, a été déplacé. 1 181 personnes ont
été tuées. 100 ponts ont été endommagés ou
détruits par les raids aériens israéliens
ainsi que les principales infrastructures. Al
Fadl Chalak a conclu : "Le résultat, c'est
qu'on peut comparer ces pertes à celles qu'a
subies le Liban pendant 17 ans, sauf que cette
fois nous en avons été témoins en un
mois." ONU : Le secrétaire général
adjoint de l'ONU, Mark Malloch Brown, a lancé
vendredi 18 août 2006 un appel urgent aux pays
européens pour qu'ils fournissent rapidement des
troupes à la future FINUL, Force
intérimaire des Nations Unies au Liban,
élargie.
Lundi
21 août 2006 : En visite dans la banlieue
sud de Beyrouth à majorité chiite, presque
entièrement détruite après 34 jours de
bombardements israéliens, en compagnie du
président du Parlement Nabih Berri, le
Premier ministre Fouad Siniora a accusé
Israël de "crime contre l'humanité" :
déclarant : "C'est un acte criminel qui
reflète la rancune d'Israël et sa volonté de
détruire le Liban et son unité". Il a
ajouté : "J'espère que les médias
internationaux transmettront cette image à
travers le monde afin de montrer cet acte
criminel, ce crime contre l'humanité qu'Israël
a commis ici et dans les autres régions du
Liban". ** Le ministre
de la Défense Elias Murr a indiqué dimanche 20
août 2006 au cours d'une conférence de presse
que "toute violation de l'accord sur
l'arrêt des hostilités entre le Hezbollah et Israël
sera considéré comme un acte de collaboration
direct avec l'ennemi" et a ajouté que
"toute personne qui violera le cessez-le-feu
en tirant des roquettes sur Israël sera
immédiatement arrêtée et déférée devant le
tribunal militaire". ** L'armée
israélienne a mené samedi 19 août 2006 une
incursion à Bodaï, où se trouve le bureau d'un
chef du Hezbollah, Cheikh Mohamed Yazbek, à une
vingtaine de kilomètres de la frontière
syrienne. Un échange de tirs a eu lien avec les
combattants du Hezbollah qui a fait, selon
l'armée israélienne, 1 mort et 2 blessés dans
ses rangs et a justifié son action comme visant
à empêcher la livraison d'armes au Hezbollah.
Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan s'est dit
"profondément préoccupé" par la
violation par le camp israélien de la cessation
des hostilités telle qu'elle avait été
définie par la résolution 1701 du Conseil
de sécurité" adoptée le 12 août 2006. **
50 militaires français sont
arrivés samedi 19 août 2006 au sud Liban afin
de préparer l'arrivée de 200 soldats français
qui ont quitté dimanche la France et devraient
arriver jeudi 24 août 2006 au Liban.
Mercredi
23 août 2006 : 2 membres du FINUL ont été
tués lundi 21 août 2006 par des soldats
israéliens dans le sud du Liban. Selon un
porte-parole israélien, une unité de l'armée a
ouvert le feu sur des miliciens armés du
Hezbollah qui avaient une attitude
"menaçante". ** Le Haut
Commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés (HCR) a indiqué mardi 22 août
2006 dans un communiqué publié à son siège à
Genève, en Suisse, que la majorité des
personnes déplacées par les bombardements
israéliens sont rentrées chez elles. Le
communiqué ajoute que "certains réfugiés
se trouvent encore en Syrie en dépit de
l'enregistrement du retour de Syrie de plus de
146 000 Libanais, auxquels s'ajoutent plusieurs
milliers de personnes ayant emprunté des routes
non officielles pour partir". Les autorités
libanaises estiment cependant que quelques
milliers de Libanais restent dispersés dans
différentes parties du pays et ne sont pas
encore rentrés dans leurs régions d'origine. **
Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a remis
lundi 21 août 2006 au Conseil de sécurité de l'ONU son premier rapport sur l'application de
la résolution 1701 (2006), dans
lequel il a indiqué "qu'au fur et à mesure
que des zones plus vastes le long de la Ligne
bleue deviendront accessibles, l'aide humanitaire
devra s'accélérer pour répondre aux besoins
fondamentaux de la population civile en matière
de logement, de nourriture et d'assistance
médicale". Kofi Annan a dressé le bilan
des victimes des bombardements israéliens sur le
Liban estimant le nombre de morts à 1 200 et de
blessés à 4 000. Le nombre de déplacés
atteindrait 1 million. Le rapport a également
indiqué que "le Gouvernement israélien
fait savoir que les tirs de roquettes ont
provoqué des dégâts considérables dans les
propriétés privées, des hôpitaux et des
écoles, ainsi que des incendies sur plus de 24
000 hectares de forêts et de terres. 300 000 à
500 000 civils israéliens ont quitté leurs
foyers ou se sont réfugiés dans des
abris."
