SOMMAIRE

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Notre ami le roi de Gilles Perrault
Le Génie de la modération de Hassan II
Le Règne de Hassan II (1961-1999). Une espérance brisée d'Ignace Dalle
Les trois Rois : La monarchie marocaine, de l'indépendance à nos jours de Ignace Dalle
Mohamed VI, un roi moderne de Sauzay
L'affaire Ben Barka de Bernard Violet


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LES ARCHIVES 2005 DU MAROC

Mercredi 5 janvier 2005 : Dans un entretien publié lundi par le quotidien "Aujourd'hui le Maroc", Karim Tazi, le secrétaire général de l'Association marocaine de l'industrie textile et de l'habillement (AMITH) s'est indigné de l'élimination le 1er janvier 2005 des quotas textiles, déclarant qu'il s'agit d'un "séisme pour le Maroc qui contraindra les industries du textile à mettre la clé sous le paillasson. Plus d'un tiers des 200 000 emplois dans le secteur du textile sont menacés" ajoutant : "Le Maroc risque de perdre 30 à 40 % du marché européen" précisant que ce pourcentage pourrait atteindre les 50 %. Les industries textiles marocaines doivent faire face à la concurrence des industriels chinois et indiens, "connus aussi bien pour le grand volume de leur exportations que pour les prix très bas" qu'ils pratiquent, précise le journal. Outre la concurrence des produits asiatiques, les professionnels du textile marocain craignent la concurrence américaine suite à l'accord de libre-échange conclu avec les Etats-Unis en 2004. Selon cet accord, les importations de textiles et de vêtements pourront se faire à taux zéro (sans droit de douane) si elles respectent les règles d'origine visant à promouvoir l'utilisation de fibres et produits américains et marocains.

Lundi 17 janvier 2005 : Le roi d'Espagne Juan Carlos entame lundi une visite d'Etat de 3 jours au Maroc où les 2 pays doivent renouer leurs relations diplomatiques mises à mal en juillet 2002 par la crise de l'îlot de Leila (ou Perejil en espagnol).

Vendredi 11 février 2005 : Le Président mexicain, Vicente Fox Quesada, et son épouse, sont arrivés jeudi à Rabat pour une visite officielle au Maroc à l'invitation du roi Mohammed VI. Le Président mexicain a salué "la vision du Souverain" sur de nombreuses questions intéressant l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l'Europe. Le roi du Maroc avait effectué une viste au Mexique en novembre 2004 ouvrant la voie "à une nouvelle page des relations bilatérales" entre les 2 pays.

Mercredi 16 février 2005 : Selon un communiqué de l'agence de presse officielle Maghreb Arab Press (MAP), le Mohammed VI du Maroc "participera au prochain sommet annuel de la Ligue arabe prévu à Alger les 22 et 23 mars prochains". La participation du roi marocain n'avait pas encore été officiellement annoncée. Elle intervient après la visite mardi à Rabat la capitale d'Abdelkader Bensaleh, président du Conseil de la nation algérien (Sénat), qui lui a transmis une invitation du président algérien, Abdelaziz Bouteflika. La dernière visite officielle d'un souverain marocain en Algérie remonte à 1991, date à laquelle le défunt roi Hassan II s'était rendu à Oran à l'invitation du président Chadli Benjedid.

Vendredi 18 février 2005 : Le roi Mohammed VI a reçu jeudi à Casablanca le secrétaire général de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord), Jaap de Hoop Scheffer, en visite de travail dans le royaume. Le Maroc, qui contrôle avec l'Espagne l'entrée stratégique du Détroit de Gibraltar, participe régulièrement à des manoeuvres militaires conjointes avec l'OTAN, au même titre que l'Algérie suite à des accords de coopération entre l'OTAN et les pays de la rive sud de la Méditerranée mis en place fin 2004.

Lundi 7 mars 2005 : A l'appel du collectif "Watanouna" ("Notre Patrie"), qui regroupe plusieurs associations de la société civile marocaine, envivron 20 000 personnes ont manifesté dimanche matin dans les rues de la capitale, Rabat, pour demander "la libération des Marocains séquestrés à Tindouf" . Elles exigent la libération de 408 soldats marocains encore détenus par les indépendantistes du Front Polisario dans les camps de Tindouf, en territoire algérien.

Lundi 21 mars 2005 : Les autorités ont autorisé vendredi le retour dans le royaume de l'ancien ministre de l'Intérieur de 1974 à 1999, Driss Basri, bras droit du roi Hassan II, limogé brutalement de ses fonctions par Mohammed VI le 9 novembre 1999, privé de passeport depuis mars 2004 et installé depuis cette date sans titre de séjour régulier à Paris où un passeport lui "a été visé et délivré par l'ambassade du Maroc à Paris".

