SOMMAIRE

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La désintégration de l'armée congolaise de Mobutu à Kabila de Abeli Meitho
Kabila clone de Mobutu ? de Euloge Boissonnade

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ARCHIVES RDC ANNEE 2004


Mercredi 14 janvier 2004 : Le président sud africain Thabo Mbeki est arrivé mardi à Kinshasa pour une visite d'état. Il a eu des entretiens avec le président Joseph Kabila visant à l'accélération du processus de transition mis en place depuis avril 2003. Accompagné par 7 ministres dont ceux des affaires étrangères, du commerce et des travaux publics, le président Thabo Mbeki doit signer mercredi avec le président Kabila un accord global de coopération portant sur la défense et la sécurité, la reconstruction et l'économie.
 
Jeudi 5 fevrier 2004 : L'ex-mouvement rebelle MLC (Mouvement pour la Libération du Congo) a annoncé la suspension provisoire de tous ses membres au sein du gouvernement de transition. Il accuse le ministre des Transports et des Communications d'avoir tenu, dans un magazine congolais publié à Londres, des "propos orduriers" à l'encontre du vice-président, Jean-Pierre Bemba, également président du MLC.

Vendredi 13 février 2004 : Un observateur militaire kenyan de l'ONU a été tué jeudi au cours d'une embuscade dans le nord-est du pays dans la province de l'Ituri où les affrontements ethniques qui persistent depuis 1999 ont fait plus de 50 000 victimes et 500 000 déplacés. Le Casque Bleu revenait du village de Katoto situé à une vingtaine de km au nord-est de Bunia, où il s'était rendu pour y vérifier des informations selon lesquelles de graves exactions y avaient été commises par l'Union des Patriotes Congolais (UPC) sur les populations civiles.

Vendredi 5 mars 2004 : Le porte-parole de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC), Hamadoun Touré, a indiqué, au cours du point de presse hebdomadaire, que la Brigade du Kivu, composée de 3 500 Casques Bleus, a été déployée à Bukavu, une ville de l'est du pays, où des heurts inter-communautaires subsistent toujours. Il a précisé que cette brigade "couvrira le Nord et le Sud-Kivu" et va "travailler sous le chapitre VII comme la Brigade de l'Ituri", une disposition de la Charte des Nations Unies qui prévoit le recours à la force en cas de nécessité.

Samedi 13 mars 2004 : Les 15 membres du Conseil de sécurité ont adopté à l'unanimité la résolution 1533 qui autorise notamment la MONUC, Mission des Nations Unies en RDC, à saisir les armes et matériels connexes qui se trouveraient en RDC en violation de l'embargo qu'ils ont instauré en adoptant en juillet dernier la résolution 1493. (format pdf).

Lundi 29 mars 2004 : Vital Kamerhé, porte-parole du gouvernement, a annoncé que des hommes armés non identifiés ont attaqué des bases militaires à Kinshasa faisant un mort et 2 blessés parmi les soldats gouvernementaux. Selon des sources gouvernementales, ce serait une tentative de coup d'état. Une enquête a été ouverte. 21 personnes ont été arrêtées.

Samedi 3 avril 2004 : Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé la poursuite des violences sexuelles à l'encontre des femmes et des filles malgré la fin de la guerre et rejette l'impunité dont jouissent les auteurs de viols. MSF appelle les dirigeants de la RDC à poursuivre les auteurs de violences sexuelles et réclament la mise en place d'un protocole national sur la violence sexuelle et l'intégration d'un traitement médical aux victimes dans les services sanitaires. A Baraka, ville du Sud Kivu, les équipes de MSF ont traité près de 600 victimes de violences sexuelles depuis août 2003. Dans un rapport publié jeudi, MSF décrit les terribles conséquences médicales, psychologiques et socio-économiques de la violence sexuelle en RDC et dénonce l'usage du viol - à la fois contre les femmes et les hommes - comme arme de guerre. Voir le rapport (format pdf, en anglais)

Lundi 12 avril 2004 : Le ministre britannique pour le développement international, a annoncé l'octroi d'une aide de 70 millions de livres sterling (environ 106 000 euros) à ce pays pour aider au processus démocratique.

Mercredi 21 avril 2004 : Le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, indique avoir reçu une lettre signée par le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, selon laquelle des crimes de la compétence de la Cour Pénale Internationale ont été commis dans l'ensemble de la RDC depuis l'entrée en vigueur du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale, le 1er juillet 2002. Conformément au Statut de Rome, le Procureur déterminera maintenant s'il y a une base raisonnable pour ouvrir une enquête à l'égard de la situation qui lui a été soumise.

Jeudi 22 avril 2004 : Le ministre de l'Intérieur, Théophile Mbemba, a déploré à Luanda l'expulsion en masse ces derniers mois de dizaines de milliers de Congolais d'Angola, soulignant que "les régions démunies de RDC ne pouvaient gérer autant d'arrivants en aussi peu de temps". Selon des chiffres angolais, plus de 60 000 étrangers en situation irrégulière, dont 58 000 ressortissants de RDC et des milliers d'Africains de l'Ouest, ont été arrêtés depuis fin 2003 dans des provinces du sud et du centre, lors de vastes opérations organisées conjointement par l'armée et la police en vue de lutter contre le "garimpo", l'extraction et le trafic illégaux de diamants. Depuis avril 2004, ce sont 2 500 personnes qui sont expulsées chaque jour. Selon le ministre 40 000 expulsés sont massés dans la région du Kasaï occidental où ils vivent dans des conditions déplorables. Le sous-secrétaire de l'ONU pour les Affaires humanitaires et l'aide d'urgence, Jan Egeland, a parlé de "crise humanitaire". Selon des informations citées par l'ONU, beaucoup de ces déplacés auraient été soumis à des violences physiques, des viols et des fouilles poussées, avant leur expulsion vers la RDC ou à l'arrivée.

