- Mercredi
16 mars 2005 N° 982/22378
- ISRAEL/PALESTINE
: 15 chefs d'Etat et de gouvernement
ont inauguré mardi à Jérusalem le nouveau
musée de la Shoah, dans l'enceinte du mémorial
de Yad Vashem. Plusieurs
centaines de policiers ont été mobilisés afin
d'assurer la sécurité. Le Premier ministre
israélien Ariel Sharon a déclaré, dans son
discours : "Israël est le seul endroit au
monde où les juifs ont le droit et le pouvoir de
se protéger eux-mêmes. C'est la seule garantie
que le peuple juif ne connaîtra jamais d'autre
Holocauste". Le prix Nobel de la paix 1986,
survivant d'Auschwitz, Elie Wiesel, a parlé
le dernier, à la fin de la cérémonie. "Ce
n'était pas l'inhumanité de l'homme envers
l'homme, non. C'était l'inhumanité de l'homme
envers les juifs. Les juifs n'ont pas été tués
parce qu'ils étaient des humains. Aux yeux des
assassins, ce n'étaient pas des hommes,
c'étaient des juifs". Pour le quotidien
israélien "Yediot
Ahronot" "les nazis avaient
arraché leur individualité aux juifs avant de
leur arracher leur vie. Pas un seul visiteur du
musée ne pourra en sortir sans éprouver un
sentiment de proximité et de perte
personnelle". Le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, en visite
en Israël mardi et mercredi pour participer à
l'inauguration du musée de l'Holocauste, a
estimé mardi lors d'une cérémonie au mémorial
des déportés juifs de France à Roglit, près
de Jérusalem, que "La France a contracté
une dette imprescriptible qui l'oblige, qui nous
oblige. La vérité, même si elle peut faire
mal, doit être dite et regardée en face". **
Au deuxième jour de sa tournée au
Moyen-Orient, le Secrétaire général de l'ONU,
Kofi, Annan, a rencontré mardi le Vice Premier
ministre israélien, Shimon Pérès et le
Ministre des Affaires étrangères, Silvan
Shalom, avec lesquels il a abordé les prochaines
étapes de la mise en oeuvre de la Feuille de
route.
CISJORDANIE : Le ministre
israélien de la Défense, le général Shaul Mofaz et le
ministre palestinien de l'Intérieur et de la
Sécurité Nasr Youssef (de son
vrai nom Moustapha Salem al-Bichtaoui, un des
fondateurs du Fatah, parti de Yasser Arafat) ont conclu
lundi soir un accord sur le transfert du
contrôle sécuritaire à l'Autorité Nationale
Palestinienne de 5 villes palestiniennes
(Jéricho, Tulkarem, Bethléem, Ramallah et
Qalqiliya) qui devrait débuter mercredi par
Jéricho et se fera par étapes et en 4 semaines.
"L'accord prévoit le démantèlement de 2
barrages, ceux de Na'ama et Ein Al-Douyouk, et le
déploiement d'une force policière palestinienne
armée dans le village d'Ojja", a précisé
le négociateur palestinien Saeb Erakat à
l'Agence France Presse (AFP).
LIBAN : Les services de
renseignements syriens ont commencé mardi à
quitter la capitale Beyrouth.
IRAK : 3 attentats à la voiture
piégée ont été perpétrés mardi à Bagdad
qui ont fait au total 2 morts dont un soldat
américain et une quinzaine de blessés.
SUISSE : Le président de la Confédération Helvétique Samuel Schmid a condamné
mardi à Jérusalem, où il se trouvait afin
d'assister à l'inauguration du nouveau musée
sur l'Holocauste,Yad Vashem à Jérusalem, les
incendies criminels perpétrés dans la nuit de
dimanche à lundi contre la synagogue de Lugano
et un commerce, tout proche, tenu par une famille
juive. Au nom du Conseil fédéral, il a
condamné toute forme d'antisémitisme et assuré
les personnes de confession juive de la
protection des autorités suisses. Dans une
interview publiée mardi par le quotidien
zurichois "Blick",
Alfred Donath, président de la Fédération suisse des communautés
israélites (FSCI), dit avoir
constaté une montée de l'antisémitisme en
Suisse depuis l'affaire des fonds en déshérence, la
polémique sur l'abattage rituel et les
événements en Israël.
KOSOVO : Une bombe a explosé mardi
à Pristina au passage du convoi du Président,
Ibrahim Rugova qui se rendait à un entretien
avec le Haut représentant pour la politique
extérieure de l'Union Européenne, Javier
Solana. A Strasbourg en France, le Conseil de
l'Europe a parlé d'un "acte terroriste
inacceptable" tandis qu'à Belgrade le
président serbe Boris Tadic a appelé au calme
pour "éviter une déstabilisation de Kosovo
et de la région".
ITALIE : Le chef du gouvernement
Silvio Berlusconi a annoncé mardi que l'Italie
allait commencer à réduire dès septembre 2005
le nombre de ses soldats déployés en Irak dont
le contingent compte 3 000 hommes, précisant que
le retrait des forces italiennes "dépendra
de la capacité du gouvernement irakien de se
doter de structures pour une sécurité
acceptable".
