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LES ARCHIVES FEVRIER 2008 DU TCHAD

 

Samedi 2 février 2008 : Une colonne de rebelles composée d'environ 300 véhicules qui combattent le président Idriss Deby Itno s'est heurtée aux forces gouvernementales dans de violents combats près de Massaguet. Les informations restent confuses sur la situation exacte. Selon le ministère tchadien des Affaires étrangères, "la situation est calme et sous contrôle", tandis que les rebelles affirment avoir repoussé "une colonne dirigée par le président Déby".

Lundi 4 février 2008 : Des combats entre l'armée régulière et des rebelles ont ensanglanté samedi 2 et dimanche 3 février 2008 la capitale N'Djamena aux mains de pillards et d'incendiaires, près du palais présidentiel où est retranché le président Idriss Deby Itno, qui ont fait une quarantaine de blessés. Les bâtiments de la Radio nationale ont été incendiés et pillés. 520 ressortissants étrangers ont été évacués. Le gouvernement accuse le Soudan d'avoir soutenu par voie aérienne les rebelles dans l'est du Tchad. Le Soudan dément.

Mardi 5 février 2008 : Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni en séance extraordinaire a condamné "fermement" lundi 4 février 2008 les attaques et "toutes les tentatives de déstabilisation par la force" du Tchad. Le Conseil a salué la décision prise par l'Union africaine de charger le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, de " prendre la direction des efforts destinés à inciter les parties à mettre un terme à la confrontation et parvenir à une solution négociée de la crise". ** Les combats ont baissé d'intensité lundi 4 février 2008. Les populations de la capitale N'Dajamena en ont profité pour fuir vers le Cameroun.

Mercredi 6 février 2008 : La Haute Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Louise Arbour, a exprimé, mardi 5 février 2008 dans un communiqué publié à Genève en Suisse, sa "profonde inquiétude" face aux violences qui ont éclaté au Tchad et a appelé "le Gouvernement et les groupes rebelles à respecter les droits de l'homme et le droit humanitaire international", afin que les "mesures nécessaires" soient prises pour protéger les civils.

Jeudi 7 février 2008 : Après les violents combats entre l'armée régulière et des mouvements hostiles au pouvoir en place, qui ont ensanglanté la capitale N'Djamena, faisant au moins 160 morts et un millier de blessés, le président Idriss Deby Itno a affirmé mercredi 6 février 2008 que ses forces avaient le "contrôle total" du pays. La France avait dépêché au Tchad le ministre de la Défense Hervé Morin, pour réaffirmer le soutien de la France "au gouvernement légitime du Tchad ainsi que la volonté de la France de préserver l'intégrité et la stabilité de ce pays". Le président tchadien a affirmé qu'il serait prêt à gracier les 6 Français de L'Arche de Zoé condamnés à 8 ans de prison pour "tentative d'enlèvement d'enfants" au Tchad, précisant "si la France le demande". ** L'ONU a annoncé l'évacuation de l'ensemble de son personnel présent au Tchad pour des raisons de sécurité.

Vendredi 8 février 2008 : Un couvre-feu a été instauré jeudi 7 février 2008 sur la capitale N'Djamena et 6 provinces du centre et de l'est du pays. Le président Idriss Deby Itno, qui affirme que tout le pays est sous contrôle, a lancé "un appel solennel" à l'Union européenne pour un déploiement rapide de l'EUFOR au Tchad et en Centrafrique pour protéger les réfugiés du Darfour. Ce déploiement avait été interrompu le 28 janvier 2008, date à laquelle les combattants rebelles hostiles au président Déby avaient attaqué la capitale.

Samedi 9 février 2008 : L'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, s'est dite inquiète "après avoir reçu des informations selon lesquelles le 6 février, au moins trois hommes auraient été exécutés par des membres de l’armée tchadienne. Leurs corps sans vie ont ensuite été jetés dans le fleuve Chari. Leurs cadavres auraient été repêchés le 7 février 2008 par des agents de l’administration tchadienne". Amnesty International a reçu des informations qui laissent entendre que l’armée tchadienne va poursuivre ses arrestations illégales visant des civils et des membres de la société civile, notamment des journalistes et des défenseurs des droits humains. Amnesty s'insurge, ces exécutions extrajudiciaires ayant été commises pendant la visite du ministre français de la Défense Hervé Morin : "Les exécutions extrajudiciaires et les arrestations arbitraires constituent de graves violations des droits fondamentaux et sont proscrites par la loi tchadienne et les instruments internationaux relatifs aux droits humains auxquels le Tchad est partie. Elles doivent cesser immédiatement". L'organisation exhorte "la France à user de son influence pour inciter les autorités tchadiennes à enquêter sur ces exécutions extrajudiciaires présumées et à prévenir de tels agissements. Leurs auteurs doivent être tenus pour pénalement responsables".

