- SOMMAIRE
Jeudi 22 avril 2004 N° 701/22097
- ISRAEL : Surnommé
"l'espion nucléaire" Mordehaï Vanunu (photo),
qui avait révélé
au monde les secrets nucléaires militaires de
l'Etat hébreu, libéré mercredi après 18 ans
de prison, dont 11 ans en isolement, a indiqué
à sa sortie "ne rien regretter" que
l'état hébreu "n'avait pas besoin de
l'arme atomique". Mordechaï Vanunu s'est en
outre plaint d'avoir fait l'objet de
"traitements barbares et cruels" de la
part des services de sécurité israéliens. Le
ministre de la Justice, Yosef Lapid, a réfuté
ces accusations de mauvais traitements, rappelant
que d'autres pays comme les Etats-Unis avaient
par le passé exécuté leurs espions. Avant sa
sortie de prison, les policiers lui ont
confisqué ses cahiers où il décrivait le
processus de fabrication et des schémas de la
centrale nucléaire de Dimona. Il lui est
interdit tout contact avec des étrangers,
notamment avec les journalistes, n'a pas le droit
de détenir un ordinateur, privé de passeport.
Le ministre de l'Intérieur lui a interdit de
quitter Israël pendant au moins un an. Il a
appelé l'Agence Internationale à l'Energie
Atomique (AIEA) à mener des inspections dans la
centrale nucléaire de Dimona. Bien que l'Etat
d'Israël n'ait jamais formellement reconnu
disposer d'un arsenal nucléaire, de nombreux
observateurs étrangers estiment qu'en 40 ans ,
la centrale de Dimona a produit du plutonium pour
au moins 200 ogives nucléaires. Israël n'a
jamais signé le Traité de non prolifération
des armes nucléaires (TNP) et refuse donc le
contrôle de ses installations nucléaires par
l'AIEA. Israël dispose d'une deuxième centrale
nucléaire à Nahal Sorek, au sud de Tel-Aviv. Plus de détails : Mordechaï Vanunu
prisonnier d'opinion détenu en Israël depuis 18
ans ; Le cas Mordechaï Vanunu ; Campagne pour la libération de
Mordechaï Vanunu ; L'arsenal nucléaire d'Israël que n'ont jamais
contrôlé ni l'ONU ni l'AIEA ; Qui expertisera l'arsenal
nucléaire d'Israël ? Israël : armes secrètes ; Israël sommé de signer le Traité
de non-prolifération nucléaire ; Arsenal nucléaire d'Israël en 2002 (données
du SIPRI Stockholm International
Peace Research Institute)
- BANDE
DE GAZA : L'armée israélienne a
mené une nouvelle incursion mercredi à Beit
Lahya. 9 Palestiniens ont été tués, 13 en 24
heures et 45 autres blessés. Les bulldozers
israéliens ont également détruit des terres
agricoles et des cultures sous serres. Un
responsable palestinien a déclaré que cette
nouvelle incursion israélienne montrait
"bien qu'Israël n'a pas l'intention de se
retirer de la Bande de Gaza". L'armée
israélienne a précisé que cette opération
visait à faire cesser les tirs de roquettes à
partir de cette zone sur les colonies juives.
- ARABIE SAOUDITE : Un attentat
à la voiture piégée a été perpétré
mercredi contre le Quartier général des forces
de sécurité à Ryad faisant 8 morts dont 6
policiers et une centaine de blessés et
détruisant entièrement l'immeuble de 7 étages.
Cette action intervient alors que Richard
Armitage, secrétaire d'Etat adjoint américain,
était reçu par le prince héritier Abdallah bin
Abd al-Aziz Al Saud. La situation au
Proche-Orient, en Irak et la lutte contre le
terrorisme ont été les principaux points
abordés par les 2 hommes.
- IRAK
: 5 voitures piégées ont explosé
mercredi à Bassorah, ville sous contrôle
britannique, près de commissariats de police
faisant 68 morts et plus de 200 blessés. 18
enfants dont les bus scolaires passaient au
moment de l'explosion font partie des victimes.