Samedi 24 avril 2004 : Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) a annoncé la mise en place prochaine d'un pont aérien en vue de fournir 300 tonnes de vivres aux dizaines de milliers de Congolais qui ont été chassés d'Angola suite à une vaste opération de lutte contre les travailleurs illégaux dans les mines de diamants. Selon le PAM, 6 000 personnes ont été chassés d'Angola pour le seul mois d'avril.

Mardi 27 avril 2004 : Kinshasa a demandé la saisie urgente du Conseil de Sécurité de l'ONU suite à la présence sur son territoire de troupes rwandaises dans le secteur de Bunagana, dans le Nord-Kivu, à la frontière entre la RDC et l'Ouganda ajoutant que cette incursion est "un acte susceptible de saper la confiance et le processus de concertation en cours entre les deux pays", le Rwanda et la RDC. La MONUC avait confirmé samedi dans un communiqué la présence le 21 avril 2004 de troupes rwandaises en RDC.

Mercredi 5 mai 2004 : Les autorités ont annoncé la démobilisation d'urgence de 500 anciens combattants rebelles sans toutefois donner une date du début de cette opération. Toutes les factions rebelles dénoncent cette décision unilatérale et affirment qu'il n'y aura aucun désarmement tant que des "questions politiques" ne sont pas réglées portant notamment sur le statut futur des chefs rebelles et de la formation d'un gouvernement de réconciliation nationale.

Jeudi 6 mai 2004 : Les membres du Conseil de sécurité se sont réunis mardi à huis clos pour étudier un rapport de la MONUC certifiant la présence de troupes rwandaises sur le territoire congolais. La directrice de l'information, Patricia Thomé, a indiqué au cours d'un point de presse à Kinshasa que le "Conseil de sécurité a souligné l'importance pour les gouvernements de la RDC et du Rwanda de travailler étroitement ensemble, pour restaurer la confiance et remplir leurs engagements pris en septembre et novembre 2003." ** Le Coordonnateur Humanitaire des Nations Unies, Herbert McLeod, a fait état de quelque 25 000 personnes déplacées à la suite des combats qui se déroulent dans le Sud-Kivu entre la rébellion hutue et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). ** Le directeur du Centre de lutte anti-mine des Nations Unies, Marcel Quirion a indiqué que les mines antipersonnel en RDC avaient déjà fait un peu plus de 1 000 victimes identifiées ajoutant que les "mines se concentrent sur deux grands axes, à savoir sur la ligne de cessez-le-feu et sur la frontière Est du pays."

Samedi 8 mai 2004 : Le porte-parole de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) dans la ville de Bunia, Léo Salmeron, a indiqué vendredi que les Casques Bleus de l'ONU avaient été attaqués par des miliciens lendus du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Bunia, le chef-lieu du district de l'Ituri. Au moins 10 miliciens ont été tués.

Vendredi 14 mai 2004 : Le département des droits de l'homme de la MONUC a effectué une enquête sur l'état des prisons en République Démocratique du Congo qui porte essentiellement sur la légalité de la détention et les conditions d'emprisonnement. Cette enquête révèle que le gouvernement de Kinshasa se livre à des arrestations arbitraires où le droit des personnes n'est pas respecté (motif de l'arrestation ou le droit de la garde-à-vue). Le rapport dénonce également le grand nombre de lieux de détention illégaux qui ne sont pas sous le contrôle de l'autorité judiciaire. Les enquêteurs ont découvert des cachots souterrains creusés dans la terre et recouverts de paille. Les prisons sont dans un état lamentable et alarmant. La nourriture n'est plus fournie aux prisonniers dont beaucoup sont de véritables squelettes. Les décès sont très fréquents. Les transferts des prisonniers pour raison médicale ne sont pas effectués. La MONUC a formulé un grand nombre de recommandations, mesures à coup très faible et d'application immédiate comme par exemple ne pas emprisonner des personnes qui ont commis un délit mineur. Il est courant d'emprisonner pour plusieurs mois de peine des personnes qui ont commis un vol ou l'instauration de la liberté conditionnelle à tous les détenus qui ont purgé un quart de leur peine et qui ont eu une bonne conduite. Ce qui réduirait fortement le nombre d'occupants des prisons.

Samedi 15 mai 2004 : Les 7 représentants des groupes armés de l'Ituri ont signé vendredi à Kinshasa, en présence de représentants de la MONUC et du gouvernement congolais, un acte par lequel ils s'engagent à entamer un processus de désarmement et de réinsertion. Ils ont juré de ne plus mener des activités susceptibles de compromettre la paix en Ituri et la souveraineté de la RDC. Après 5 jours de négociations, Kinshasa s'est engagé à intégrer les ex-combattants dans l'armée et la vie civile.

Mardi 18 mai 2004 : Célébration discrète lundi de l'arrivée au pouvoir le 17 mai 1998 de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) menée par Laurent-Désiré Kabila, père (mort assassiné) de l'actuel président autoproclamé, Joseph Kabila, qui a mis fin à 32 ans de pouvoir du président Mobutu.

Mardi 25 mai 2004 :Selon les spécialistes de la santé, la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) enregistre le plus fort taux de mortalité maternelle avec une moyenne de 1 800 décès sur 100 000 femmes qui accouchent. La plupart des décès touche les femmes âgées de moins de 18 ans ou qui accouchent après 35 ans.