Mardi 12 février 2008 : L'Alliance de l'opposition armée , groupe de rebelles qui combat le président Idriss Deby Itno, ont exhorté lundi 11 février 2008 les pays membres de l'Union européenne à ne pas participer à la mission de l'EUFOR dans l'est du Tchad, "une opération dont le but ultime est de protéger le régime Déby" affirmant "ne plus croire à la neutralité d'une force composée essentiellement d'éléments français et dont la direction opérationnelle est dirigée par la France". Le communiqué des rebelles précise : "Par ses actes belliqueux manifestes, la France a montré à la face du monde qu'elle n'est plus neutre dans ce conflit qui oppose le régime dictatorial de Déby à la résistance nationale armée".

Mercredi 13 février 2008 : Le premier ministre Nourradine Delwa Kassiré Coumakoyé a demandé mardi 12 février 2008 "un déploiement rapide de la force de l'Union européenne (EUFOR) pour protéger des réfugiés soudanais à l'est du Tchad" faute de quoi "le Tchad se verrait dans l'obligation d'exiger une délocalisation des réfugiés". 12 000 civils soudanais ont fui les combats entre les djandjawids et les forces gouvernementales et se sont réfugiés au Tchad voisin. L'EUFOR devait se déployer le 24 janvier 2008 mais avait dû renoncer en raison des combats qui ont éclaté dans la capitale N'Djamena entre les forces hostiles au président Idriss Déby Itno et les troupes gouvernementales.

Jeudi 14 février 2008 : La force européenne de maintien de la paix, EUFOR, dont la mission est de protéger les populations réfugiées ou déplacées par le conflit dans la province soudanaise du Darfour, a repris son déploiement, mercredi 13 février 2008, qui avait été interrompu le 24 janvier 2008 en raison des combats qui ont éclaté dans la capitale N'Djamena entre les forces hostiles au président Idriss Deby Itno et les troupes gouvernementales.

Vendredi 15 février 2008 : Le président Idriss Deby Itno a décrété l'état d'urgence jeudi 14 février 2008 sur tout le territoire. Le décret présidentiel précise que "les gouverneurs des régions doivent mobiliser tous les moyens humains et matériels disponibles en vue de ramener l'ordre public". L'état d'urgence instaure un couvre-feu, et un contrôle de la circulation des personnes et des véhicules. Il autorise "les perquisitions à domicile et le contrôle de la presse publique et privée". Cette mesure intervient à la suite de la tentative de coup d'Etat des 2 et 3 février 2008. ** Lol Mahamat Choua, président du Rassemblement pour la Démocratie (opposition), ancien chef de l'Etat et président du comité de suivi de l'accord du 13 août 2007 en vue du renforcement du processus démocratique au Tchad, enlevé le 3 février 2008, après les combats qui ont opposé les rebelles aux forces gouvernementales dans la capite N'Djamena, "a été retrouvé vivant", selon un communiqué publié jeudi 14 février 2008 par le ministre de l'Intérieur tchadien Ahmat Mahamat Bachir. Ce même jour, 2 autres opposants, Ibni Oumar Mahamat Saleh, ancien ministre et porte-parole de la CPDC (Coordination des Partis politiques pour la Défense de la Constitution) et Ngarlejy Yorongar, l'une des plus anciennes figures de l'opposition et député fédéraliste, avaient été enlévés.

Samedi 23 février 2008 : Le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a exprimé sa préoccupation au sujet de l'enlèvement et de la détention de plusieurs responsables de l'opposition et de membres d'organisations de la société civile et a appelé à ce que les droits humains fondamentaux et les libertés soient respectés pendant l'état d'urgence.

Mercredi 27 février 2008 : Le président français Nicolas Sarkozy est attendu à N'Djamena la capitale mercredi 27 février 2008 pour y réitérer le soutien de la France (lire l'édition de Fil-info-France du 7 février 2008). Nicolas Sarkozy devrait demander au président Idriss Déby la relance du dialogue politique en vue d'élections démocratiques, obtenir de N'Djamena la mise en place d'une commission d'enquête sur la disparition de 2 opposants au régime, le député Ngarlejy Yorongar et le porte-parole de la principale coalition de l'opposition tchadienne, Ibni Oumar Mahamat Saleh, depuis début février 2008, lors de la tentative de coup d'Etat, selon un communiqué de la présidence française.

Jeudi 28 février 2008 : Le président français Nicolas Sarkozy en visite mercredi 27 février 2007 au Tchad a eu un entretien avec le président Idriss Deby Itno et a obtenu de ce dernier "l'ouverture d'une enquête internationale" sur la disparition de 2 opposants au régime, le député Ngarlejy Yorongar et le porte-parole de la principale coalition de l'opposition tchadienne, Ibni Oumar Mahamat Saleh, arrêtés le 3 février 2008 par les services de sécurité tchadiens, lors de la tentative de coup d'Etat contre le président Déby, et qui ont disparu depuis cette date.




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