Le gouverneur de Bassorah, Wael Abdul-Latif, a
indiqué que ces attaques étaient probablement
l'oeuvre du réseau Al-Qaïda précisant que 3
autres voitures piégées ont été interceptées
avec leurs conducteurs avant qu'elles
n'explosent. Le ministre irakien de l'Intérieur
Samir Shaker Mahmoud al-Sumeidi a dénoncé ces
attentats condamnant "cet acte
criminel" et réaffirmant "sa volonté
de vaincre ce cancer que l'on appelle la
résistance". ** 9 membres
irakiens de la guérilla ont été tués mercredi
lors d'affrontements avec les soldats américains
malgré l'instauration d'un cessez-le-feu entre
les parties. ** Un homme d'affaires danois
disparu il y a une semaine a été retrouvé
mort. Selon les autorités danoises il s'agit
"d'un acte de banditisme aucune
revendication n'ayant été présentée".
- TURQUIE
: 4 députés turcs ont été
condamnés à 15 ans de prison pour avoir
soutenu, il y a 10 ans, le Parti des Travailleurs
du Kurdistan (PKK) au cours d'un nouveau procès
demandé par la Commission européenne qui avait
jugé le premier inéquitable. Leyla Zana, Hatip
Dicle, Orhan Dogan et Selim Sadak, anciens
députés du parti pro-kurde de la Démocratie
(DEP), avaient été condamnés une première
fois en 1994 à 15 ans de prison pour soutien à
la rébellion kurde.
- REPUBLIQUE
DOMINICAINE : Après
l'Espagne et le Honduras, la République
Dominicaine a annoncé le retrait "le plus
tôt possible" de ses 350 soldats déployés
en Irak.
- HAITI
: Lors de la deuxième journée
d'inscription pour le recrutement d'une nouvelle
promotion de la Police Nationale d'Haïti, des
affrontements ont éclaté lorsque des policiers
ont donné l'accès en priorité à certains
postulants en échange de sommes d'argent au
détriment de jeunes étudiants et chômeurs qui
faisaient la queue depuis plusieurs heures,
faisant un mort et 23 blessés. Un responsable de
la police a indiqué que des sanctions seraient
prises à l'encontre des policiers qui ont eu
"un comportement contraire à l'éthique et
à la déontologie policière". Le processus
d'inscription a été suspendu. Il devrait
reprendre dans les prochains sous une autre
forme, par ordre alphabétique et par zone
géographique. La police nationale d'Haïti ne
compte actuellement que 2 500 policiers pour 8,5
millions d'habitants. Son effectif devrait passer
à environ 6 000 dans 2 ans, a annoncé le
ministre de la justice et de la sécurité
publique, Bernard Gousse.
- PEROU
: Le nouveau parti fondé par l'ancien
président péruvien Alberto Fujimori, Si
Cumple, baptisé initialement Vamos Vecino, a
été déclaré invalide mardi par le Tribunal
électoral national qui précise que le parti n'a
pas été enregistré en conformité avec la loi
électorale sur le changement de nom. Cette
décision ne permettra pas à l'ancien président
en exil au Japon de participer aux élections
présidentielles en 2006.
- TUNISIE
: Le ministre de la Justice et des
droits de l'homme, Béchir Tekkari, a annoncé
dans une déclaration rapportée mercredi par le
quotidien "Assabah" de Tunis que les
"organisations internationales connues pour
leur indépendance et leur impartialité pourront
effectuer des visites dans n'importe quelle
prison du pays" notamment le CICR (Comité
International de la Croix Rouge). Il a exclu
Amnesty International "dont le statut
diffère de celui du CICR" et la Ligue
tunisienne des droits de l'homme (LTDH) dont
"le comité directeur actuel a des
attributions bien définies par une décision de
justice, le limitant à préparer son (prochain)
congrès." Le ministre a ajouté que
"les conditions carcérales sont conformes
aux normes internationales, nous n'avons rien à
cacher". Les autorités tunisiennes
refusaient jusqu'à présent l'accès aux
prisons, réclamé par les défenseurs des droits
de l'Homme qui font état de "graves
violations" à l'encontre des détenus.
