- SOMMAIRE
Mercredi 7 janvier 2004 N° 610/22006
- ALGERIE : Le chef du
gouvernement Ahmed Ouyahia (photo) a
annoncé être parvenu à un protocole d'accord
avec la délégation kabyle de 11 personnes,
après plus de 50 heures de négociations
débutées samedi. Ahmed Ouyahia a indiqué que 5
des 6 mesures demandées par la délégation
seront "prises dans les jours qui
viennent". Elles concernent la levée des
poursuites judiciaires, la libération des
détenus, la prise en charge du contentieux des
quittances de gaz impayées par la population
kabyle (suite à l'insertion dans les factures du
montant de la redevance de la télévision), la
réintégration des travailleurs licenciés suite
aux événements de Kabylie et une franchise et
une amnistie fiscale. Pour ce qui concerne
"la révocation des élus indus",
arrivés au pouvoir lors des élections locales
d'octobre 2002 boycottées en Kabylie, les deux
parties ont convenus d'en débattre
ultérieurement. Plus de détails : Le Printemps Noir ; La répression du Printemps
(avril 2001 - avril 2002) ; Documents (textes,
communiqués, déclarations, etc.) émanant des
organisations villageoises de Kabylie issues de
la révolte kabyle de 2001 : le Printemps
Noir".
- ZAMBIE
: Le ministre de l'Intérieur, Ronnie
Shikapwasha, a indiqué lundi qu'une procédure
d'expulsion à l'encontre d'un Britannique était
en cours. Cette personne est accusée d'avoir
insulté le président Levy Mwanawasa dans une
chronique qu'il rédige une fois par semaine dans
le quotidien indépendant "The Post".
- MADAGASCAR
: Le premier ministre Jacques Scylla
a procédé à un remaniement ministériel. Son
gouvernement ne compte plus que 17 ministères et
2 secrétariat d'Etat au lieu des 22
précédemment. 12 ministres ont quitté leurs
fonctions ; 9 nouvelles personnalités ont fait
leur entrée ; 3 ex-ministres ont obtenu un
nouveau poste et 7 reconduits dans leurs
fonctions. Le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche scienfitique et le
ministère de l'Enseignement secondaire et de
l'Education de base ont été regroupés en un
seul ministère de l'Education nationale et de la
Recherche scientifique ainsi que les ministères
de la Culture et du Tourisme réunis en un seul
ministère.
- ETATS-UNIS
: Tous les étrangers entrant dans les
aéroports et les ports des Etats-Unis, (estimés
à 23 millions pour 2004) à l'exception des
ressortissants de 28 pays, vont être pris en
photos et devront apposer leurs empreintes
digitales sur un formulaire remis par les bureaux
de l'Immigration. Ces mesures visent à rendre
"les frontières des Etats-Unis plus
sûres" selon le secrétaire d'état
américain à la sécurité intérieure, Tom
Ridge. Ces mesures sont la première étape du
nouveau système dénommé "US VISIT",
(United States Visitor Information and Immigrant
Status Indication Technology), programme de 380
millions de dollars "destinés à empêcher
des terroristes de s'infiltrer aux
Etats-Unis". Ce système sera étendu début
2006, à toutes les entrées, terrestres ou
maritimes. Toutes les voyageurs munis d'un visa
d'immigration et arrivant par l'un des 115
aéroports internationaux des Etats-Unis sont
concernés par ces mesures à l'exception des
ressortissants du Canada et de 27 autres pays,
dont ceux de l'Union européenne à condition
qu'ils effectuent un voyage de moins de 3 mois,
n'ayant pas besoin de visas et qui disposent d'un
passeport à lecture optique.
- BRESIL
: En réponse aux mesures américaines
et à la demande d'un juge, les autorités ont
décidé d'appliquer le "principe de
réciprocité" en commençant à
photographier et à relever, dans tous les
aéroports du pays, les empreintes digitales des
citoyens américains y débarquant.
- IRAN
: Le gouvernement a demandé à la
municipalité de Téhéran de rebaptiser la rue
portant le nom de l'assassin du président
égyptien Anouar el-Sadate, Khaled
Eslamboli. Khaled Eslamboli, exécuté pour avoir
assassiné le président Sadate en 1981 lors d'un
défilé militaire, est considéré comme un
"martyr" par la République islamique.
L'Egypte exige que le nom de cette avenue soit
changée pour envisager une visite du président
Moubarak en Iran et renouer des relations
diplomatiques rompues en 1979, après la
signature d'un traité de paix entre l'Egypte et
Israël. Le conseil municipal de Téhéran a
proposé de rebaptiser cette avenue avec le nom
de Mohammad al-Dourra, le garçon palestinien
mort quasiment en direct dans les bras de son
père, sous les tirs israéliens en 2000. ** Après le
tremblement de terre de Bam du 26 décembre 2003
qui a fait entre 30 et 35 000 morts, plusieurs
dizaines de milliers de blessés et de
sans-abris, l'ONU a annoncé débloquer une aide
de 95 millions d'euros pour assister pendant 3
mois les sinistrés.