Samedi 26 mars 2005 : L'ancien ministre d'Etat français et ancien ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, ex-ministre de l'Intérieur, et président de l'Union pour un Mouvement Populaire UMP, (droite au pouvoir), Nicolas Sarkozy, est arrivé vendredi soir à Marrakech, à 360 km au sud-est de Rabat, la capitale pour une visite privée de 24 heures. Cette visite prendra un tour officiel dimanche lorsque Nicolas Sarkozy, également président du Conseil général des Hauts-de-Seine, se rendra à Essaouira (400 km au sud de Rabat), pour l'inauguration des locaux de l'Alliance franco-marocaine, en partie financés par le département des Hauts-de-Seine, qu'il dirige. Il devrait ensuite rencontrer la communauté française à Rabat. Lundi, Nicolas Sarkozy débattra avec des étudiants marocains de l'université Mohammed V de Rabat. Il devrait également être reçu en audience par le roi Mohammed VI.

Mardi 29 mars 2005 : Le Roi Mohammed VI a reçu, lundi au Palais royal à Fès, Nicolas Sarkozy, Président de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP, parti de droite au pouvoir en France), avec qui le Souverain a eu des entretiens en tête-à-tête. Nicolas Sarkozy a appelé, lundi à Rabat, à instaurer un "partenariat privilégié cohérent géographiquement, stabilisateur politiquement et fructueux économiquement" entre l'Union Européenne (UE) et les pays méditerranéens, à leur tête le Maroc".

Vendredi 1er avril 2005 : Le Roi Mohammed VI a reçu, jeudi au Cabinet Royal à Rabat, Faure Essozimna Gnassingbé, fils du défunt Président togolais Eyadema et président du Parti "Rassemblement du peuple togolais" (RPT), qui était accompagné de Kpatcha Gnassingbé, frère de Faure et patron de la Zone franche de Lomé au Togo.

Vendredi 8 avril 2005 : Le Premier ministre marocain, Driss Jettou, effectuera, les 8 et 9 avril 2005, une visite de travail en France selon un communiqué du cabinet du Premier ministre français. ** Le Président malgache Marc Ravalomanana, en visite dans le pays, qui s¹exprimait lors du dîner officiel offert mardi à Rabat en son honneur par le Roi Mohammed VI, s¹est exprimé mardi soir en faveur du "gel de la reconnaissance de la "RASD" (République arabe sahraouie démocratique). Plus de détails : Constitution de la RASD ; Les prisonniers de la honte

Mercredi 13 avril 2005 : Le tribunal de Rabat a condamné mardi le journaliste Ali Lmrabet, franco-marocain, membre de la communauté juive et directeur de 2 publications satiriques interdites, "Demain Magazine" et "Douman", accusé d'avoir tenter de déstabiliser le régime monarchique marocain, à 10 ans d'interdiction professionnelle et 50 000 dirhams (4 500 euros) d'amende pour "diffamation". Il avait été gracié par le roi Mohammed VI après avoir été condamné le 21 mai 2003, par le tribunal de Rabat à 4 ans de prison ferme pour "outrage à la personne du roi", "atteinte à l'intégrité territoriale" et "atteinte au régime monarchique", peine réduite en appel à 3 ans de prison ferme le 17 juin 2003. Plus de détails : Notre édition du 8 janvier 2004

Lundi 18 avril 2005 : Le ministère de la Justice a annoncé que le roi Mohammed VI a accordé sa grâce totale ou partielle à plus de 7 000 détenus à l'occasion de la circoncision jeudi à Fès (200 km à l'est de Rabat, la capitale) du prince héritier du royaume chérifien Moulay El Hassan, qui fêtera son deuxième anniversaire au mois de mai 2005. Cette grâce a été étendue à 692 jeunes de moins de 20 ans ayant acquis des aptitudes professionnelles, techniques ou scolaires durant la période de leur détention et à 534 autres personnes atteintes de maladies chroniques ainsi qu'à 19 femmes enceintes, allaitantes ou accompagnées de leurs enfants. Un millier d'enfants marocains, à travers toutes les régions du royaume chérifien, ont été circoncis jeudi en même temps que le prince héritier Moulay El Hassan, fils unique du roi Mohammed VI. Le rituel de la circoncision, appelé "t'hara" au Maroc, ce qui signifie "purification", permet au jeune prince de devenir un membre à part entière de la communauté musulmane. Longtemps pratiquée par le barbier du quartier, la circoncision s'opère désormais sous le contrôle d'un médecin. Plus de détails : Qu'est-ce que la circoncision ?