Jeudi
24 août 2006 : Tekimiti Gilbert, chef des
opérations du Centre de coordination de l'action
contre les mines de l'ONU au Liban, a indiqué
mardi 22 août 2006 qu'Israël "a largué
des bombes à fragmentation sur au moins 170
villages et autres sites du Sud-Liban lors de la
guerre qui l'a opposé pendant 34 jours au Hezbollah. Ces
bombes ont provoqué la mort de 8 personnes et
fait au moins 25 blessés, dont plusieurs
enfants, depuis l'entrée en vigueur de la trêve
le 14 août 2006. Tekimiti Gilbert accuse Israël
d'avoir délibérément largué ces bombes sur
des zones habitées, en violation du droit
international, qui stipule que de telles
munitions ne doivent pas être utilisés dans les
secteurs où se trouvent des civils. Israël
dément utiliser ces armes illégalement et
accuse le Hezbollah d'avoir tiré des roquettes
sur Israël depuis des secteurs peuplés par des
civils. ** L'organisation
de défense des droits de l'homme, Amnesty
International, a rendu public mercredi
23 août 2006 les résultats d'investigations
montrant qu'Israël a mis en oeuvre lors du
conflit récent une politique délibérée de
destruction d'infrastructures civiles libanaises,
qui s'est traduite dans certains cas par des
crimes de guerre. Les dernières informations
publiées dans ce rapport intitulé "Destruction
délibérée ou dommages collatéraux - Les
attaques israélienne contre les infrastructures
civiles" (en anglais : "Deliberate
destruction or 'collateral damage' - Israeli
attacks against civilian infrastructure") montrent
que la destruction par Israël de milliers
d'habitations, ainsi que les frappes qui visaient
de nombreux ponts et routes et des installations
de stockage de l'eau et du carburant, faisaient
partie intégrante d'une stratégie militaire au
Liban et ne constituaient pas des "dommages
collatéraux" résultant de la prise pour
cibles légitime d'objectifs militaires. Amnesty
International lance un appel en faveur de
l'ouverture de toute urgence par les Nations
unies d'une enquête exhaustive, indépendante et
impartiale sur les violations du droit
international humanitaire commises par les deux
parties au conflit. L'enquête devra porter en
particulier sur les conséquences de ce conflit
sur la population civile ; elle devra avoir pour
objectif de déterminer la responsabilité des
individus dans les crimes de droit international
qui ont été commis et d'accorder des
réparations aux victimes. **
La Force intérimaire des Nations
Unies au Liban (FINUL) a
annoncé mercredi 23 août 2006 dans un
communiqué publié à Nagoura que "le
déploiement de l'armée libanaise dans les zones
évacuées par l'armée israélienne s'est
poursuivi, en étroite coordination avec les
Casques Bleus" soulignant que l'aviation
israélienne avait violé par 2 fois ces
dernières 24 heures l'espace aérien libanais. ** L'armée
israélienne a indiqué mercredi 23 août 2006
qu'un "soldat a été tué et 3 autres ont
été blessés par l'explosion d'une mine alors
qu'ils rentraient d'une opération au Liban sud.