Amnesty International estime à un millier
environ le nombre de "prisonniers
d'opinion", pour la plupart des islamistes
condamnés à de lourdes peines dans les années
1990 et auxquels les autorités tunisiennes
refusent le statut de prisonniers d'opinion. Plus
de détails : Rapport sur la situation des prisons
en Tunisie (format pdf) ; Dégradation de la situation des
droits humains en Tunisie ; Campagne de solidarité contre
l'isolement des prisonniers d'opinion et Liste de
prisonniers en isolement depuis leur arrestation.
- Rép.
Dém. Congo (RDC) : Le ministre
de l'Intérieur, Théophile Mbemba, a déploré
à Luanda l'expulsion en masse ces derniers mois
de dizaines de milliers de Congolais d'Angola,
soulignant que "les régions démunies de
RDC ne pouvaient gérer autant d'arrivants en
aussi peu de temps". Selon des chiffres
angolais, plus de 60 000 étrangers en situation
irrégulière, dont 58 000 ressortissants de RDC
et des milliers d'Africains de l'Ouest, ont été
arrêtés depuis fin 2003 dans des provinces du
sud et du centre, lors de vastes opérations
organisées conjointement par l'armée et la
police en vue de lutter contre le
"garimpo", l'extraction et le trafic
illégaux de diamants. Depuis avril 2004, ce sont
2 500 personnes qui sont expulsées chaque jour.
Selon le ministre 40 000 expulsés sont massés
dans la région du Kasaï occidental où ils
vivent dans des conditions déplorables. Le
sous-secrétaire de l'ONU pour les Affaires
humanitaires et l'aide d'urgence, Jan Egeland, a
parlé de "crise humanitaire". Selon
des informations citées par l'ONU, beaucoup de
ces déplacés auraient été soumis à des
violences physiques, des viols et des fouilles
poussées, avant leur expulsion vers la RDC ou à
l'arrivée.
- COTE
D'IVOIRE : Le directeur général de
la police, Yapo Kouassi, a lancé mercredi un
"appel pressant à témoin" à la suite
de la disparition à Abidjan, le 16 avril 2004,
du journaliste franco-canadien Guy-André
Kieffer, 54 ans, marié et père de trois enfants
qui devait se rendre au Ghana où il n'est jamais
parvenu. Spécialisé dans les matières
premières, notamment le cacao, ainsi que les
affaires économiques et financières, il était
correspondant de La Lettre du continent, lettre
confidentielle spécialisée sur l'Afrique.
- SENEGAL
: Le Premier ministre, Idrissa Seck,
en place depuis novembre 2002, a annoncé
mercredi dans une conférence de presse, que le
président Abdoulaye Wade l'avait limogé. Macky
Sall, 42 ans, ministre sortant de l'Intérieur et
des Collectivités locales, a été nommé
mercredi en remplacement. La formation d'un
nouveau gouvernement présenté en fin de semaine
semble à l'origine de cette décision, le
président Wade souhaitant intégrer au sein de
sa nouvelle équipe l'opposant Djibo Kâ, ce
qu'Idrissa Seck refusait. Au pouvoir depuis avril
2000, le président Wade a remanié par 5 fois
son équipe gouvernementale.
- MAROC
: 12 personnes sur 32 impliquées dont
de hauts responsables locaux (police, douane,
gendarmerie et magistrats) de Tétouan dans le
nord du pays ont été condamnés à des peines
allant de 1 à 3 ans de prison pour trafic de
drogue et corruption.
- CAMEROUN
: L'organisation de défense des
droits de l'homme et de promotion de la
démocratie, Terre des Hommes, a appelé au
report des élections présidentielles prévues
pour le mois d'octobre en raison du "peu
d'engouement des Camerounais à s'inscrire sur
les listes électorales".