Mardi 19 avril 2005 : Le Roi Mohammed VI a reçu lundi au Palais Royal à Fès, David Welsh, sous-secrétaire d'Etat américain chargé des Affaires du Proche-Orient qui était accompagné de l'ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, Thomas Riley, et de Wayne Bush, charger d'affaires à l'ambassade américaine au Maroc. L'audience s'est déroulée en présence du ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, Taïb Fassi Fihri. ** Les syndicats des inspecteurs du travail ont lancé un appel lundi à tous les fonctionnaires du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle de participer massivement à la grève nationale du 19 et 20 avril 2005 et à la deuxième grève, accompagnée d'un sit-in de protestation devant le ministère de l'Emploi, prévue pour les 26 et 27 du même mois. Les inspecteurs entendent protester contre la condamnation, le 8 avril 2005 par la Cour d'appel de Marrakech, de l'inspecteur du travail, Zine El Abidine Qacha, à 10 ans de prison ferme, notamment pour faux et usage de faux, après avoir été innocenté, le 10 février 2004, par la même Cour. Un communiqué émanant du comité de coordination, souligne que M. Qacha a injustement été condamné parce qu'il avait correctement fait son travail en rédigeant en 1993 des procès-verbaux sur certaines infractions enregistrées dans une affaire de licenciement abusif des employés et de fermeture illégale d'une boulangerie.

Jeudi 21 avril 2005 : Dans un entretien diffusé mercredi par la télévision publique "TVM", le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Nabil Benabdellah, a annoncé la mise en place d'un plan en 6 points destiné à combattre la corruption qui "ronge la société marocaine" dans le cadre de l'adoption par le Conseil de gouvernement, le 31 mars 2005, de la convention internationale de lutte contre la corruption. Le Maroc avait ratifié cette convention le 31 octobre 2004.

Lundi 9 mai 2005 : Le Président de l'Autorité Nationale Palestinienne, Mahmoud Abbas, est arrivé dimanche à Rabat, la capitale, pour une escale technique. Mahmoud Abbas a été accueilli en début de soirée à l'aéroport de Rabat-Salé par Moulay Rachid, frère cadet du roi Mohammed VI, et le ministre marocain des Affaires étrangères Mohammed Benaïssa. Il doit repartir lundi matin pour Brasilia, la capitale du Brésil, où se tient mardi et mercredi le premier sommet latino-américain, qui réunit des représentants des pays d'Amérique du Sud et de la Ligue arabe. Le roi du Maroc est le président du comité "Al Qods" (Jérusalem) qui a pour but de "préserver le caractère arabo-musulman" de la Ville sainte.

Mercredi 11 mai 2005 : Selon les résultats d'une enquête nationale sur le handicap menée par le Secrétariat d'Etat chargée de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapées (SEFEPH), réalisée avec l'assistance technique du consortium français Credes/Handicap International dans le cadre du programme MEDA, 1,53 million de personnes sont en situation de handicap au Maroc à fin septembre 2004, soit 5,12 % de la population totale, estimée à 30 millions de personnes. Cette enquête a été financée à hauteur de 645 000 euros par l'Union Européenne et de 40 000 euros par le secrétariat d'Etat marocain. Les premières causes déclarées par les personnes sondées en ce qui concerne leur situation de handicap sont les maladies acquises (les maladies qui viennent après la naissance) avec 38,4 %. Viennent ensuite les accidents (24,4 %), avec en tête les accidents de la route, puis les accidents du travail, les complications liées à un traitement médical ou une opération et les violences sociales et familiales.

Mardi 17 mai 2005 : Le Roi Mohammed VI a reçu lundi au Cabinet Royal à Rabat, le Premier ministre jordanien, Adnan Badrane, qui effectue une visite officielle au Maroc à l'occasion de la tenue de la 3e session de la haute commission mixte maroco-jordanienne.

Mardi 24 mai 2005 : Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération a rendu public un communiqué lundi relatif au Sommet de l'Union du Maghreb Arabe (UMA, Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Libye). Il doit se tenir les 25 et 26 mai 2005 à Tripoli en Lybie. Le Roi Mohammed VI renonce à participer au sommet de l'UMA arabe, qui n'a pas tenu de réunion au Sommet depuis 1994, en raison principalement du différend maroco-algérien sur la question du Sahara et des "surprenantes positions officielles" de l'Algérie sur le conflit du Sahara-Occidental et les déclarations du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, sur la nécessaire "souveraineté et indépendance" du peuple sahraoui. Rabat a estimé qu'elles "affectent directement les intérêts supérieurs du royaume et sont attentatoires au sentiment national". ** Le Roi Mohammed VI a nommé lundi au poste de nouvel ambassadeur du Royaume à la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste (NDLR. Lybie), Moulay Mehdi Alaoui, haut fonctionnaire du Royaume.