- PALESTINE
: Lors d'une conférence de presse,
mardi à Ramallah, le président Yasser Arafat a
accusé le premier ministre israélien Ariel
Sharon "de ne pas vouloir la paix, il veut
continuer à construire le mur et à mener des
opérations militaires".
- AFGHANISTAN
: Alors que la nouvelle constitution a
été approuvée par les 502 délégués de la
Loya Jirga (grande assemblée traditionnelle) un
attentat à la bombe a été perpétré mardi
dans une rue passante de la ville de Kandahar
dans le sud du pays faisant au moins 13 morts
dont 8 enfants (de 8 à 15 ans) et une
cinquantaine de blessés.
- COREE
DU NORD : Selon l'agence officielle KCNA (Korean Central News
Agency), la Corée du Nord "est prête à
s'abstenir de procéder à des tests et à la
production d'armes atomiques et même à stopper
l'activité de son industrie nucléaire civile à
des fins pacifiques comme premières mesures d'un
ensemble en vue d'une solution". En
contrepartie elle demande à Washington la levée
des sanctions américaines prises dès le début
de la crise.
- IRAK
: 2 Français, travaillant pour des
compagnies privées américaines chargées de la
reconstruction des infrastructures publiques
irakiennes, ont été tués lundi soir sur la
route qui mène à Falloujah, un autre
grièvement blessé. Ils ont été mitraillés,
alors qu'ils étaient en panne par des hommes
armés circulant à bord d'une voiture.
"Leur convoi a été attaqué par des
terroristes", a déclaré un porte-parole
militaire américain. ** A Kirkouk
l'explosion d'une bombe artisanale a tué 1
Irakien et blessé 3 autres. Un policier irakien
a également été abattu de 7 balles à Bagdad
alors qu'il se rendait à son travail à
Baaquouba. Ces attaques coïncident avec le
83ème anniversaire de la création de l'armée
irakienne, sous mandat britannique.
- ETATS-UNIS
: Un porte-parole militaire a indiqué
mardi à Washington que des primes pouvant aller
de 5 000 à 10 000 dollars aux soldats engagés
en Irak, au Koweit ou en Afghanistan qui
accepteraient de prolonger leur engagement dans
les rangs de l'armée. Cette mesure vise à
prolonger le service de plusieurs milliers de
militaires actuellement déployés en Irak. En
effet dans les prochains mois la totalité des
125 000 militaires américains stationnés en
Irak doivent être remplacés.
- PAKISTAN
: Après leur rencontre historique
lundi, le président Pervez Musharraf et le
premier ministre indien Attal Behari Vajpahee ont
convenu de reprendre en février "des
pourparlers globaux sur tous les sujets qui les
opposent". Le général Musharraf a
déclaré : "Il n'y a pas de gagnants, pas
de perdants. Je crois que la victoire est pour le
monde, pour tous ceux qui aiment la paix. La
victoire est pour le peuple du Cachemire qui a
souffert toutes ces années, qui souffre
toujours. Je dirais que la victoire va aux
modérés en Inde et aux modérés au
Pakistan". Le chef des indépendantistes
cachemiris, Amanullah Khan, a qualifié cet
accord de "trahison de la cause
cachemirie" de la part du Pakistan. Le
conflit au Cachemire a fait depuis 1989 plus de
65 000 morts.
- FRANCE
: Après le crash du Boeing 737 de la
compagnie égyptienne privée Flash Airlines, qui
a fait 148 morts dont 133 touristes français, 2
gendarmes de la gendarmerie des transports
aériens (GTA) de l'aéroport de Roissy-Charles
de Gaulle sont partis lundi soir pour Charm
el-Cheikh en Egypte, où ils seront chargés
d'assurer, dans le cadre d'une commission
rogatoire internationale délivrée dimanche par
le juge d'instruction André Dando, le volet
technique de l'enquête et de sa mise en forme
judiciaire dans le cadre de l'enquête
française. Le parquet de Bobigny (près de
Paris), à la demande du ministre de la justice
Dominique Perben, avait ouvert samedi une
information judiciaire pour "homicide
involontaire". ** Le Conseil Représentatif des
Institutions Juives de France (CRIF) rapporte
que 2 enquêtes préliminaires pour
"antisémistisme" ont été ouvertes
par le parquet de Paris, l'une à la suite
dune tribune de Tariq Ramadan dans laquelle
il mettait en cause "des intellectuels juifs
français", les accusants de réflexe
communautaire dès lors qu'il s'agit de défendre
"Israël" et l'autre, concernant les
propos tenus par Dieudonné (humoriste) lors
dune émission sur France 3, qui pourraient
être susceptibles de constituer "une
diffamation à caractère racial". Le CRIF
rapporte également que le socialiste Malek
Boutih (Sos racisme) a déclaré sur Europe 1 que
"Tariq Ramadan est un petit Le Pen
arabe". Plus de détails : Malek Boutih, le
"désillusionniste"
- GRANDE
BRETAGNE : 6 ans après la mort
brutale de la princesse Lady Diana dans un
accident de voiture à Paris, la justice a
ordonné l'ouverture d'une enquête sur les
circonstances de sa mort. Le quotidien
"Daily Mirror" révélait mardi que,
dans une lettre datée de 1996, Lady Di accusait
le prince Charles, son mari, de vouloir tenter de
l'assassiner en simulant un accident. A peine
ouverte, l'enquête a été immédiatement
ajournée pour 12 à 15 mois, le temps pour la
police d'examiner les quelque 6 000 pages du
dossier de l'enquête française.