- RWANDA
: Jean-Bosco Kazungu, l'avocat de
l'ex-président rwandais Pasteur Bizimungu, a
été placé aux arrêts, mercredi pour 24
heures, pour "outrage à magistrat"
pendant le procès de son client, incarcéré
depuis 2 ans et accusé notamment d'atteinte à
la sûreté de l'Etat. L'avocat a pris la parole
sans y être autorisé au cours de l'audition des
témoins à charge. Il a demandé que son client
puisse contre-interroger les témoins, mais les
juges ont refusé. Il a alors protesté, accusant
les juges de ne pas laisser la défense
s'exprimer et de faire preuve de partialité, ont
rapporté des observateurs, sous couvert
d'anonymat.
- UKRAINE
: L'Agence
canadienne de développement international a annoncé
qu'elle allait s'impliquer à hauteur de 12
millions de dollars canadiens dans 4 projets
visant à soutenir la démocratie en Ukraine,
critiquée par les organisations de défense des
droits de l'homme pour ses atteindres aux droits
humains. Un des programmes prévoit notamment un
cours sur la démocratie dans les universités du
pays ; un autre un soutien aux petites
entreprises. Un million de dollars sera consacré
à un programme géré par l'ONU pour aider les
victimes de la catastrophe de Tchernobyl. Plus de
détails : Rapport 2003 de Reporters sans
Frontières (RSF) sur la liberté de la presse en
Ukraine ; Human Rights Watch : les droits
humains bafoués en Ukraine.
- VATICAN
: Le Saint Siège a annoncé mercredi
que le Pape ne participera pas comme prévu aux
cérémonies du 100ème anniversaire de la
synagogue de Rome ajoutant que les mesures de
sécurité pour protéger le Saint Père qui
auraient dû être prises, ajoutées à celles
déjà en place, auraient été trop
contraignantes.
- SUISSE
: Dans un rapport présenté mardi à
Genève par Droit à l'éducation et le Bureau
international de l'éducation de l'UNESCO à
l'occasion de la Semaine de l'Education pour
tous, qui se déroule du 19 au 25 avril, le droit
à l'éducation des enfants est non obligatoire
dans au moins 25 pays dont 10 en Afrique
subsaharienne, 6 en Asie de l'Est et Pacifique, 4
dans les Etats arabes, 3 en Asie du Sud et de
l'Ouest, et 2 en Amérique latine et dans les
Caraïbes. Il est menacé dans des dizaines de
pays où les enfants sont autorisés à
travailler, à se marier ou déclarés
pénalement responsables. Seuls 45 des 158 pays
étudiés ont harmonisé l'âge de fin de
scolarité et l'âge minimum de travail. Dans 36
pays, les enfants peuvent être employés à
plein temps alors qu'ils sont encore obligés
d'aller à l'école, également à plein temps. A
l'opposé, les enfants de 21 pays doivent
attendre au moins une année, et parfois 3,
après avoir achevé leur scolarité obligatoire,
avant de pouvoir légalement travailler. Plus de
détails : Le droit à l'éducation ; Le droit à l'éducation -
Résolution de la Commission des droits de
l'homme 22 avril 2003 ; UNICEF : La situation des enfants
dans le monde 1999.