Samedi 28 mai 2005 : Environ 2 000 personnes, selon les organisateurs, ont manifesté vendredi devant le Parlement à Rabat pour obtenir des "excuses" des autorités américaines après les "profanations" présumées du Coran" signalées sur la base militaire de Guantanamo à Cuba. Les manifestants portaient des affiches et banderoles en arabe et en anglais sur lesquelles étaient inscrits : "La nation musulmane est unie pour dénoncer les crimes américains", "non à la profanation du saint Coran", "non au terrorisme U.S", et encore "les Etats-Unis doivent s'excuser officiellement devant tous les Musulmans". Plus de 2 000 personnes ont également manifesté près du consulat général des Etats-Unis à Casablanca (100 km au sud de Rabat) à l'appel du mouvement islamiste "Al adl Wal Ihsane" (Justice et Spiritualité, fondée par le Cheikh Abdesslam Yassine, paraplégique, fondateur et chef spirituel du Hamas, assassiné lors d'une opération ciblée israélienne, lundi 22 mars 2004, pilotée personnellement par le Premier ministre israélien Ariel Sharon) et du Mouvement unicité et réforme (MUR, parti modéré proche du parti islamiste de la Justice et du développement, représenté au Parlement). ** Le Roi Mohammed VI a reçu vendredi au Palais Royal à Agadir, le Premier ministre portugais, Jose Socrates Carvalho Pinto de Sousa, 47 ans, secrétaire général du Parti socialiste depuis septembre 2004, nommé au poste de Premier ministre le 24 février 2005, qui effectue une visite de travail et d'amitié dans le Royaume. Il était accompagné du ministre des travaux publics, des transports et de la communication, Mario Lino Soares Correia, du ministre de la défense nationale, Luis Filipe Marques Amado, et de l'ambassadeur du Portugal au Maroc, Jose Lameiras. Dans une déclaration à la presse à son arrivée au Maroc, Jose Socrates a souligné l'importance du "renforcement du partenariat et de la coopération maroco-portugaise", mettant en exergue "les relations historiques séculaires et celles de bon voisinage qui unissent les 2 pays".

Lundi 30 mai 2005 : Le roi Mohammed VI a reçu samedi au Palais royal d'Agadir, le président palestinien Mahmoud Abbas , qui effectue une visite de travail au Maroc. Selon l'Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), au cours de cette rencontre, le président palestinien a informé le roi Mohammed VI "des derniers développements dans les territoires palestiniens et des résultats des visites qu'il a effectuées", notamment à Washington aux Etats-Unis. Le roi Mohammed VI, président du comité "Al Qods" (Jérusalem) qui a pour but de "préserver le caractère arabo-musulman" de la Ville sainte, a renouvelé au chef de l'Etat palestinien "son soutien absolu à la cause palestinienne et au peuple palestinien frère" et réitéré "la volonté du Maroc de continuer à fournir toutes formes d'appui à la cause palestinienne et de soutien total aux initiatives entreprises par l'Autorité nationale palestinienne pour mettre en place les institutions d'un Etat palestinien démocratique".

Mardi 5 juillet 2005 : La chambre criminelle de Rabat, chargée des affaires liées au terrorisme, a condamné lundi 4 juillet 2005 à la peine de mort 2 islamistes, accusés, avec 46 autres personnes dont 6 femmes, de "constitution de bande criminelle dans le but de commettre des actes terroristes". 4 accusés ont été condamnés à la prison à vie, 9 ont été acquittés et les autres ont écopé de peines allant de un an à 20 ans de prison. Ils avaient été arrêtés le 26 janvier 2004 lors d'une importante opération policière dans les villes de Meknès et Fès, situées à environ 200 kilomètres à l'est de Rabat.

EN COURS D'ACTUALISATION

Mercredi 21 septembre 2005 : Philippe Faure, ambassadeur de France à Rabat, a confirmé lundi la visite qu'effectuera au Maroc, les 26 et 27 septembre 2005, le Premier ministre français, Dominique de Villepin, natif de Rabat. Il y présidera avec son homologue marocain, Driss Jettou, la 7e rencontre franco-marocaine des chefs de gouvernements 6 ministres, 2 parlementaires présidents de groupes d'amitié, une dizaine d'industriels et plusieurs hauts fonctionnaires l'accompagneront.

Mercredi 28 septembre 2005 : Le Premier ministre français Dominique de Villepin a terminé mardi sa visite dans ce pays. Il a déclaré à Rabat, sa ville natale, devant près de 30 000 Français résidant au Maroc, "être heureux de ce retour aux sources". Il s'est également félicité des relations franco-marocaines qu'il a qualifiées "d'exemplaires". Dominique de Villepin a été reçu en audience par le Roi Mohamed VI. Le Premier ministre français a également annoncé la prochaine rétrocession au Maroc du consulat général français à Marrakech, à la veille du 50ème anniversaire de l'indépendance du royaume. ** Le ministre palestinien des Télécommunications et des Technologies de l'information, Sabri Saïdam, est arrivé lundi à Rabat pour une visite de travail de 7 jours au Maroc. Il participera à une réunion au département de la Poste, des Télécommunications et des Technologies de l'information, au cours de laquelle sera présentée la stratégie nationale e-Maroc 2010, ainsi que le cadre juridique et réglementaire régissant le secteur.