Ils sont entrés par erreur dans un champ de
mines posées par l'armée israélienne au Liban
sud près de la frontière israélienne",
sans préciser la raison de leur présence. **
3 soldats libanais ont été tués
dans le sud du Liban alors qu'ils essayaient
d'enlever des obus israéliens non explosés.
Vendredi
25 août 2006 : Le président Emile Lahoud a appelé
jeudi 24 août 2006 le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan
à faire lever par Israël le blocus aérien et
maritime sur le pays du Cèdre, réaffirmant une
nouvelle fois qu'il s'agissait d'une violation de
la résolution qui a mis fin à 34 jours de
guerre entre l'Etat hébreu et le Hezbollah.
Lundi
28 août 2006 : Le secrétaire général de
l'ONU Kofi Annan a indiqué
au premier ministre israélien Ehud Olmert lors d'un
entretien téléphonique que la Force de maintien
de la paix (FINUL)
renforcée au Liban aura lieu "d'ici environ
une semaine". Kofi Annan effectue une visite
dans la région qui le conduira lundi 28 août
2006 à Beyrouth la capitale où il doit évoquer
le déploiement de la FINUL. Il sera mercredi à
Jérusalem en Israël. **
Un communiqué présidentiel a été
publié dimanche 27 août 2006 indiquant que le
président Emile Lahoud a refusé
la proposition de l'ONU visant au déploiement de
troupes le long de la frontière entre le Liban
et la Syrie affirmant que l'armée libanaise,
bien équipée en appareils de surveillance,
était capable de gérer la situation à la
frontière, ajoutant : "La Syrie fera la
même chose de l'autre côté de la
frontière".
Mardi
29 août 2006 : Le secrétaire général de
lONU, Kofi Annan, qui a
débuté lundi 28 août 2006 par Beyrouth une
visite de 48 heures au Proche-Orient, a
réclamé, à Beyrouth, la capitale, où il
séjournera jusqu'à mardi, la levée du blocus
imposé par Israël au Liban et la libération
par le Hezbollah des 2 soldats israéliens qu'il
détient. Kofi Annan se rendra mercredi en
Jordanie, jeudi en Syrie, puis en Israël, au
Qatar, en Turquie, en Arabie saoudite ainsi qu'en
Iran.
Mercredi
30 août 2006 :Le Premier ministre Fouad Siniora, cité par
les quotidiens français "Le Monde" et
espagnol "El Pais",
dans une interview accordée à 4 journalistes
accompagnant le Secrétaire général de l'ONU, Kofi
Annan, à Beyrouth, a annoncé que l'armée
libanaise avait saisi "certaines armes"
au sud Liban. Il a précisé : "La décision
du gouvernement est de verrouiller la frontière
(avec la Syrie) et d'interdire l'entrée sans
autorisation de toute personne ou marchandise. Il
y a bien eu des saisies. Je ne souhaite pas
entrer dans les détails, mais il s'agit d'armes
importantes" et ajouté : "Il ne doit
avoir aucune présence de milice armée, ni
d'armes, ni d'uniformes qui ne soient pas ceux de
l'armée libanaise. Le Hezbollah appartient
à la communauté libanaise et il faudra
collaborer avec eux".