- BELGIQUE
: Le porte-parole de l'exécutif
européen, Reijo Kemppinen, a déclaré
"avoir trouvé les critiques
incompréhensibles" d'accusation
d'antisémitisme de l'Union européenne par les
deux plus importantes associations juives du
monde, publiées dans une tribune de l'édition
continentale (Europe) du Financial Times.
"L'antisémitisme peut s'exprimer de deux
façons : par l'action ou par l'inaction
rappellent Edgar Bronfman président du Congrès
juif mondial et Cobi Benatoff, président du
Congrès juif européen. "Remarquablement,
poursuivaient-ils, "la Commission
européenne est coupable des deux". Ces deux
actes étaient motivés politiquement,
démontrant une faillite de la volonté et de la
décence". Le Lobby juif s'attaque ainsi
violemment à la Commission pour avoir rendu
public en novembre 2003 un sondage
(Eurobaromètre) identifiant Israël comme le
"plus grand danger pour la paix
mondiale" puis "censuré" une
étude montrant l'implication de minorités
islamiques dans une progression des actes
d'antisémitisme en Europe occidentale. La
violence des accusations antisémites lancées
dans l'article a été qualifiée de
"choquante" à Bruxelles. Contrairement
à ce qui est "affirmé par les dirigeants
juifs, la Commission n'a jamais interdit la
publication de rapports soulignant le rôle de
minorités islamiques dans la montée récente
des actes antisémites en Europe". Son président, Romano
Prodi avait proposé aux dirigeants juifs lors
d'une rencontre à New York après la publication
du sondage, l'organisation commune d'une
conférence sur le thème de l'antisémitisme.
Mais au vu d'une "ambiance assez
mauvaise" et si "cette situation ne
change pas" il serait préférable de
reporter cette réunion" souligne t-on à la
commission.
- PRESSE
: Reporters Sans Frontières a publié
mardi son rapport 2003 sur la liberté de la
presse dans le monde selon lequel 42 journalistes
ont été tués, au moins 766 interpellés, au
moins 1 460 agressés ou menacés et au moins 501
médias censurés. Le nombre de journalistes
tués (42) est le plus élevé depuis 1995 (49
journalistes tués, dont 22 en Algérie).
L'énorme déploiement militaire et la couverture
médiatique sans précédent de la guerre en Irak
n'y sont pas étrangers. Mais un constat plus
global et particulièrement préoccupant s'impose
: couvrir une guerre devient de plus en plus
dangereux pour les journalistes. Foyer de
tensions internationales et de la violence
terroriste, le Moyen-Orient fait figure de
lanterne rouge de la liberté de la presse cette
année. Quatorze journalistes et collaborateurs
des médias ont perdu la vie et une quinzaine ont
été blessés en couvrant la guerre et
l'après-guerre en Irak. L'armée américaine
peut être tenue pour responsable de la mort d'au
moins cinq journalistes, mais, dans aucun de ces
cas, une enquête digne de ce nom n'est venue
éclairer les circonstances de ces drames. Au
troisième jour du conflit, deux journalistes
travaillant pour la chaîne britannique ITN, le
cameraman français Frédéric Nérac et
l'interprète libanais Hussein Othman, ont
mystérieusement disparu. Au total, six
journalistes ont disparu en 2003 (en Irak, en
Russie, en Inde, en République démocratique du
Congo et au Mexique). Avec la guerre en Irak et
la poursuite du conflit israélo-palestinien,
c'est au Moyen-Orient que l'on déplore en 2003
le plus grand nombre de journalistes tués (16),
ex æquo avec l'Asie, pourtant infiniment plus
peuplée. Voir le rapport (format pdf).
La citation du jour : "Il
ne faut pas sournoisement respecter les morts. Il
faut traiter leurs images en amies et aimer tous
les souvenirs qui nous viennent d'eux. Il faut
les aimer pour eux-mêmes et pour nous, dût-on
déplaire aux autres." Jules Renard Extrait de
son "Journal" 1893 - 1898
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