Lundi 10 octobre 2005 : Les ONG présentes dans la région, dont Médecins sans Frontières (MSF), ont rapporté des témoignages qui révèlent que, depuis quelques jours, des centaines d'Africains ont été envoyés dans le désert par les autorités marocaines, sans eau, ni nourriture. Les équipes de Médecins Sans Frontières ont localisé jeudi 6 octobre 2005 un groupe de plus de 500 immigrants sub-sahariens abandonnés dans une zone désertique située au sud du Maroc. D'après leurs récits, ils ont été expulsés des enclaves de Ceuta et Melilla par la police espagnole, puis les forces de sécurité marocaines les ont conduits en autobus et en camion jusqu'à cette zone située à 600km au sud d'Oujda où ils ont été abandonnés. Plus d'un millier de migrants africains qui tentaient de gagner illégalement la semaine dernière l'Europe par les enclaves de Melilla et Ceuta avaient été répoussés par la police espagnole. 6 clandestins avaient été tués par des balles tirées par la police marocaine. Selon Jean Ziegler, le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, l’Europe est en partie responsable des causes de ce phénomène : "La politique agricole européenne de dumping ruine la seule source de revenus que ces sociétés africaines ont encore, à savoir l’agriculture. L’Europe est largement impliquée dans les causes de cette misère qui pousse les gens à la fuite et les force à prendre des risques irrationnels et même à risquer leur vie".Voir le rapport de MSF intitulé : "Rapport sur l'immigration d'origine subsaharienne (ISS) en situation irrégulière au Maroc" en date du 5 octobre 2005

Mardi 11 octobre 2005 : Les autorités ont annoncé lundi que 5 à 600 ressortissants sénégalais illégaux sont actuellement en route vers Oujda dans le nord-est du pays d'où ils prendront l'avion en direction de Dakar" au Sénégal. Ces personnes, des Sénégalais candidats à l'immigration clandestine, ont été interpellés par les forces de sécurité marocaines.

Mercredi 12 octobre 2005 : Les autorités ont procédé mardi à l'expulsion d'un nouveau groupe de 140 clandestins originaires du Sénégal pour le troisième vol de ce type en 48 heures. Dans une lettre ouverte envoyée mardi 11 octobre 2005 à la présidence britannique de l'Union européenne, l'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, a dénoncé que "les Etats membres de l'UE (NDLR. Union Européenne) sont en train de se débarrasser sans vergogne de la charge de la protection des réfugiés sur d'autres pays qui ne sont pas suffisamment équipés pour faire face au nombre croissant de personne déplacées. Dans le processus, les engagements internationaux sur le traitement des personnes, ainsi que le principe de non-refoulement, sont violés. Ceci non seulement a un impact sur la crédibilité de l'Union européenne mais menace aussi l'intégrité même du système international de protection des réfugiés."

Vendredi 14 octobre 2005 : Le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants, Jorge Bustamante, a exprimé sa profonde préoccupation face aux récentes informations sur la mort de migrants d'origine sub-saharienne à la frontière entre le Maroc et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Le 29 septembre 2005, 5 personnes ont été tuées par balles durant une telle tentative. Le 6 octobre, 5 autres personnes sont mortes, également des suites de blessures par balles. Le Rapporteur spécial rappelle le paragraphe 9 des Principes de base sur le recours à la force et l'utilisation des armes à feu par les responsables de l'application des lois, qui stipule que les responsables de l'application des lois ne doivent pas faire usage d'armes à feu contre des personnes, sauf en cas de légitime défense ou pour défendre des tiers contre une menace imminente de mort ou de blessure grave. Le Rapporteur spécial demande aux Gouvernements espagnol et marocain de coopérer pour mener une enquête indépendante, transparente et rapide sur ces morts. Suite aux informations faisant état d'expulsions collectives de migrants et de requérants d'asile menées par les autorités marocaines, Jorge Bustamante a tenu à préciser que "les expulsions collectives sont interdites par l'article 22 de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Il s'agit là d'une disposition contraignante pour le Maroc, qui est partie à cette Convention, souligne le Rapporteur spécial. Les expulsions collectives dans de telles conditions mettent en danger le droit à la vie".

Samedi 15 octobre 2005 : Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Nabil Benabdallah, a indiqué vendredi que "le Maroc n'a pas vocation à accueillir les centres de transit (NDLR. pour les immigrés clandestins subsahariens) et refuse de le faire car nous ne sommes pas le territoire concerné directement" ajoutant "Certaines personnes pensent qu'il y a lieu pour le Maroc de le faire, mais nous n'acceptons pas ce marché". Environ 20 000 immigrants africains clandestins sont en Algérie et 10 000 au Maroc, prêts à rejoindre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Nabil Benabdallah a estimé que "cette responsabilité incombe principalement à l'Union européenne qui doit déclencher un véritable plan Marshall" afin d'apporter l'assistance nécessaire aux pays subsahariens pour juguler les flux migratoires à la source. Le ministre a affirmé que "l'Union européenne devait débloquer 40 millions d'euros il y a 6 ans, pour aider le Maroc à lutter contre l'immigration clandestine".