Vendredi 28 mai 2004 : Des affrontements ont éclaté mercredi soir entre les militaires des Forces armées de la RDC (FARDC), la nouvelle armée "unifiée" du pays, et des hommes du colonel Mutebusi, ancien commandant adjoint de la 10ème région militaire, récemment suspendu à la suite d'un incident similaire, et se sont poursuivis jeudi à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud Kivu dans l'est du pays. La MONUC est intervenue et a déployé des patrouilles dans la ville appuyée par des hélicoptères. ** Une équipe multidisciplinaire de la MONUC effectue une enquête depuis le 21 mai sur 30 affaires d'abus sexuels présumés contre des mineurs commis par des soldats de l'ONU. Le porte-parole de la MONUC, Fred Eckhard, a indiqué que "l'enquête était en cours et que des sanctions à l'encontre des coupables seront prises".

Samedi 29 mai 2004 : Volker Schimmer, porte-parole du Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (HCR) à Kigali a indiqué vendredi que "Entre 1 000 et 1 500 réfugiés ont passé la frontière, mais la plupart ont des proches à Cyangugu et sont logés dans des maisons" après les combats qui ont opposé jeudi des factions rivales au sein de l'armée congolaise. En 3 jours, les combats ont fait une dizaine de morts.

Lundi 31 mai 2004 : Selon Sébastien Lapierre, porte-parole de l'ONU, un observateur militaire des Nations Unies a été tué et un autre blessé dans l'est du pays près de Bukavu après des affrontements sanglants qui opposent depuis plus de 3 jours des factions rivales de la nouvelle armée congolaise et qui ont fait au moins 12 morts.

Mardi 1er juin 2004 : Les affrontements qui ont débuté mercredi entre les factions rivales de la nouvelle armée congolaise se sont intensifiés lundi malgré la conclusion d'un accord de cessez-le-feu. Ces combats ont fait une cinquantaine de morts.

Jeudi 3 juin 2004 : Selon les informations transmises par la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC), la ville de Bukavu est tombée mercredi, après une semaine de combats, entre les mains de forces dissidentes issues de l'ancien Rassemblement pour la démocratie (RCD-Goma), commandées par le général Nkunda et le colonel Mutebutsi. Des entrepôts du PAM (Programme Alimentaire Mondial) ont été attaqués et pillés. Des manifestants en colère à l'annonce de la prise de Bukavu par un groupe rebelle se sont rassemblés près du Siège de l'ONU à Kisangani et dans la capitale Kinshasa. Ils accusent la MONUC de complicité avec les forces congolaises dissidentes. Ils ont mis le feu à un véhicule et à un immeuble de l'ONU à Kisangani. La MONUC a condamné avec vigueur la violation du cessez-le-feu à Bukavu par les groupes armés soutenant le colonel Jules Mutebutsi, ancien commandant du secteur suspendu depuis mars dernier, ainsi que les pillages qui ont suivi.

Vendredi 4 juin 2004 : D'importantes manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays, dont la capitale Kinshasa, et se sont terminées dans la violence. 3 personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d'autres blessées. Les manifestants protestaient contre la MONUC accusée, selon eux, de ne pas avoir empêché Bukavu de tomber aux mains des dissidents de l'armée congolaise. Ils réclamaient "la démission de William Lacy Swing, chef de la MONUC et également ambassadeur des Etats-Unis en République Démocratique du Congo, et le départ de la MONUC dans sa formule actuelle". Les bureaux de l'ancien rebelle Jean-Pierre Bemba, l'un des 4 vice-présidents du gouvernement de transition, ont été incendiés tandis que des bâtiments de l'ONU étaient pillés. Le président Joseph Kabila a accusé le Rwanda d'avoir aidé la chute de Bukavu et décrété une "mobilisation générale", affirmant que la prise de Bukavu constituait "clairement une agression par les troupes rwandaises". Le général Laurent Nkunda et le colonel Jules Mutebutsi, qui se sont emparé de Bukavu, sont des Banyamulenge, de l'ethnie tutsie. Ils accusent le commandant militaire de la région nommé par le gouvernement de persécuter les membres de leur ethnie, au pouvoir au Rwanda et au Burundi voisins. Ils ont promis de se retirer vendredi de Bukavu.

Samedi 5 juin 2004 : Le président Joseph Kabila a appelé la population au calme vendredi au deuxième jour de manifestations violentes contre l'armée et l'ONU, accusées de ne pas avoir empêché Bukavu de tomber aux mains des dissidents de l'armée congolaise. ** Joseph Nkinzo, directeur de la radio Sauti Ya Rehema (La Voix de la miséricorde), émettant à Bukavu (Sud-Kivu) dans l'est du pays, a échappé jeudi à un assassinat, rapporte l'ONG Journaliste en danger (JED) qui indique que des hommes armés ont investi sa maison et abattu son frère, Mukamba Mwanaume, âgé de 27 ans, "qu'ils ont pris pour Joseph Nkinzo". Le communiqué de l'organisation de défense de la liberté de la presse affirme que ces hommes armés, "après avoir accompli leur forfait, ont pillé la maison du journaliste". Mercredi, les sièges d'autres radios communautaires, Maria et Maendeleo, étaient attaqués par des militaires qui ont "brisé les vitres du studio de la radio Maria et emporté quelques matériels".

Mardi 8 juin 2004 : L'armée gouvernementale ne serait plus qu'à une dizaine de km de Bukavu aux mains depuis mercredi de dissidents de l'armée congolaise. Des combats ont opposé lundi des rebelles à des soldats de l'armée gouvernementale. Le ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel, a été reçu lundi par le président Joseph Kabila et a demandé aux rebelles d'accepter d'être réintégrer au sein de l'armée congolaise. Il a par ailleurs annoncé que l'Union européenne était prête à déployer une force de maintien de la paix dans l'est du pays.