- FRANCE
: Selon une "Enquête sur
l'emploi 2003" publiée mardi par l'Institut national de la
statistique et des études économiques INSEE, la
France enregistre pour la première fois depuis
10 ans (1993 - 2003), une perte des emplois, 67
000 en 2003 par rapport à 2002, soit un chômage
en hausse, touchant 2 707 000 personnes,
équivalant à 9,9 % de la population active. Le
secteur public a perdu "plus de 100 000
emplois en un an" alors que l'emploi dans le
secteur privé a augmenté où le nombre
d'emplois sous CDD (contrat à durée
déterminée), contrat aidé, d'apprentissage ou
intérim a chuté (- 73 000) mais celui des
postes sous CDD (contrat à durée déterminée)
a progressé de 84 000, ainsi que l'emploi non
salarié (+ 26 000). En 2003, 2 640 000 personnes
sont au chômage au sens du BIT (Bureau
international du travail) en moyenne sur
l'année, soit 9,7 % de la population active, et
entre le 4è trimestre 2002 (9,4 %) et le 4è
trimestre 2003 (10,2 %), le taux de chômage a
augmenté 0,8 point, ce qui représente 230 000
demandeurs d'emploi de plus. Entre fin 2002 et
fin 2003, le taux de chômage a augmenté plus
vite pour les hommes que pour les femmes. Fin
2003, 11,4 % des femmes sont au chômage contre
9,3 % des hommes. La proportion de chômeurs
parmi les non-diplômés demeure presque 2 fois
supérieure à celle parmi les diplômés du
supérieur long. "Depuis 2 ans, les
personnes les moins touchées par le chômage ne
sont plus celles qui ont les diplômes les plus
élevés, mais celles possédant des diplômes de
niveau supérieur au baccalauréat à
spécialités techniques ou professionnelles :
DUT, BTS, diplômes de professions du secteur
social ou sanitaire (kinésithérapeute,
infirmier, laborantin, etc) ou DESS". Les
risques se sont accrus pour les cadres, les
professions intermédiaires et les ouvriers.
Toutefois, moins de 4% des cadres sont au
chômage, soit 3 fois moins que chez les
ouvriers. Enfin, le chômage de longue durée a
augmenté. Au 4e trimestre 2003, 1 140 000
personnes recherchaient un emploi depuis plus
d'un an, soit 62 000 de plus que fin 2002. La
moitié d'entre elles sont au chômage depuis
plus de deux ans. Pour les chômeurs ayant au
moins 50 ans, près de 60 % recherchent un emploi
depuis plus d'un an et presque 40 % depuis plus
de 2 ans." Les entreprises recrutent peu de
salariés ayant passé la cinquantaine",
selon l'INSEE. Cette population représente 17 %
des chômeurs mais seulement 6% des salariés
embauchés dans l'année. Plus de
détail : "Enquête sur l'emploi
2003" N° 958 - avril 2004 (Format PDF : 257
ko) ; APEC ; Moteur de recherche
d'emploi par mots clés : professions ou noms de
villes ; ANPE ; les
associations de chômeurs : l'Association
Pour l'Emploi, l'Information, et la Solidarité,
APEIS ; Agir contre
le Chômage, AC ! ; Mouvement
national des chômeurs et précaires, MNCP ; Le conflit des chômeurs
"virés" du PARE (rubrique
FRANCE). ** Selon la préfecture du
Rhône, Abdelkader Bouziane, imam de Vénissieux,
visé par un un arrêté ministériel d'expulsion
signé le 26 février 2004 par Nicolas Sarkozy,
alors ministre de l'intérieur, et dont les
propos cités dans une interview contestée par
Lyon Mag, sur les femmes et la polygamie ont
"choqué", a été expulsé manu
militari, dans l'urgence pour "troubles à
l'ordre public", mercredi vers 09 heures 20,
jeté a bord d'un vol régulier de la compagnie
Aigle Azuren en direction de l'Algérie, pays où
l'état d'urgence a été décrété en 1992.
Cette décision, très médiatisée en France
comme en Israël, semble contraire au droit
français des étrangers où la police aurait dû
attendre 48 heures la décision des juges
administratifs de Lyon, d'autant que cet imam qui
demeure en France depuis 20 ans, est père
d'enfants français et en possession d'un titre
de séjour de 10 ans parfaitement régulier. En
effet le tribunal administratif de Lyon, étant
saisi de 2 recours par Maître Mahmoud Hebia, un
référé suspension contre l'exécution de
l'arrêté d'expulsion pris à l'encontre
d'Abdelkader Bouziane et un référé liberté
pour contester son placement mardi soir dans le
centre de rétention de l'aéroport lyonnais St
Exupéry, les juges disposent de 48 heures entre
la saisine et le jugement qui devrait donc
intervenir au plus tard vendredi matin. Le
tribunal administratif de Lyon s'il estimait
infondé l'arrêté d'expulsion et cette
procédure d'urgence, l'imam serait en droit de
revenir immédiatement en France et l'Etat
français pourrait-être contraint de ramener
Abdelkader Bouziane sur le territoire national.