Mardi 25 octobre 2005 : Le ministère de l'Intérieur a rendu lundi son rapport qui révèle que "6 personnes ont trouvé la mort dont 4 suite à des tirs rasants provenant des forces de sécurité marocaines, les deux autres étant décédées suite à des chocs hémorragiques dus à des plaies multiples" dans la nuit du 5 au 6 octobre 2005, lors d'une tentative de passage de la barrière métallique qui sépare l'enclave espagnole de Melilla du territoire marocain (nord du Maroc). Et de préciser que "les forces de l'ordre avaient dû ouvrir le feu dans le cadre de la légitime défense". Le ministère de l'Intérieur a "déploré la tournure dramatique de ces événements et exprime ses vifs regrets devant la perte de vies humaines". Les autorités marocaines estiment à 80 millions d'euros le coût de la lutte engagée contre l'immigration clandestine depuis le début de l'année. Elles déplorent "n'avoir pas encore touché le moindre centime des 40 millions d'euros d'aide promise par l'Union européenne".

Samedi 29 octobre 2005 : Lors d’une mission de 10 jours en Espagne et au Maroc, au cours de laquelle ils se sont rendus dans les villes de Ceuta, Melilla, Oujda, Nador et Tanger, des délégués de l'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, ont relevé de "nombreuses irrégularités dans la manière dont étaient traités certains immigrés, et parmi eux d’éventuels demandeurs d’asile". Javier Zuniga, conseiller auprès des Programmes régionaux du Secrétariat international d’Amnesty International (Londres), qui conduisait la délégation de l’organisation, a déclaré : "Nous avons pu constater que les responsables de l’application des lois faisait un usage de la force illégal et disproportionné, n’hésitant pas à se servir d’armes meurtrières. Ils ont tué ou blessé un certain nombre de personnes qui tentaient de passer la clôture. Nombre de blessés graves se trouvant en territoire espagnol ont été refoulés par les portes aménagées dans cette clôture, sans aucune formalité et sans recevoir la moindre assistance médicale." Nabil Benabdallah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a qualifié de "tendancieux" le rapport d'Amnesty International rendu public mercredi 26 octobre 2005 lors d'une conférence de presse tenue à Madrid. "Nous nous inscrivons en faux contre ces affirmations. (…) Nous aimerions avoir des preuves palpables de ces affirmations", a déclaré Nabil Benabdallah dans une déclaration accordée à l'agence de presse "Associated Press" ajoutant : "Le traitement global a été un traitement soucieux des droits des migrants et des droits de l'Homme, même si des erreurs ont été commises ça et là". Pour le ministre de l'Intérieur, Mostapha Sahel, "le rapatriement de nos frères africains s'est fait dans la dignité, en accord avec les gouvernements concernés et les personnes concernées elles-mêmes".

Lundi 31 octobre 2005 : Célébration samedi soir à Rabat du 40e anniversaire de la disparition de l'opposant marocain Mehdi Ben Barka, fondateur de l'Union nationale des forces populaires (UNFP), devenu USFP (Union Socialiste des Forces Populaires) en 1975, arrêté le 29 octobre 1965, à Paris, par des policiers français. ll n'a pas réapparu depuis et son corps n'a jamais été retrouvé. L'Association marocaine des droits humains, l'Organisation marocaine des droits de l'Homme et le Forum justice et vérité ont organisé un "sit-in" en face du Parlement pour demander que toute la vérité soit faite sur cette affaire. Les 3 associations ont attribué "la responsabilité de la disparition de Ben Barka au Maroc, à la France, aux Etats-Unis et à Israël" tout en réclamant la "déclassification du dossier couvert par le secret défense".

Vendredi 4 novembre 2005 : A l'occasion de la fête de l'Aïd al-Fitr, qui marque vendredi la fin du mois de jeûne du Ramadan, le roi Mohammed VI a accordé une grâce totale ou partielle en faveur de 1 111 personnes condamnées dont 164 islamistes condamnés à des peines de prison ferme dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. 5 d'entre eux condamnés à la réclusion à perpétuité ont vu leur peine commuée en réclusion à durée déterminée.

Lundi 7 novembre 2005 : Plusieurs dizaines de milliers de Marocains sont descendus dimanche dans le centre de Casablanca pour réclamer la libération des Abdelkrim El Mouhafidi, 49 ans, et Abderrahim Boualam, 55 ans, employés à l'ambassade du Maroc à Bagdad, enlevés le 20 octobre 2005 à Bagdad et menacés de mort par Al-Qaïda.