Jeudi 10 juin 2004 : Les troupes gouvernementales ont repris le contrôle de la ville de Bukavu tombée aux mains de dissidents de l'armée congolaise depuis le 2 juin 2004 sans rencontrer de résistance.

Samedi 12 juin 2004 : Une tentative de coup d'état, la deuxième en 3 mois, menée par Eric Lenge, un membre de la garde du président Joseph Kabila a été perpétré vendredi à Kinshasa. Le président Kabila a affirmé que la situation était sous contrôle et que 12 putschistes ont été arrêtés. Selon lui, il s'agit "d'un mouvement isolé" où "des mutins réclamaient le paiement d'arriérés de salaire sur plusieurs mois". Le coup d'état a débuté dans la nuit de jeudi à vendredi. Les pustchistes ont tout d'abord pris brièvement les bâtiments de la radio nationale et annoncé la suspension des institutions et la neutralisation de la transition congolaise, qui doit conduire le pays à des élections générales en juin 2005. Ils ont ensuite couper l'électricité dans toute la capitale Kinshasa. ** L'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch, a publié jeudi un rapport sur les violations des droits de l'homme à Bukavu commis la semaine dernière tant par l'armée congolaise que par les soldats dissidents de l'armée dont des éxécutions sommaires, des massacres de civils, des violences sexuelles sur des femmes et des enfants, certains de moins de 3 ans.

Mardi 15 juin 2004 : Laurent Nkunda, le général dissident de l'armée congolaise qui avait pris la ville de Bukavu dans l'est du pays du 2 au 9 juin, de l'ethnie tutsie, menace de reprendre la ville de Bukavu et de déclarer la guerre aux autorités si une commission d'enquête sur des crimes présumés commis à l'encontre de sa communauté n'était pas créée. L'armée régulière a affirmé lundi avoir repoussé des soldats dissidents sur 2 fronts dans la région de Bukavu.

Mercredi 16 juin 2004 : L'état-major général de l'armée congolaise a une nouvelle fois accusé le Rwanda d'avoir massé des troupes le long de leur frontière commune.

Jeudi 17 juin 2004 : Après l'envoi d'une équipe du Bureau des droits de l'homme de la MONUC à Bukavu, dans l'est de la RDC, afin d'enquêter sur les allégations de violations des droits de l'homme lors des événements qui ont précédé et suivi la prise de la ville par des troupes insurgées, le chef de la section humanitaire de la MONUC, Roberto Ricci, a remis son rapport préliminaire dans lequel il exclut la possibilité d'un génocide à Bukavu contrairement aux affirmations du général dissident des forces armées congolaises Laurent Nkunda. Les affrontements ont fait 143 victimes, dont 66 morts, tandis que 31 cas de viols ont été recensés. Selon Roberto Ricci, "lorsque la ville de Bukavu était sous le contrôle du général Mbuza Mabe et du colonel Jules Mutebutsi, les troupes des militaires dissidents des Forces Armées ont commis des tueries ciblées et des pillages systématiques, accompagnés de viol et d'humiliation" ajoutant "ceux qui s'opposaient aux pillages étaient tués".

Lundi 21 juin 2004 : Le "chef de la maison militaire", le général Damas Kabulo et le responsable du "Groupe spécial de la sécurité présidentielle" (GSSP), le général Jean-Claude Kifwa, ont été suspendus de leurs fonctions. Cette mesure intervient après une tentative de coup d'état perpétrée le 11 juin 2004 contre le président Joseph Kabila. Le chef d'Etat-Major de l'armée, l'amiral Liwanga Mata-Nvamunvobo a également été démis de ses fonctions. Il a été remplacé par son adjoint, le général de brigade Kisemkia Songi Langa. Les radios de Kinshasa, la capitale, avaient annoncé vendredi que l'Assemblée nationale avait refusé la constitution d'une "division de 10 000 hommes pour la protection du président". Un commentateur avait en effet estimé que "cela reviendrait à recréer une force d'élite comparable à celle qui entourait le maréchal Mobutu Sese Seko".

Mardi 29 juin 2004 : Le Parlement adopte une loi sur la restructuration de l'armée après la tentative de coup d'état perpétrée il y a 4 semaines contre le président Joseph Kabila. L'article de la loi qui devait définir le nombre de soldats destinés à assurer la sécurité personnelle du président Kabila n'a pas été soumis au vote et remis à une date ultérieure non définie. Le PPRD, Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, proche du président, exigeait une division entière, soit près de 15 000 hommes, placés sous commandement de Joseph Kabila alors que la majorité des députés était contre, rappelant que cela reviendrait à créer "une force d'élite comparable à celle qui entourait le maréchal Mobutu Sese Seko".

Vendredi 2 juillet 2004 : Près de 200 détenus de 3 prisons de la province du Katanga, près de Lubumbashi, dans le sud du pays, se sont évadés cette semaine. Selon le ministre de la Justice, la plupart sont des prisonniers de droit commun ajoutant que l'évasion avait été préparée par des détenus militaires. Selon l'organisation de défense des droits humains ASADO parmi les évadés figurent les 53 militaires de la garde spéciale présidentielle du président Kabila qui avaient été arrêtés après l'assassinat le 22 novembre 2003 d'un homme d'affaires sud africain qui s'apprêtait à investir dans des mines du Katanga, et qui étaient dans l'attente de leur procès.