BELGIQUE : Le gouvernement a annoncé
mardi qu'il avait présenté 2 candidats au lieu
d'1 pour la direction du Haut Commissariat des Nations-Unies
pour les réfugiés (HCR),
après la démission, le 21 février 2005, du
Néerlandais Ruud Lubbers, accusé
de harcèlement sexuel, en mai 2004 par une
Américaine de 51 ans employée au siège du HCR
à Genève "de gestes déplacés à son
endroit", à la fin de l'année 2003. Il
s'agit de l'actuel ministre de la Santé Marc
Verwilghen et la présidente du Sénat Anne-Marie
Izin. L'ancien ministre français de la Santé
Bernard Kouchner et l'ancienne commissaire
européenne italienne Emma Bonino sont également
candidats au poste.
FRANCE : La Cour
européenne des droits de l'homme qui siège
à Strasbourg a condamné mardi la Turquie pour
"violation de la liberté d'expression"
après la condamnation de 5 Turcs qui avaient
écrit en 1992 dans 2 journaux ("Diyarbakir
Söz" et "Felak") un pamphlet
contre la politique d'Ankara envers les Kurdes.
Ils avaient été condamnés pour incitation à
la haine et à lhostilité à une peine de
prison avec sursis et à une peine damende.
RUSSIE : Le
quotidien "Moskovskiï
Komsomolets" a mis en doute dans
son édition de mardi la version officielle sur
la mort du chef des indépendantistes
tchétchènes Aslan Maskhadov. Selon la version
officielle, Aslan Maskhadov a été
tué dans une maison du nord de Grozny lors d'une
opération spéciale des services de sécurité
russes. Or d'après le quotidien, "Maskhadov
a été interrogé avant d'être tué par balles,
puis son corps a été amené dans le village de
Tolstoï-Iourt où une opération spéciale a
été simulée". Le quotidien affirme
également que le sous-sol, où selon les
autorités russes se cachait Aslan Maskhadov,
n'était pas équipé d'un système de
ventilation. Le leader indépendantiste n'aurait
pas pu y demeurer plus de 10 minutes sans manquer
d'air. Il ajoute qu'il n'y avait pas non plus de
toilettes dans le bunker, et que le chef
indépendantiste aurait quitter régulièrement
le bunker, ce qui n'aurait pas manqué d'attirer
l'attention des voisins. Le FSB (Federal'naya Sluzhba
Bezopasnosti, Service
fédéral de Sécurité, ex-KGB) a indiqué qu'il
avait versé la récompense de 10 millions de
dollars (7,5 millions d'euros) promise en
septembre 2004 pour toute information conduisant
à "l'élimination" d'Aslan Maskhadov.
Il a ajouté qu'il versera d'autres récompenses
pour des informations conduisant "aux autres
chefs terroristes" notamment, le chef de
guerre Chamil Bassaïev.
EGYPTE : 13 groupes palestiniens ont
débuté au Caire, la capitale, en présence du
président palestinien, Mahmoud Abbas, 5 jours
de pourparlers pour discuter une trêve des
attaques contre l'Etat hébreu. Le Hamas et le
Jihad Islamique ont d'ores et déjà fait savoir
qu'ils étaient opposés à une
"trêve" mais favorables à une
"accalmie de plusieurs mois". Mahmoud
Abbas a déclaré vouloir convaincre les groupes
de résistance "à respecter la trêve même
si l'occupant israélien la viole" et est
prêt à intégrer ces groupes dans le processus
politique. Mohammed Nazzal,
responsable du Hamas participant aux pourparlers,
a averti que son mouvement ne donnerait son
accord à un cessez-le-feu à long terme que si
l'Etat hébreu répondait favorablement à
plusieurs demandes incluant la libération de
prisonniers, la fin des meurtres ciblés de
militants et des incursions militaires dans les
villes palestiniennes. Le Hamas a également
annoncé qu'il n'entrerait pas au gouvernement
palestinien après les élections législatives
de juillet 2007 bien que donné grand favori, car
"il ne soutient pas la politique menée par
l'Autorité palestinienne".
PHILIPPINES : La
mutinerie de plusieurs détenus du groupe
islamiste Abbu Sayyaf soupçonné d'être lié au
réseau terroriste Al-Qaida qui a éclaté lundi
dans la prison de haute sécurité de Bagong
Diwa, le quartier général de la police de
Manille, a été réprimée mardi dans un bain de
sang. 300 membres des forces de sécurité sont
intervenus. Le bilan s'élèverait à 28 morts
parmi les détenus et 3 gardiens et 6 blessés
parmi les policiers.