Jeudi 10 novembre 2005 : Les représentants de plus de 50 pays islamiques ont ouvert le lundi 7 novembre 2005 à Rabat, pour 2 jours, une conférence sur les questions de l'enfance qui a pour but de "fournir une base solide à des progrès réels et durables" pour les 600 millions d'enfants (soit 1/4 des 2,3 milliards d'enfants de la planète) qui vivent dans les pays islamiques. Cette première Conférence islamique des ministres chargés de l'enfance, qualifiée d'historique, organisée par l'Organisation islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), l'UNICEF et l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), s'est conclue par la Déclaration de Rabat sur l'enfant prônant la fin des pratiques traditionnelles néfastes, l'élimination des disparités entre garçons et filles à l'école, ainsi que la prise de mesures urgentes pour remédier aux taux de mortalité beaucoup trop élevés des enfants et des mères dans certains pays islamiques. Dans les pays islamiques, près de 4,3 millions d'enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies évitables et de malnutrition. Environ 6 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition, près de 23 pour cent de la population n'a pas accès à de l'eau potable, et 45 pour cent à des installations d'assainissement adéquates. En Afrique subsaharienne, notamment, les enfants sont menacés par les conflits armés, le VIH/SIDA et la pauvreté. La déclaration de Rabat a demandé à tous les Etats membres de prendre toutes mesures nécessaires à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des filles, les pratiques traditionnelles ou coutumières néfastes comme le mariage des enfants, les mutilations génitales des femmes, à la lumière de la Déclaration du Caire sur les normes législatives pour la prévention des mutilations génitales féminines et le Protocole de Maputo, ainsi qu’en mettant en oeuvre et en faisant respecter une législation à cet effet et, le cas échéant, en formulant au niveau national des plans, programmes ou stratégies pour la protection des filles.

Mardi 15 novembre 2005 : L'hebdomadaire "Le Journal hebdomadaire" a révélé dans son édition de samedi que le Maroc "a participé directement au programme de sous-traitance de la torture mis en place par la CIA" ajoutant que "des avions affrétés par l'agence américaine auraient fait au moins 10 déplacements au Maroc de 2002 à 2005". Le journal cite le témoignage d'un ex-agent de la DST marocaine qui affirme avoir assisté en janvier 2004 à un transfert de détenus à la base aérienne de Salé, près de Rabat.

Mercredi 23 novembre 2005 : Le président mauritanien du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD, junte au pouvoir), le colonel Ely Ould Mohamed Vall, est arrivé lundi à Rabat pour une visite officielle de 2 jours sur invitation du roi Mohamed VI, quelques jours après la célébration du 50ème anniversaire du Royaume chérifien.

Lundi 28 novembre 2005 : Le juge français Patrick Ramaël, chargé de l'enquête sur la disparition en 1965 à Paris de l'opposant, de la gauche marocaine Mehdi Ben Barka, fondateur de l'Union nationale des forces populaires (UNFP), devenu USFP (Union Socialiste des Forces Populaires) en 1975, arrêté le 29 octobre 1965, à Paris, devant un grand restaurant, par des policiers français, est arrivé dimanche à Rabat. Mehdi Ben Barka n'a pas réapparu depuis et son corps n'a jamais été retrouvé. Le juge français doit rencontrer à Casablanca le juge d'instruction marocain Jalal Sarhane en charge du dossier Mehdi Ben Barka auprès de la chambre criminelle relevant de la cour d'appel. Le juge Patrick Ramaël devrait auditionner plusieurs personnes au Maroc dans le cadre d'une commission rogatoire internationale (CRI).

Jeudi 1er décembre 2005 : L'organisation de défense des droits de l'homme, Human Right Watch (HRW), basée à New York, a publié lundi 28 novembre 2005 un rapport intitulé "La commission marocaine de vérité. Le devoir de mémoire honoré à une époque incertaine" qui appelle "le gouvernement marocain à agir pour mettre fin à l’impunité des forces de sécurité (NDLR. "Les années de plomb" de 1960 à 1999) et accroître l’indépendance de la justice s’il veut cimenter le legs de la commission vérité du pays" ajoutant : "Il faut que les autorités marocaines reconnaissent que les atteinte graves aux droits de l'homme étaient systématiques et ordonnées aux plus haut niveaux de l'Etat et il faut qu'elles présentent des excuses officielles aux victimes et à leur famille. Human Rights Watch appelle à "une réforme du système judiciaire afin que les magistrats puissent réellement mener des enquêtes indépendantes et approfondies (...) sur des délits récents ou des exactions passées, que les accusés soient des citoyens ordinaires ou des agents de l'Etat" et regrette enfin que l'IER (Instance Equité et Réconciliation, Commission nationale pour la vérité, l'équité et la réconciliation) ne soit qu'une instance consultative et "hormis le fait de verser des compensations, aucun texte n'oblige une institution étatique à lui obéir ou même à considérer sérieusement ses recommandations".

Vendredi 9 décembre 2005 : Le gouvernement a procédé jeudi à la destruction de son plus vieux bidonville, Douar El Kora, étalé sur 60 hectares dans la périphérie de Rabat la capitale, dans le cadre d'un programme de lutte contre l'habitat insalubre. Ce bidonville qui existe depuis 1901, compte 1 750 baraques, dans lesquelles logent environ 12 000 personnes. Les habitations et les boutiques qui s'y trouvent seront rasées en intégralité d'ici fin 2006. Des habitants et des commerçants de ce bidonville ont protesté contre cette destruction déclarant : "Nous ne sommes pas opposés à la destruction mais à l'absence de solutions urgentes pour régler notre situation de petits commerçants", "Protestons contre la destruction non annoncée de nos boutiques".