Jeudi 8 juillet 2004 : A l'occasion du 44e anniversaire de l'Indépendance du Congo célébré le 30 juin, les femmes du pays ont lancé une campagne pour stopper les violences sexuelles contre les "épouses, les mères, les filles et les enfants" des hommes de ce pays. Vêtues et coiffées de noir, pour marquer le deuil qui a frappé la population du Sud Kivu lors des événements sanglants de mai et juin 2004, elles ont défilé dans les rues de la ville de Bukavu. Voir notre édition du 6 novembre 2003 (RDC). La MONUC a publié mercredi un reportage sur cette manifestation dans lequel "les oratrices n'ont pas hésité à désigner par leurs noms ceux qu'elles considèrent comme étant les principaux responsables des violences sexuelles qu'elles ont subies, à savoir les seigneurs de guerre comme Xavier Ciribanya, Jules Mutebutsi et Laurent Nkunda". Accusant : "Ils ont utilisé 3 armes, le fusil, la corruption et le viol. Cette dernière (le viol) étant la plus redoutable car, par elle, ils ont propagé le SIDA avec l'objectif d'exterminer le peuple congolais en passant par les femmes qu'ils violent." Un rapport préliminaire du Bureau des droits de l'homme de la Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), publié le 16 juin 2004 avait exclu qu'un génocide ait eu lieu à Bukavu, contrairement aux affirmations du général dissident des Forces armées congolaises Laurent Nkunda. Selon la MONUC, lorsque la ville de Bukavu a été, du 26 mai au 1er juin, contrôlée par les éléments de la 10e région militaire, certains éléments des Forces armées de la RDC (FARDC) ont commis des attaques contre des civils". Le chef de la section humanitaire de la MONUC, Roberto Ricci, avait indiqué que "les troupes des militaires dissidents des FARDC ont commis des tueries ciblées et des pillages systématiques, accompagnés de viols et d'humiliation. Ceux qui s'opposaient aux pillages étaient tués." Plus de détails : Le viol en tant qu'arme de guerre et moyen d'oppression ; La guerre dans la guerre : Violence sexuelle contre les femmes et les filles dans l'est du Congo (Rapport d'Human Rights Watch, juin 2002, format pdf) ; La violence envers les femmes, une réalité transnationale et transculturelle.

Mercredi 14 juillet 2004 : 8 députés, issus de l'ex-rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), ont déclaré, dans une lettre adressée mardi au président de leur mouvement, Azarias Ruberwa : "Jusqu'à nouvel ordre, nous suspendons notre participation aux travaux de l'Assemblée nationale de transition et réclamons la tenue, à Goma (...), d'une session des instances du parti consacrée à l'évaluation de la transition". Ils exigent également le "retour à leurs positions initiales des 10 000 soldats des Forces armées de RDC (FARDC) massés dans l'est afin de restaurer l'autorité de l'Etat."

Vendredi 23 juillet 2004 : Le président autoproclamé Joseph Kabila, a promulgué une nouvelle loi visant à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. La loi, qui compte 74 articles, fixe des seuils pour les transactions en espèces et l'obligation de vigilance à charge des établissements de crédit et autres personnes physiques ou morales assujetties.

Lundi 26 juillet 2004 : Le gouvernement a lancé officiellement samedi un vaste programme de désarmement et de démobilisation de 150 à 200 000 combattants. Ce programme, d'un montant de 260 millions de dollars (près de 215 millions d'euros), est financé à hauteur de 100 millions de dollars par la Banque mondiale et pour le reste par différents donateurs nationaux et internationaux. Il a été inauguré lors d'une cérémonie présidée par Azarias Ruberwa, un ancien dirigeant rebelle devenu l'un des 4 vice-présidents du gouvernement d'union nationale. Plus de détails : Démobilisation et désarmement dans la région des Grands Lacs (format pdf).

Mercredi 28 juillet 2004 : La Cour Pénale Internationale (CPI), mènera, du 26 au 30 juillet 2004 sa première visite officielle en République démocratique du Congo, où des responsables du Bureau du Procureur et du Greffe rencontreront en privé des représentants des autorités gouvernementales, de la société civile et des organisations internationales présentes dans le pays. L'objectif de cette mission est d'évaluer les possibilités d'une coopération future. Le 23 juin 2004, le Procureur de la CPI, l'Argentin Luis Moreno-Ocampo, avait annoncé que la première enquête de la CPI sera consacrée aux crimes graves commis sur le territoire de la République démocratique du Congo (RDC) depuis le 1er juillet 2002. Les rapports parvenus à la Cour font état de viols, de tortures, de déplacements forcés et de conscriptions illégales d'enfants soldats en RDC. Entrée en fonction en juillet 2002, la CPI est la première cour permanente chargée d'enquêter et de juger les individus accusés de violations massives du droit international humanitaire et des droits de l'Homme (génocides, crimes de guerre, crimes contre l'humanité).

Jeudi 29 juillet 2004 : 30 000 personnes auraient fui les combats qui opposent depuis 15 jours les forces gouvernementales à des militaires rebelles au nord de la ville de Bukavu.