Jeudi
31 août 2006 : Le premier ministre, Fouad Siniora, a
déclaré mercredi 30 août 2006 que "le
Liban ne s'engagera pas dans des contacts directs
avec Israël et sera le dernier pays arabe à
signer avec lui un traité de paix". Il a
précisé : "Les contacts avec Israël ne
seront possibles qu'après l'établissement dans
la région d'une "paix équitable sur la
base de l'Initiative arabe", plan de
règlement arabe, formulé en 2002 au Sommet
arabe de Beyrouth". Il a conclu : "Nous
n'essaierons même pas de parvenir à une entente
quelconque tant que nous ne verrons pas de paix
nette et équitable basée sur l'Initiative de
paix arabe". ** Le
directeur de la division des armements à Human
Rights Watch (HRW), Steve
Goose, a présenté mardi 30 août 2006 les
résultats d'une enquête de 6 jours effectuée
au Liban qui révèle qu'"Israël a fait une
large utilisation des bombes à fragmentation
dans le sud du Liban, notamment les derniers
jours avant la cessation des hostilités",
précisant : "La contamination du Liban-sud
par les bombes à sous-munitions lancées par
Israël est pire que celle constatée au Kosovo
en 1999 et en Irak en 2003". Le responsable
de la coordination des programmes anti-mines de
l'ONU au Liban Chris Clark a confirmé que les
équipes des Nations Unies ont découvert
jusqu'ici 390 sites contaminés. Elles ont
détruit 2 171 sous-munitions non-explosées en 2
semaines, mais il pourrait y en avoir des
dizaines de milliers. Depuis le cessez-le-feu,
ces engins ont fait 59 victimes, dont 13 sont
mortes". Selon les premières estimations de
HRW et de l'ONU, le taux de ratés des bombes à
fragmentation lancées par l'artillerie, la
marine ou l'aviation israéliennes pourrait aller
jusqu'à 50 %. Ce taux très élevé par rapport
aux tests (la marge est de 5 à 15 %)
s'expliquerait par les conditions difficiles des
bombardements israéliens, comme les conditions
de vol non optimales. HRW conclut : "Les
projectiles à sous-munitions utilisés au Liban
ont été fabriqués par Israël et par les
Etats-Unis". Plus de détails : HRW : Liban : Les bombes à
sous-munitions israéliennes menacent les civils ; Les photos des bombes à
sous-munitions ; Handicap International : Les bombes
à sous-munitions (BASM) ; Lire l'édition de
www.fil-info-france.com du samedi 8 octobre 2005
(France) consacré aux BASM
SUEDE/LIBAN : La commissaire européenne
aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner devrait
confirmer jeudi 31 août 2006, à Stockholm, la capitale, lors de
la première conférence des pays donateurs sur
l'aide d'urgence pour la reconstruction du Liban,
parrainée par la Suède, les Nations unies et le
Liban, qui vise à récolter 500 millions de
dollars, l'octroi par la Commission européenne de 42
millions d'euros comme première contribution aux
efforts de redressement et de reconstruction du
Liban. Cette aide comprend "une assistance
technique au gouvernement en vue du processus de
reconstruction, axée sur les infrastructures et
l'environnement, un soutien en faveur de l'état
de droit et de l'amélioration de la sécurité
intérieure, et un appui au secteur privé
libanais destiné à soutenir la relance de
l'économie". Selon les estimations faites
par la commission travaux publics et transports
de la Chambre des députés libanaise, 15 000
maisons d'habitation abritant 300 000 Libanais
sont totalement détruites. 39 écoles, hôpitaux
et bibliothèques, 76 ponts ont été détruits,
94 routes ont été endommagées. Au mois
d'octobre 2006, le taux de chômage atteignait 20
%, soit 1 personne sur 5. Le préjudice fiscal
causé au budget se monte à environ 200 millions
de dollars. Les dommages causés à
l'agriculture, compte tenu du manque à gagner,
seraient compris entre 350 à 500 millions de
dollars. En ce qui concerne l'écologie et les
sites énergétiques, les pertes se rapportant au
désastre écologique et aux sites énergétiques
se montent à respectivement 80 et 245 millions
de dollars. La perte touristique s'élève à 3
milliards de dollars de pertes et une baisse de 3
milliards de dollars d'investissements. La perte
totale atteint la somme de 9,5 milliards de
dollars, soit près de 40 % du produit national
brut du Liban.