Samedi 17 décembre 2005 : Le roi Mohammed VI a demandé à ce que le rapport final de l'Instance équité et réconciliation (IER Instance Equité et Réconciliation, Commission nationale pour la vérité, l'équité et la réconciliation chargée d'établir les faits des violations des droits de l'Homme commises entre 1956 et 1999, réparer les préjudices, préserver la mémoire nationale et réaliser une réconciliation sociétale) sur les "les années de plomb" (de 1960 à 1999) au Maroc, qui lui a été présenté vendredi 16 décembre 2005, soit rendu public. L'IER a pu déterminer au cours d'une enquête qui a duré 23 mois que 322 personnes, considérées pour certains comme faisant partie de la catégorie de disparus, sont en réalité décédées lors des émeutes urbaines de 1965, 1981, 1984 et 1990 "du fait d'un usage disproportionné de la force publique" et que 174 personnes sont décédées en cours de détention arbitraire ou disparition dans des centres de détention. Selon l'IER, "les années 1970 ont enregistré le nombre le plus élevé de décès (109 cas) alors que les décennies suivantes ont connu une nette régression : 9 cas pour les années 1980 et 2 cas pour les années 1990". L'Instance a recommandé de mettre fin à l'impunité pour les auteurs d'exactions. ** Le Roi Mohammed VI a reçu, vendredi au Palais Royal Dar Salam à Rabat, l'ancien Président américain George Herbert Walker Bush (père de l'actuel président américain, George W. Bush) et a offert un déjeuner en son honneur. Cette audience s'est déroulée en présence de Mohamed Benaïssa, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. ** Les associations des pilotes de ligne des pays du Maghreb ont annoncé, mercredi 14 décembre 2005, à Casablanca, la création de l'Union Maghrébine des pilotes de ligne (UMPL).

Jeudi 22 décembre 2005 : L'organisation américaine de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW), a publié mardi 20 décembre 2005 à Casablanca un rapport de 60 pages intitulé "A la maison en marge de la loi : le cas des enfants domestiques maltraités au Maroc", qui révèle que le droit marocain refuse à ces enfants les droits élémentaires du travail, et les autorités punissent rarement les employeurs qui les maltraitent. HRW décrit les cas de filles dont certaines n'ont pas plus de 5 ans qui travaillent 100 heures ou plus par semaine, sans temps de repos ni journée de congé, pour aussi peu que quatre dirhams marocains (40 cents américains) par jour. Jeunes et souvent illettrés, les enfants domestiques manquent souvent des capacités et des possibilités de chercher de l’aide pour quitter les lieux de travail où ils sont maltraités. Mis à l’écart cachés dans des domiciles privés, la plupart ne vont pas à l’école, sortent rarement sauf pour des courses brèves, et n’ont que des contacts peu fréquents avec leurs familles. Human Rights Watch a appelé le gouvernement marocain à faire appliquer l’âge minimum de 15 ans pour tous les enfants qui travaillent, à garantir aux travailleurs domestiques les mêmes droits qu’aux autres travailleurs, éliminer les pires formes du travail des enfants employés comme domestiques, et sanctionner les employeurs et les recruteurs de main d’œuvre qui maltraitent les enfants. En 2000, une enquête nationale avait révélé le nombre d'enfants âgés de 7 à 14 ans qui travaillent est environ 600 000, soit environ 11 % de ce groupe d'âge. 58 % de ces enfants sont des garçons et 42 % des filles. D'après la même enquête, 87 % des enfants travailleurs sont des ruraux contre seulement 13 % en milieu urbain. Un enfant rural est 6 fois plus exposé au travail qu'un enfant urbain. En 2003, le ministère de l'Emploi avait mis en place un plan national de lutte contre le travail des enfants, en marge du Programme international d'abolition du travail des enfants (IPEC-Maroc), qui a officiellement en juin 2001. La plupart des enquêtes réalisées par les organisations internationales de défense des droits des enfants estiment à quelque 2 millions le nombre d'enfants marocains âgés de 7 à 15 ans qui ne sont pas scolarisés.

Samedi 31 décembre 2005 : Le directeur, Ahmed Reda Benchemsi, et un journaliste, Karim Boukhari, de l'hebdomadaire "Tel Quel" poursuivis en diffamation pour injure raciste ont été condamnés jeudi par la cour d`appel de Casablanca à 2 mois de prison avec sursis et à une amende de 72 000 euros. Dans un article publié en juillet 2004, les 2 journalistes avaient révélé que la députée à la Chambre basse du parlement, Halima Assali, du parti du Mouvement Populaire (MP, au gouvernement) avait été danseuse et avait adhéré à un parti politique pour devenir parlementaire.




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