Vendredi 13 août 2004 : La MONUC, Mission des Nations Unies en RDC, a publié jeudi un rapport de 65 pages (format pdf) mené par des experts des droits de l'homme qui révèle que plus de 8 000 civils ont été tués dans le district de l’Ituri, qui jouxte l’Ouganda et compte de 3,5 à 5,5 millions d’habitants répartis en 18 groupes ethniques, dans le nord-est de la RDC, entre janvier 2002 et décembre 2003. 600 000 personnes ont dû fuir les combats. Des femmes, dont le nombre n'a pu être établi, ont été violées ou soumises à l'esclavage sexuel. Des milliers d'enfants âgés de 7 à 17 ans ont été enrôlés de force ou volontairement par des groupes armés. Des villages ont été entièrement brûlés. Le rapport précise que ces "violences ont été commises en toute impunité par tous les groupes armés de l'Ituri ainsi que par plusieurs mouvements extérieurs tels que le MLC (Mouvement pour la libération du Congo, basé dans la province de l'Equateur et dont le chef est Jean-Pierre Bemba), la RDC, le RCD-ML (Rassemblement congolais pour la démocratie-Mouvement de libération, favorable au gouvernement) et le RCD-N (Rassemblement congolais pour la démocratie-National)" ajoutant que "le Gouvernement congolais d'avant la transition et les Gouvernements rwandais et ougandais ont, quant à eux, concouru à cette violence généralisée en fournissant aux groupes armés locaux, à un moment ou à un autre, des armes, un entraînement militaire et des conseils".
 
Vendredi 20 août 2004 : Après le massacre du camp de Gatumba, au Burundi, où 160 Tutsie Banyamulengue ont été massacrés, les autorités de Kinshasa ont rappelé mercredi leur ambassadeur en poste à Bujumbura au Burundi, pour des "raisons de sécurité" après une violente manifestation devant l'ambassade de RDC.
 
Mardi 24 août 2004 : Le président du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), Azarias Ruberwa, l'un des 4 vice-présidents congolais, a annoncé lundi à Goma qu'il suspendait sa participation aux institutions de transition affirmant que le "processus de transition doit être réévalué."
 
Mardi 31 août 2004 : Le président sud-africain, Thabo Mbeki, est arrivé lundi avec 7 ministres de haut rang à Kinshasa afin de "resserrer la coopération bilatérale entre les 2 pays et relancer le processus de transition". Il a eu des entretiens avec le représentant spécial du secrétaire de l'ONU pour la RDC, William Lacy Swing, chef de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), les vice-présidents de la République ainsi qu'avec des responsables des institutions de la transition. Azarias Ruberwa, l'un des 4 vice-présidents et président du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie), qui avait quitté le 23 août 2004 les institutions de transition, est rentré lundi de Goma vers la capitale pour y rencontrer les délégués d'Afrique du Sud, déclarant que "la reprise des activités du RCD dans les institutions de la République dépendra de l'issue des pourparlers entamés avec le président Thabo Mbeki". L'Afrique du Sud joue le rôle de médiateur dans la crise politique actuelle afin que le délai imparti au pays jusqu'aux élections générales, prévues en juin 2005, soit respecté. Il s'agira des premières élections libres et démocratiques depuis 40 ans.
Mercredi 1er septembre : Lors de la visite du Président sud-africain, Thabo Mbeki, arrivé lundi avec 7 ministres de haut rang à Kinshasa, plusieurs accords ont été signés en matière de sécurité, de coopération économique et de santé.

Jeudi 2 septembre 2004 : Azarias Ruberwa, l'un des 4 vice-présidents et président du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie), qui avait quitté le 23 août 2004 les institutions de transition, a annoncé mercredi que le RCD allait regagner sa place au sein du gouvernement de transition. Ce revirement intervient après une réunion du collège des fondateurs du RCD et au lendemain de la visite du Président sud-africain Thabo Mbeki. Azarias Ruberwa a estimé que ce n'est pas un échec mais que sa démarche a permis de mettre en évidence le dysfonctionnement de la procédure de transition. ** Le Parlement a approuvé la supervision par une commission nationale électorale indépendante des prochaines élections, les premières depuis 40 ans, qui sera composée de membres des 2 ethnies hutue et tutsie. ** 22 militaires sont jugés pour crimes contre l'humanité par la cour suprême de Lubumbashi dans la province du Katanga. Ce procès s'était ouvert en novembre 2003 devant un tribunal d'exception mais avait été ajourné en raison d'une nouvelle loi qui avait supprimé les tribunaux militaires.

Mardi 7 septembre 2004 : Le programme de Désarmement et Réinsertion des groupes armés a commencé le 1er septembre 2004 en Ituri, au Nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Patricia Tomé, directrice de l'information publique de la Mission des Nations Unies au Congo, la MONUC, a indiqué lundi au cours d'un point de presse hebdomadaire que l'opération concernait "le désarmement et la réinsertion volontaire de 15 000 combattants dont quelque 6 000 enfants" et précise que "les candidats au désarmement remettront volontairement leurs armes, munitions et uniformes à un représentant du gouvernement, ils seront enregistrés et obtiendront une carte d'ancien combattant pour avoir accès aux différents avantages et bénéfices, avant de retourner dans la communauté de leur choix. Une prime de transport de 50 dollars leur sera allouée, ainsi qu'un kit de réinstallation."
 
Jeudi 16 septembre 2004 : L'ONG de défense des droits de l'homme "La voix des sans voix" s'est dite très inquiète du sort de 130 enfants-soldats démobilisés et cantonnés dans le camp de Gbadolite dans le nord du pays qui se plaignent du manque de ressources qui permettraient leur réinsertion et se livrent, pour vivre, à des actes d'agression contre la population de Gbadolite. Ces enfants combattaient depuis 1998 comme soldats au sein de la branche armée de l'ex-rébellion du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, un des 4 vice-présidents du gouvernement de transition. ** Freddy Monsa Iyaka Duku, directeur de publication du quotidien "Le Potentiel" arrêté et placé lundi en détention provisoire par le parquet près le Tribunal de grande instance de Kinshasa, la capitale, pour avoir révélé "un conflit foncier" qui oppose d'un des 4 vice-présidents du gouvernement de transition, Arthur Zahidi Ngoma, à une usine textile, Utexafrica, a été libéré mardi soir, après le versement d'une caution selon l'ONG "Journaliste en danger" (JED) dans un communiqué reçu mercredi à l'AFP (Agence France Presse).
 