Rappelons que les étrangers peuvent toutefois
être expulsés pour des raisons de terrorisme,
d'antisémitisme ou d'atteinte aux intérêts
fondamentaux de la nation, qui doit avant tout
demeurer un Etat de droit. Plus de
détails dans notre édition du 20 avril 2004 (rubrique
FRANCE). ** Roger Cukierman, placé
sous haute protection policière, président du
Conseil représentatif des institutions juives de
France, CRIF, a reçu le ministre israélien de
lIntérieur, Abraham Poraz, numéro 2 du
Shinuï (parti libéral laïc de centre droit) et
ami de Nicolas Sarkozy. Lantisémitisme en
France et en Europe, la mondialisation, la haine
anti-américaine qui samplifie à travers
le monde, lévolution de la situation en
Irak, les tentatives de délégitimisation
dIsraël et lavenir du Golan ont
été parmi les sujets abordés au cours de cette
rencontre. Ndlr. Roger Cukierman avait reçu
également à Paris, le lundi 8 mars 2004, le
ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz après une
rencontre avec Michèle Alliot-Marie, ministre de
la défense et le président du Sénat, Christian
Poncelet, soit 15 jours jour pour jour avant
l'assassinat du cheikh Ahmed Yassine, leader
spirituel du Hamas, tué le lundi 22 mars 2004.
Abraham Poraz connu pour ses propos en Israël
incitant à la haine raciale contre les nomades
palestiniens avait déclaré à
"l'égard" de tous les Palestiniens
dans le quotidien Le Monde du 27 septembre 2003,
"La lutte des Palestiniens est sans espoir
et inutile". Le Shinuï est favorable au
plan de retrait unilatéral de Gaza du Premier
ministre Ariel Sharon. ** La
circulaire de 9 pages sur le port du voile à
lécole, "rédigée" par le
nouveau ministre de l'Education François Fillon,
et approuvée en réunion gouvernementale
interdirait le bandana porté pour des raisons
religieuses. Le ministre a également autorisé
les établissements à proscrire dans leur
règlement intérieur le port de tout couvre-chef
en classe. Ce texte va être soumis à la
concertation des organisations syndicales
(majoritairement défavorables à la loi) qui ont
immédiatement protesté du manque de clarté,
accusant ce texte d'"entretenir la
confusion" et d'"ouvrir la porte à
toutes les interprétations
contradictoires". Le 6 mai 2004, il devrait
être examiné par le Conseil supérieur de l'éducation (favorable
: 16 voix sur 70...) avant d'être publié au BO
(Bulletin officiel du ministère de l'Education
nationale). Ndlr. On sait aujourd'hui que la loi
portant sur l'interdiction du voile à l'école a
été directement inspirée par le Consistoire
israélite de France dont Nicole Guedj, membre de
la commission Stasi, du Consistoire, du CRIFet
ministre à la justice (en charge des prisons),
Elisabeth Chemla (qui le reconnaît
publiquement ici) et Roger Cukierman,
contre, président du CRIF, en sont les
principaux instigateurs. Plus de
détails : Rapport Stasi Commission laïcité
- ETATS-UNIS
: Le président américain George W.
Bush et le vice-président Dick Cheney seront
entendus le 29 avril 2004, à huis clos, par la
commission fédérale sur les attentats du 11
septembre 2001.
La citation du jour :
"L'antisionisme est le nouvel habit de
l'antisémitisme". Roger Cukierman,
président du Conseil Représentatif des
Institutions Juives de France CRIF (Samedi 24
janvier 2003, lors du traditionnel dîner annuel
du CRIF, en présence des responsables de la
communauté juive, dont le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui avait
également fermement condamné les appels au
boycott de la coopération avec les facultés
israéliennes et souligné que les appels au
boycott de produits d'origine israélienne
étaient passibles du tribunal
correctionnel").
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