CHINE : S'exprimant
devant la 3ème session de la dixième Assemblée nationale populaire (ANP,
Parlement), le premier ministre Wen Jiabao a
déclaré "qu'en raison de la situation de
la Chine, nous ne pouvons pas abolir la peine de
mort" ajoutant "la Chine est en train
d'entreprendre la réforme de son système
judiciaire, y compris le transfert du droit de
révision des peines capitales à la Cour
suprême". Il a souligné que "la peine
capitale existe dans plus de la moitié des Etats
du monde" et a promis que la justice
chinoise allait faire preuve
"d'impartialité et de circonspection dans
les sentences de mort". La Chine est le pays
du monde où la peine de mort est la plus souvent
appliquée, avec quelque 10 000 exécutions par
an, selon des universitaires chinois. Plus de
détails : Amnesty International : Chine. Peine
de mort: des exécutions "conformes au
droit" ? ; La peine de mort en Chine ; Amnesty International : Un moratoire
sur la peine de mort nécessaire de toute urgence ; La Chine tue plus "propre"
: Pékin annonce que les exécutions se feront
désormais par injection
NEPAL : Alors que
s'ouvraient à Genève (Suisse) la 61ème session
annuelle de la Commission des droits de l'homme de
l'ONU, 200 manifestants ont passé outre
l'interdiction de rassemblement imposé par
l'Etat d'urgence décrété par le roi Gyanendra
qui s'est octroyé le 1er février 2005 les
pleins pouvoirs (voir notre édition du 2 février
2005) après avoir limogé tout son
gouvernement qu'il jugeait "trop favorable
aux rebelles maoïstes" et "incapable
de mettre fin à la guérilla" et se sont
rassemblés dans le centre de Katmandou, la
capitale. Les forces de l'ordre sont intervenues.
Une trentaine de personnes a été arrêtée.
BRESIL : L'état d'urgence a été
décrété dans 272 communes du sud et du
nord-est du Brésil en raison de la sécheresse,
la pire des 40 dernières années, selon les
experts. 60 % de la récolte de soja a été
détruite, l'un des principaux produits agricoles
d'exportation du Brésil, d'après des
responsables du gouvernement fédéral qui
ajoutent que les pertes s'élèveraient à plus
de 2,2 milliards de dollars. Le Brésil est le
second producteur et exportateur mondial de soja
(derrière les Etats-Unis), avec une production
de 52 millions de tonnes annuelles dont 30 % est
de type transgénique, selon des estimations de
la Confédération nationale de l'agriculture
(CNA).
HAITI : Au cours d'une cérémonie
solennelle qui marquait le début des opérations
de démobilisation en Haïti, en présence des
membres du gouvernement de transition, dont le
Premier ministre Gérard Latortue, le ministre de
la Justice Bernard Gousse, et la ministre de la
Communication et de la Culture, Mme Magali Comeau
Denis, 325 membres de l'ancienne armée d'Haïti
(FADH), dont 280 anciens militaires du Cap
Haïtien et 45 des régions avoisinantes, ont
remis symboliquement dimanche 13 mars 2005 leurs
armes aux autorités du pays, "premier pas
vers la réconciliation nationale", selon le
Premier ministre Gérard Latortue. Le
Représentant spécial du Secrétaire général
des Nations Unies et Chef de la Mission des
Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH),
lambassadeur Juan Gabriel Valdes, du
Commandant de la Force de la MINUSTAH, le
général Augusto Heleno Ribeiro Pereira, ainsi
que le colonel Tulio Rojas, le commandant du
bataillon chilien déployé au Cap-Haïtien
étaient également présents.
ETATS-UNIS : Le Comité pour la
protection des journalistes (CPJ,
Comitee to Protect Journalists) a publié
lundi son rapport annuel intitulé "Attacks on the Press in
2004" selon lequel 56
journalistes ont été tués dans l'exercice de
leur métier en 2004, dont "36
délibérement assassinés". ** Arrivée
samedi à Houston (Texas) pour une visite de 3
jours, la vice-présidente de Taïwan, Lu Hsiu-lien, a
déclaré que la loi "antisécession"
(NDLR. ratifiée lundi par l'Assemblée Nationale
chinoise) "ne présente pas seulement un
problème pour lîle, mais aussi pour
lensemble du monde. Et en premier lieu,
pour les Etats-Unis qui sont liés eux aussi par
une loi, le Taiwan Relations Act ou TRA, une
loi qui sert de clé de voûte aux relations
américano-taiwanaises en labsence de liens
diplomatiques. Le TRA est entré en vigueur le 10
avril 1979, après la reconnaissance par
Washington du régime de Pékin et la rupture des
relations diplomatiques avec Taipei, sous
ladministration de Jimmy Carter. Le TRA
définit le cadre des relations semi-officielles
qui lient désormais les Etats-Unis à Taiwan. Il
autorise en outre Washington à vendre à
lîle les armements nécessaires à sa
défense et à lui fournir une assistance
militaire matérielle en cas dagression,
les engageant à trouver une résolution
pacifique au conflit entre les 2 rives".
La citation du jour : "Pour
les enfants de Palestine, d'Afrique, d'Amérique,
d'Asie et d'Europe, y-a-t-il eu une vie avant la
mort ?" Pascal MOUROT
«»
é
|
-
QUOTIDIEN
INDEPENDANT
( ! ) Liens en bleu
CONDITIONS
D'UTILISATION
-
|