Mardi 21 septembre 2004 : Le village de Lengabu dans la province d'Ituri dans l'est de la RDC qui réunissait près de 4 000 habitants, a été attaqué dans la nuit de dimanche à lundi par une bande de 300 hommes armés d'armes automatiques et de machettes incendiant des maisons et massacrant au moins 14 habitants, dont 7 enfants qui ont péri brûlés vifs.
 
Jeudi 23 septembre 2004 : Le président Joseph Kabila a promulgué une loi qui ratifie le traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) adopté par l'Assemblée générale de l'ONU le 10 septembre 1996.
 
Jeudi 30 septembre 2004 : Selon la radio de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo, Okapi, une délégation de la Cour pénale internationale s'est rendue mercredi à Bunia, en Ituri, province du Nord-est du pays, dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans le pays où, selon la Cour, entre 5 000 et 8 000 meurtres auraient été perpétrés depuis juillet 2002.
 
Lundi 4 octobre 2004 :Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité la résolution 1565 visant à autoriser l'augmentation des effectifs de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) de 5 900 éléments, au lieu des 12 100 initialement réclamés par le Secrétaire général, et de proroger son déploiement jusqu'au 31 mars 2005.
 
Mercredi 6 octobre 2004 : La population de la capitale Kinshasa est privée d'eau potable depuis une semaine à la suite d'une panne dans l'usine de traitement des eaux. La Société Nationale de Distribution d'Eau connaît de nombreuses difficultés techniques et financières et n'arrive plus à faire face à la demande. Les 900 000 habitants de Kinshasa protestent contre ce manque d'eau qui est monnaie courante. Dans la plupart des quartiers l'eau ne coule que très tard dans la nuit. En banlieue, très peu de familles ont accès à l'eau potable. Kinsahasa est pourtant entourée de nombreux fleuves et de rivières).
 
Samedi 23 octobre 2004 : Après les propos du ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Gucht, membre du parti libéral flamand (VLD) du Premier ministre Guy Verhofstadt, qu'il a maintenus devant le parlement belge : "Comme les choses se présentent, sans effort accru de la communauté internationale, l'opération de transition (démocratique) échouera", et évoqué l'éventualité d'une "mise sous curatelle" de la RDC. "Il n'y a plus d'Etat au Congo. Même état en minuscule et entre guillemets, ce serait déjà un progrès", les autorités congolaises ont rappelé vendredi leur ambassadeur à Bruxelles (Belgique).
 
Lundi 25 octobre 2004 : L'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW), a accusé les Forces armées du peuple congolais (FAPC, une milice opérant dans le nord-est du pays soutenue par l'Ouganda, qui refuse le processus de réconciliation) d'avoir torturé 24 civils et tué 6. Elle affirme que ces personnes ont été arrêtées par les FAPC à Kaliko, à 200 km au nord de Bunia, le chef-lieu de l'Ituri. Les rebelles ont libéré les 18 civils restants le 14 octobre 2004 après avoir reçu de l'argent d'un chef local. Les 18 civils libérés ont tous été hospitalisés.
 
Samedi 30 octobre 2004 : Dans son rapport intitulé "Violences sexuelles : un urgent besoin de réponses adéquates", Amnesty International dénonce la situation désastreuse dans laquelle se trouvent aujourd'hui les victimes de viols dans l'est du Congo. Et celles-ci se compteraient par dizaines de milliers indiquant : "Des experts des Nations unies et d'ONG humanitaires ont estimé qu'ils n'avaient jamais rencontré un nombre aussi important de victimes de viols dans un conflit armé". Amnesty a ajouté que "l'impunité quasi totale dont bénéficient les violeurs expliquerait en grande partie le nombre effarant de leurs atrocités. Toutes les factions en place seraient coupables, y compris les forces armées gouvernementales du Congo, du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda". Et de conclure : "En l'absence de réelles structures juridiques, les condamnations pour violences sexuelles sont rares."
 
Mercredi 10 novembre 2004 : La MONUC (Mission des Nations Unies au Congo) a lancé pour la première fois et conjointement avec les troupes régulière de l'armée congolaise une vaste opération pour mettre fin aux activités des milices hutues qui sillonnent l'est du pays en procédant à leur désarmement.
 
Jeudi 18 novembre 2004 : 4 personnes qui travaillent pour l'association humanitaire "Première urgence" et qui circulaient près de la ville de Bukiringi, à 100 kilomètres au sud de Bunia, capitale de la province d'Ituri, ont été la cible "d'assaillants non identifiés" selon Mamadou Bah, porte-parole de la MONUC. L'une d'entre elles a été grièvement blessée.
 
Samedi 20 novembre 2004 : Indiquant avoir pris connaissance vendredi d'informations corroborant les allégations d'abus sexuels impliquant du personnel de maintien de la paix civil et militaire en République démocratique du Congo (RDC), le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a déclaré dans un communiqué qu'il n'avait pu que constater qu'il existait des preuves évidentes, qualifié la situation de "honteuse" et fait part de son indignation. Il a poursuivi en ces termes : "Nous ne connaîtrons pas le repos tant que nous n'aurons pas éliminé ces pratiques au sein de la MONUC, au sein de toute autre opération de maintien de la paix, dans toute l'Organisation. Et nous devons nous assurer que les auteurs rendront pleinement compte de leurs actes".
 
Jeudi 2 décembre 2004 : Un responsable de l'ONU a indiqué mercredi "qu'il semblerait qu'une centaine de soldats rwandais serait entrer en République Démocratique du Congo. La MONUC s'est dite extrêmement préoccupée par le regain de tension à la suite de l'intention exprimée par le Rwanda d'intervenir militairement en RDC afin de régler la question de la présence des ex-FAR/Interahamwe (milices hutu hostiles au Gouvernement rwandais actuel)". Kinshasa a demandé une réunion urgente du Conseil de Sécurité de l'ONU "sur la menace des autorités rwandaises" et les informations faisant état de "la présence de l'armée rwandaise". Le Rwanda a envahi l'est de la RDC en 1996 et en 1998, pour pourchasser des combattants hutus rwandais responsables du génocide de 1994. L'invasion de 1998 a débouché sur une guerre de 5 ans qui a fait 3,2 millions de morts, la plupart de faim et de maladie.

Lundi 6 décembre 2004 : L'organisation humanitaire Médecins sans Frontières (MSF) a indiqué que, depuis le 24 novembre 2004, plusieurs milliers de civils ont fui des combats dans l'est du pays en raison des violences qui ont repris dans la région. Selon un responsable de l'organisation humanitaire sous couvert de l'anonymat les combats se déroulent au nord de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) avait confirmé ces opérations. La Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) a affirmé disposer d'indices sur la présence de troupes rwandaises en RDC. Kigali dément avoir envoyé des troupes.

Mardi 7 décembre 2004 : 2 miliciens congolais ont été tués lors d'échanges de tirs avec les casques bleus de l'ONU dans le nord-est du pays dans le village de Ndrele, dans la province de l'Ituri, lors d'une opération menée par la MONUC contre un camp des miliciens des Forces armées du peuple congolais (FAPC). Les soldats de l'ONU étaient chargés de vérifier "les allégations selon lesquelles les miliciens des FAPC se livraient à des exactions contre des populations civiles, (...), à des meurtres d'enfants soldats voulant quitter leur groupe armé et à la présomption de présence d'ossements humains dans ce camp". La MONUC a fermement condamné "les actes criminels perpétrés par les FAPC" et a dénoncé "le sabotage systématique par les chefs des groupes armés de l'Ituri du programme de désarmement et réinsertion communautaire initié en septembre 2004 par le gouvernement de transition et la MONUC".

Vendredi 10 décembre 2004 : L'ONG américaine International Rescue Committee (IRC) a publié jeudi un rapport selon lequel 3,8 millions de personnes sont mortes, pour la plupart de faim ou de maladie, durant les 6 ans de guerre civile en République Démocratique du Congo (RDC). La moitié des victimes sont des enfants. 31 000 civils meurent chaque mois dans ce troisième plus grand pays d'Afrique.

Jeudi 16 décembre 2004 : Les combats ont repris mercredi entre l'armée régulière congolaise et des soldats mutins dans la ville désertée de Kanyabayonga, dans la province du Nord Kivu. Des "casques bleus pakistanais de la Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) positionnés non loin du poste frontière de "Ruzizi 1" qui relie les rives rwandaise et congolaise, dans la région de Bukavu ont repoussé une incursion de personnes armées, dans la nuit de mercredi, à bord de 3 pirogues qui traversaient la rivière Ruzizi en direction du Congo" selon un communiqué de Radio Okapi, la radio de la Mission de l'ONU, "Fréquence de la Paix en RDC".

Lundi 20 décembre 2004 : La mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUC) a annoncé que les combats ont repris dimanche entre l'armée régulière congolaise et des soldats dissidents près de la ville de Kanyabayonga, dans l'est du pays. 100 000 personnes auraient déjà fui les combats qui ont touché la région la semaine dernière. La MONUC a par ailleurs indiqué être "convaincue" que des "troupes étrangères" étaient entrées en RDC fin novembre 2004 et que les mutins avaient "bien reçu des armes et des renforts en provenance de l'extérieur".

Mercredi 22 décembre 2004 : La mission des Nations Unies au Congo (MONUC), a annoncé la création d'une zone tampon entre les villes de Kanyabayonga et de Lubero, dans l'est du pays pour "empêcher tout affrontement entre les ex-rebelles, unités dissidentes du RCD-Goma, groupe armé soutenu par le Rwanda pendant la guerre civile congolaise qui devraient être intégrés dans la nouvelle armée congolaise, et les militaires fidèles au gouvernement. La MONUC a précisé dans une communiqué que "toute tentative de violation de cet espace sera réprimée" ajoutant que "la création de cette zone tampon vise à empêcher une reprise des combats et à permettre l'acheminement d'aide humanitaire aux civils déplacés". Selon l'ONU, 200 000 personnes pourraient avoir fui leur domicile depuis la reprise des hostilités.

Mercredi 29 décembre 2004 : La Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) a indiqué qu'elle avait lundi démantelé 3 camps d'une milice armée dans la région de l'Ituri, dans le Nord-Est de la RDC, le FNI, le Front des nationalistes intégrationnistes, mouvement de l'ethnie Lendu créé à l'origine par l'Ouganda.

Jeudi 30 décembre 2004 : Une équipe de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) a mené les 21 et 22 décembre 2004 une enquête à Walikale, dans la province orientale du Nord Kivu, sur les tueries et violations des droits de l'homme commises pendant et après la campagne des membres des factions de l'ancienne Armée nationale congolaise (ANC) connue aussi sous le nom de RCD-Goma. Elle a pu confirmer que 3 exécutions extrajudiciaires ont été conduites par des soldats des anciennes milices Maï-Maï. Les milices des tribus Maï-Maï étaient alliées à l'ex-Gouvernement de la RDC, au cours des 5 ans de guerre civile qui s'est terminée en juin 2003 avec la formation d'un Gouvernement de transition multi-factionnel.





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